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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai
Autoren: Jean (d) Aillon
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élevé au rang de maréchal de France en novembre 1613. Il exigeait désormais qu'on l'appelle « Monseigneur » et « Excellence ».
    Pour sa réussite incroyable, Concini avait suscité la jalousie et la colère des grands du royaume, écartés des charges lucratives. Quant au peuple, écrasé d'impôts, il fustigeait l' estranger , fourbe et arrogant. Comparé d'abord à Arlequin, le bouffon fanfaron de la commedia dell'arte , puis surnommé le coyon infecté , il était désormais l'objet des railleries les plus vulgaires. On le traitait de bardachon 7 , de sorcier et de magicien. On l'accusait d'avoir volé des millions à l'État. Ses ennemis collaient des placards insultants devant sa maison, surnommée  «   laprincipauté de Lucifer » , et, deux ans auparavant, on avait découvert à Amiens une mine 8 creusée jusqu'à sa chambre dans l'intention de le surprendre sur place et de le pétarder , raison pour laquelle il avait échangé le gouvernement d'Amiens contre celui de Normandie.
    Dès lors, objet de haine, Concini disposait de peu de fidèles, sinon une clientèle de parvenus et de nobliaux attachés au vent de sa fortune. Il tenait le royaume de France par les sens de la reine et une féroce répression, couvrant Paris de potences et faisant décapiter ceux qui complotaient contre lui.
    Les seuls en qui il avait confiance étaient ses compatriotes.
    *
    â€” C'est donc vous, monsieur Mondreville ? s'enquit le maréchal avec un furieux accent italien.
    â€” C'est moi, Votre Illustrissime Seigneurie. Je suis entièrement à votre service, répondit le commis de la taille, les yeux baissés.
    â€” Monsieur le procureur m'a transmis votre dossier. La corruption gangrène le royaume, aussi m'a-t-il conseillé un exemple pour y mettre fin, et vous en seriez un bon !
    â€” Pitié, monseigneur ! balbutia Mondreville. J'ai été tenté, je le reconnais, mais je vous promets de ne jamais recommencer.
    L'Italien soupira, levant une main indécise avec une attitude apprise lorsqu'il jouait la commedia .
    â€” Vous paraissez sincère… Mais puis-je vous croire ?
    â€” Je vous le jure sur ce que j'ai de plus cher, Votre Illustrissime Seigneurie.
    â€” Relevez-vous, grinça le maréchal d'Ancre, qui se mit à faire quelques pas sous le regard, mi-ironique, mi-dégoûté, de Balthazar Nardi et de Bernardo Gramucci.
    â€” Vous connaissez la situation en France, monsieur Mondreville…
    Sans attendre de réponse, le maréchal d'Ancre poursuivit :
    â€” … Vous savez comme moi combien est grande l'insolence de quelques princes et ducs qui veulent être les maîtres de Sa Majesté. Chacun connaît leurs rebellions. Hélas ! ces perturbateurs du repos de l'État trouvent une complicité dans les cours souveraines. Bien que le roi ait besoin d'argent pour lever une armée contre ces rebelles, la Cour des aides, le Parlement et la Chambre des comptes se liguent afin qu'il ne puisse disposer à sa guise des sommes lui appartenant ! Cela doit changer !
    Mondreville hocha du chef, jugeant qu'on lui demandait sans doute d'approuver ce discours dont il ne comprenait en rien la finalité.
    â€” Il existe un moyen simple pour Sa Majesté de disposer à son gré des sommes dont elle a besoin… C'est de les prendre à la source. N'est-il pas vrai ?
    â€” Peut-être, Votre Illustrissime Seigneurie, balbutia Mondreville.
    â€” Imaginons, mon ami, que je vous garde à mon service, c'est-à-dire au service de Sa Majesté…
    â€” Je vous serai éternellement reconnaissant, votre Illustrissime Seigneurie, et vous n'aurez jamais de serviteur plus fidèle.
    â€” C'est à voir… Seriez-vous prêt à risquer votre vie pour moi ?
    Sa vie ? Mondreville hésita, mais la chance ne passait pas deux fois, affirmait-on, et il pensait être assez adroit pour se retirer du jeu si les risques se révélaient trop grands.
    â€” Certainement, Votre Illustrissime Seigneurie, mentit-il.
    â€” Nous allons vérifier. Avez-vous entendu parler de Petit-Jacques ?
    â€” Le brigand ? Comme tout le monde, Votre Illustrissime Seigneurie.
    â€” Je veux que vous le
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