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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai
Autoren: Jean (d) Aillon
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par Concino Concini de devenir plus malhonnête encore, s'était retrouvé, à la Carpe d'Argent , en présence du plus redoutable bandit de Normandie.
    1  Les prévôts des maréchaux, et leurs lieutenants, réprimaient les crimes et délits dans les campagnes.
    2  L'élection était la subdivision administrative de la généralité, au niveau de laquelle était récoltée la taille.
    3  Environ cinquante mille livres.
    4  Tricher, tromper.
    5  Les élus étaient des officiers chargés de l'assiette et de la perception des impôts dans les pays d'élection. La collecte était différente dans les pays d'états qui possédaient des assemblées décidant du montant de l'impôt.
    6  Homme de main chargé d'exécuter de basses besognes.
    7  Sodomite.
    8  Tunnel empli de poudre.
    9  Un écu de trois livres faisait environ 3 grammes. Cela représentait donc une tonne d'or.
    10  Selon Arnauld d'Andilly (Journal) le maréchal d'Ancre se trouvait en Normandie du 1 er février au 28 mars. Il revint effectivement le 7 avril et rentra à Paris le 17.

2
    D e Rouen à Paris, on redoutait Petit-Jacques pour son audace et sa cruauté. Avec ses lieutenants Gueule-Noire et Fouille-Poche, il s'attaquait aussi bien aux transports de numéraire des receveurs qu'à ceux de marchandises circulant sur la Seine. Sur une petite gribane 1 ou toute autre barque d'un faible tirant d'eau gréée de voile à livarde, lui et ses hommes s'approchaient des gabarres halées, des foncets, des besognes ou des vrengues chargés de marchandises. Les abordant par surprise en surgissant d'un faux bras du fleuve, ils assassinaient les bateliers à l'arbalète pour éviter qu'on ne les entende, volaient les marchandises et disparaissaient comme une meute de loups. S'il y avait des haleurs, ceux-ci étaient tués par des complices sur le chemin de hallage. Les prises se voyaient ensuite revendues dans des tavernes louches ou à des commerçants véreux.
    Par son audace infernale, Petit-Jacques aurait pu devenir l'un des lieutenants de Carfour 2 , le roi d'Argot, mais il avait préféré rester à son compte. Le fleuve était son domaine. Même quand il s'attaquait à un transport terrestre, il n'avait qu'à gagner la Seine pour s'évanouir dans un des méandres où il possédait une cachette, ou simplement en traversant la rivière avec une barque dissimulée dans un bois. Les archers de la prévôté devenaient impuissants contre lui.
    Né à Paris, dans un bouge de la cour des Miracles d'un père inconnu et d'une mère qui l'avait abandonné, Petit-Jacques avait été très tôt attiré par la rivière. Enfant, il avait découvert que les rives et les ports offraient des occasions de rapinage inespérées. À quinze ans, il s'était rendu à Rouen dans une barque volée et avait appris à manœuvrer les voiles à livarde et les focs des cotres et des heus 3 dans l'estuaire.
    Devenu remarquable marin, il avait fait de la partie du fleuve entre Rouen et Paris son terrain de chasse. Personne ne connaissait mieux que lui les endroits navigables, les faux bras, les pieux de pêcheries, les myriades d'îlots et les bancs de sable qui changeaient continuellement, au gré des pluies, des saisons et du débit d'eau.
    Après des vols et des crimes d'une hardiesse incroyable et d'une férocité épouvantable, sa tête avait été mise à prix. Depuis, Petit-Jacques vivait dans une défiance maladive qui le faisait craindre même de ses compagnons les plus proches. De fait, il s'était débarrassé de ses premiers complices et, désormais, aucun des hommes de sa bande ne connaissait son visage ni le lieu de sa demeure. Il les réunissait à la Carpe d'Argent où, à la faveur des ténèbres, généralement masqué de cuir, il préparait les expéditions sanglantes du lendemain, assignant à chacun son rôle. C'est là aussi qu'il réglait le sort des traîtres. Ceux qu'il suspectait d'infidélité, il ne les tuait pas d'un simple coup de poignard avant de les jeter à la rivière, non, il prenait plaisir à les démembrer et à les écorcher devant ses complices afin de les terroriser.
    *
    Le dimanche 9 avril, quelques jours après sa première visite,
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