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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers
Autoren: Raymond Khoury
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Tess était effondrée. Ces textes avaient survécu à près de deux mille ans d’intrigues. Ils avaient traversé les croisades, la chute d’un empire extraordinairement étendu ainsi que deux guerres mondiales, et voilà qu’ils n’avaient pu résister à la sauvagerie du XXI e siècle.
    Ils s’arrêtèrent devant la voiture de police qui allait ramener la vieille femme à l’appartement de son fils, au-dessus de la boutique. Tess lâcha la main de Reilly et enlaça la vieille Turque.
    Celle-ci la retint un long moment avant de reculer.
    — Est-ce que je vous verrai demain ? demanda-t-elle à Tess, dont elle tenait la main serrée dans les deux siennes.
    La jeune femme hésita, se tourna vers Reilly. Ce dernier était dans un état épouvantable. Elle savait qu’il ne pensait qu’à une chose : quitter cet endroit le plus vite possible. Le jet de Brugnone les attendait à l’aéroport pour les ramener à Rome, d’où ils prendraient un vol commercial pour New York. Tess avait elle aussi désespérément envie de rentrer chez elle et d’oublier toute cette folie. Mais, le regard plongé dans celui, las et fragile, de la vieille femme, elle se rendait compte qu’elle ne pouvait pas se permettre de partir aussi vite. En un peu plus de vingt-quatre heures, les deux femmes en avaient vu de toutes les couleurs, et Tess avait l’impression que disparaître ainsi de sa vie, même si ce n’était pas pour toujours, était de la dernière grossièreté. Mais avait-elle réellement le choix ? Elle ne le pensait pas.
    L’air sombre de Reilly la conforta dans cette opinion.
    — Je suis navrée, dit-elle, nous ne pouvons pas rester. Un avion nous attend.
    Le visage de la vieille femme sembla s’affaisser.
    — Même quelques heures, demain matin ? J’espérais que vous pourriez venir prendre le petit déjeuner avec moi chez mon fils. Au-dessus de la boutique.
    Elle essaya de sourire, sans pouvoir dissimuler le sentiment de mélancolie qui s’était emparé d’elle.
    Reilly jeta un coup d’œil à son collègue du FBI, qui fit non de la tête.
    — Je suis vraiment désolé, dit-il à son tour à la vieille Turque.
    Cette dernière hocha la tête à plusieurs reprises, visiblement résignée. L’un des agents de police lui ouvrit la portière de la voiture. Elle resta immobile un moment puis, se tournant vers Tess, elle lui dit :
    — Pouvez-vous m’accompagner jusqu’à la boutique ? Sur le chemin de l’aéroport ?
    Cette requête surprit Tess.
    — Que voulez-vous dire ? Maintenant ?
    La vieille femme serra plus fort la main de l’Américaine.
    — Oui. Je voudrais vous donner quelque chose. Un petit cadeau. J’aimerais que vous emportiez un souvenir de Konya plus agréable que ceux que vous a laissés cette ville jusqu’à présent.
    Tess regarda fixement la vieille Turque. Elle lut quelque chose de singulier dans ses yeux, une sorte de sous-entendu. Quelque chose à quoi elle voulait absolument que Tess réagisse. Essayant de garder ses intuitions pour elle, et soudain très consciente de la présence de Brugnone, celle-ci interrogea Reilly et son collègue du regard.
    L’attaché juridique haussa les épaules.
    — Je pense qu’il n’y a pas de problème. A condition qu’on ne s’éternise pas. Vraiment pas. Je n’ai pas envie que vous restiez dans ce pays une minute de plus que nécessaire.
     
    L’attaché juridique et le prélat attendirent dans le confort de la voiture à air conditionné, tandis que Tess et Reilly rejoignaient la vieille femme devant la devanture de la boutique.
    Elle réveilla son fils, le fit descendre et ouvrir la porte avant de le renvoyer se coucher sans plus d’explications. Puis elle invita ses hôtes à entrer.
    — Choisissez ce qui vous fait plaisir, je vous en prie, leur dit la vieille femme en les laissant à la contemplation des céramiques, que Tess trouvait fort belles. Je reviens tout de suite.
    Tess la regarda se diriger vers le fond de la boutique, puis disparaître dans un escalier qui menait sans doute à une cave.
    Elle jeta un coup d’œil à son compagnon : il avait l’air au bout du rouleau et fort mécontent, comme si le fait de se trouver là était la chose au monde qui lui faisait le moins plaisir. Ce qui était certainement le cas et pouvait par ailleurs se comprendre.
    Tess espérait ne pas s’être trompée, et elle s’apprêtait à se confier à Reilly lorsque la Turque réapparut. Deux signes lui confirmèrent
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