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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers
Autoren: Raymond Khoury
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communauté universitaire en Iran, l’historien, qui venait de fêter ses quarante-sept ans, avait apprécié sa nouvelle vie dans un pays moins isolé, moins dangereux, un pays qui espérait faire son entrée dans l’Union européenne. Et il avait suffi qu’un étranger en costume sombre l’invite à faire un tour dans sa voiture pour qu’instantanément ce rêve chimérique vole en éclats.
    L’universitaire leva les mains, paumes tournées vers l’inconnu.
    — Désolé, je ne vous connais pas et…
    L’étranger l’interrompit de nouveau :
    — Je vous en prie, professeur, dit-il du même ton courtois, dépourvu de toute menace. Pardonnez-moi de vous aborder avec cette brusquerie, mais j’ai absolument besoin d’avoir une discussion avec vous. Il s’agit de votre femme et de votre fille. Il se peut qu’elles soient en danger.
    Behrouz sentit la peur et la colère monter.
    — Ma femme et… De quoi parlez-vous ?
    — Je vous en prie, répéta l’homme, sans une once d’alarme dans la voix. Tout va bien se passer. Mais il faut que nous parlions.
    Behrouz regarda autour de lui, le regard flou. A part la conversation à glacer les sangs qui était en train de se dérouler, tout semblait normal. Une normalité qui, il l’avait compris, ne ferait plus partie de son existence à partir de cet instant.
    Il monta dans la voiture. Il s’agissait d’une BMW neuve, d’un modèle haut de gamme, mais une odeur étrange, désagréable, lui picota aussitôt les narines. Tandis qu’il se demandait de quoi il pouvait bien s’agir, l’étranger se mit au volant et rejoignit la circulation, fluide à cette heure de la journée.
    Behrouz ne put se contenir davantage.
    — Que s’est-il passé ? demanda-t-il. Que voulez-vous dire en affirmant qu’elles pourraient être en danger ? Quel genre de danger ?
    — En fait, il ne s’agit pas seulement d’elles, répondit l’étranger sans quitter la route des yeux. Mais de vous trois.
    Le ton égal, imperturbable, avec lequel il venait de les prononcer rendait ses paroles d’autant plus alarmantes.
    — C’est en rapport avec votre travail, poursuivit l’homme, tournant cette fois les yeux vers son passager. Plus précisément avec quelque chose que vous avez découvert récemment.
    — Quelque chose que j’ai découvert ?
    Behrouz sentit son cerveau marquer un temps d’arrêt, avant de comprendre de quoi il s’agissait.
    — Quoi ? La lettre ?
    L’étranger hocha la tête.
    — Vous avez essayé de comprendre à quoi elle se référait, mais jusqu’à présent sans succès.
    Ce n’était pas une question, mais une affirmation, et émise avec une assurance qui la rendait plus inquiétante encore. Non seulement l’étranger connaissait l’existence de la lettre, mais il semblait également savoir que les recherches de Behrouz se heurtaient à un mur.
    — Comment êtes-vous au courant de tout ça ? demanda-t-il en tripotant ses lunettes.
    — Je vous en prie, professeur. Mon métier consiste à tout savoir de ce qui pique ma curiosité. Et votre trouvaille l’a piquée. Au plus profond. Et, s’il est vrai que vous êtes extrêmement méticuleux dans votre travail et dans vos recherches – une méticulosité admirable, si je puis me permettre –, sachez que je le suis tout autant dans les miens. D’aucuns diraient que je pousse jusqu’au fanatisme cette recherche de la perfection. Donc oui, je sais en effet tout de vos activités. De vos déplacements. De vos interlocuteurs. Je suis au courant de ce que vous avez été en mesure de déduire, et de ce qui vous échappe encore. Mais ce n’est pas tout. Je connais un certain nombre de détails, de choses périphériques, si vous voyez ce que je veux dire. Par exemple que Mlle Deborah est l’institutrice préférée de la petite Farnaz à l’école. Ou que votre femme vous a préparé du gheimeh bademjan pour le dîner. Ce qui est vraiment gentil de sa part, poursuivit-il après une pause, dans la mesure où vous ne le lui avez demandé qu’hier soir. Il est vrai qu’elle se trouvait dans une situation plutôt vulnérable, non ?
    Behrouz sentit le sang déserter son visage et la panique l’envahir. Comment peut-il… ? Il nous observait, nous écoutait ? Jusque dans notre chambre à coucher ? Il lui fallut un long moment pour reprendre le contrôle de son corps et trouver la force de demander d’une voix rauque :
    — Que voulez-vous de moi ?
    — La même chose que
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