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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers
Autoren: Raymond Khoury
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à respirer le plus calmement, le plus régulièrement possible, Reilly s’appliqua à conserver à l’appareil une trajectoire à peu près plane et rectiligne, évitant autant que possible tout mouvement brusque, effectuant une fin de descente progressive et régulière. Il n’avait pas vraiment hâte de toucher l’eau. Tant qu’il n’essayait pas de se poser, il ne risquait pas de heurter la mer trop rudement et, ce faisant, de pulvériser son appareil.
    Et pourtant, il fallait qu’il se pose. Et il fallait qu’il le fasse avant d’atteindre la terre, qui devait bien se trouver quelque part dans les environs.
    Se concentrant au maximum, il continua à maîtriser le manche à balai de façon à garder le nez de l’appareil plus ou moins droit et à contrôler la fin de la descente. Soudain, une sirène se déclencha, stridente et continue : l’alarme annonçant que l’appareil allait décrocher.
    Il devait se poser sans plus attendre.
    Il poussa le manche en avant, d’une fraction de millimètre.
    L’avion descendit doucement, très lentement, d’un pied à la fois, avec une grâce d’oiseau. Il finit par effleurer la crête des vagues, dans un nuage d’embruns, avant d’amerrir. La mer était plutôt calme et le fuselage du Cessna glissa sur l’eau, sans heurt. Les hélices en drapeau aidèrent à rendre l’amerrissage parfaitement propre, et le petit appareil poursuivit sa course, rebondissant sur une vague un peu plus forte que les autres, jusqu’à ce que la pression de l’eau vienne à bout de sa course folle et l’arrête, dans une gerbe d’écume blanche.
    La décélération fut brutale, la vitesse de l’appareil passant de cent nœuds à zéro en moins d’une seconde. Reilly fut projeté en avant, mais son harnais de sécurité joua parfaitement son rôle, l’empêchant de passer à travers le pare-brise.
    L’eau de mer commença aussitôt à envahir la cabine par la porte restée ouverte.
    Reilly savait qu’il ne disposait que d’un temps limité pour évacuer les lieux. Il déboucla son harnais de sécurité, s’extirpa de son siège, parvint non sans mal à quitter le cockpit en passant par-dessus le corps du Sud-Africain et les restes du canot, pour atteindre l’espace étroit qui séparait les deux sièges à l’avant. Plusieurs centimètres d’eau noyaient déjà le plancher de la cabine, et l’eau de mer continuait d’entrer à gros bouillons. Il fit une pause, cherchant un gilet de sauvetage. Trouva rapidement mieux : une autre sacoche jaune vif, celle-ci placée sous l’autre siège en cuir, à l’avant, et plus petite que la mallette qui avait contenu le radeau de survie. De grosses lettres bleues indiquaient qu’il s’agissait d’un « Sac d’Urgence ».
    Il s’en saisit et se rua vers la porte de la cabine, avant de s’arrêter net. Il jeta un coup d’œil vers l’arrière, vers les cartons empilés entre les sièges et la cloison derrière laquelle lui-même avait été « rangé ».
    Les textes.
    Ceux qui avaient survécu depuis l’aube de la chrétienté.
    Ce legs de deux mille ans que Tess avait réussi à retrouver.
    Sa poitrine se souleva d’émotion à l’idée de perdre irrémédiablement ces ouvrages inestimables, à l’idée de la déception de Tess, après toutes les épreuves qu’ils avaient traversées.
    Il devait à tout prix faire quelque chose.
    Il devait tenter de les sauver.
    Il se précipita vers les cartons, ses yeux parcourant la cabine en tous sens, à la recherche de quelque chose qui pourrait permettre de les empaqueter, un contenant hermétique quelconque. N’importe quoi. Un sac, une feuille de plastique, un bout de… du radeau de survie… Il était là, en lambeaux, de gros débris de plastique jaune, ballottant sur l’eau qui montait inexorablement.
    Il faudrait qu’ils fassent l’affaire.
    Reilly saisit l’un des plus gros, le tira à lui, sortit son couteau et commença à scier le nylon, découpant une sorte de grand sac. L’eau lui arrivait maintenant aux genoux et continuait de monter à une vitesse alarmante.
    Il s’approcha de la pile de cartons, souleva le couvercle du premier, entreprit de fourrer un par un les codex dans le sac de fortune qu’il venait de confectionner. Il ne pourrait pas les sauver tous, c’était évident, mais s’il parvenait à en arracher quelques-uns au désastre, ce serait déjà ça de gagné.
    L’eau atteignait désormais ses cuisses.
    Il poursuivit son effort.
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