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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai
Autoren: Jean (d) Aillon
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livres, vous n'aurez qu'à en garder une. Elles pèseront toutes le même poids.
    â€” Je la choisirai, décida Petit-Jacques, décidément méfiant.
    *
    Descendus à terre, Nardi et Gramucci explorèrent un moment la rive. Assurément, l'endroit était bien choisi puisque sans habitation à proximité, sinon le château de la Roche-Guyon, assez loin, et la maison du passeur, un peu plus bas sur l'autre rive. On apercevait son bac sur la rivière.
    Les alentours se composant de prairies et bois habités par les lapins, il serait facile d'y dissimuler les chariots. Enfin, un chemin plus haut permettrait de gagner Meulan, puis Paris en deux ou trois jours.
    Restait le problème Petit-Jacques. Les Italiens avaient prévu de s'en débarrasser, mais en proposant d'attirer les gens de l'escorte sur sa piste, le bandit se rendait indispensable. Ce truand se montrait encore plus adroit qu'ils ne l'avaient pensé, jugèrent-ils.
    *
    Le lendemain, Mondreville se rendit à l'abreuvoir de Moisson. Gramucci et Nardi le rejoignirent peu après, venant par le chemin de halage. Petit-Jacques leur avait dit qu'il apparaîtrait vers midi. Ce serait suffisant, car le convoi n'arriverait pas dans cette boucle de la Seine avant trois heures.
    Les deux Italiens expliquèrent avoir assisté au rassemblement des mousquetaires de l'escorte, bien avant l'aurore, puis qu'ils avaient conduit deux chariots à l'endroit où la barque accosterait. Cela leur avait pris quatre heures. Ensuite, avec leurs chevaux, ils avaient traversé la Seine dans le bac de la Roche-Guyon. Arrivés sur l'autre rive, ils avaient garrotté le passeur et percé sa barque à l'aide d'une hache. Ils lui avaient cependant laissé le prix du péage : trois deniers chacun et six pour les chevaux. L'homme se souviendrait sûrement d'eux, mais comme ils portaient des sayons de marinier et avaient rasé leur élégante barbe en pointe, ils ne seraient en rien identifiables. Quant à leurs montures, de pauvres rossinantes procurées à Rouen, elles seraient laissées sur place ainsi que le cheval de Mondreville, acheté aussi pour l'occasion. Des bêtes abandonnées qui feraient le bonheur d'un laboureur.
    Ils détachèrent les sacoches des selles dans lesquelles ils avaient mis pistolets à rouet, dagues et un peu de nourriture. En attendant Petit-Jacques, ils mangèrent et vidèrent leur gourde en silence. Mondreville, lui, mourait d'inquiétude.
    Vers une heure, venant de Mantes, le trio aperçut une gribane gréée d'une voile rouge à la vergue manœuvrée par un rocambeau coulissant le long du mât. À sa proue, un foc haubané sur un bout-dehors facilitait les manœuvres et augmentait la vitesse. Une nacelle, encordée, suivait. Barrée par Petit-Jacques, la barque se glissa avec grâce dans un bras mort de la rivière, sur l'autre rive, et accosta le long d'un grand banc de sable couvert d'aulnes et de saules blancs.
    Gueule-Noire sauta dans la nacelle, la détacha et traversa le fleuve à la rame pour venir les chercher.
    Quand ils atteignirent la gribane, ils découvrirent Petit-Jacques sans masque. Mondreville fut surpris et déçu. Le visage du brigand se révélait quelconque, sinon un nez trop busqué. Il se serait attendu à une figure autrement inquiétante, compte tenu de sa réputation de cruauté.
    â€” Vous nous faites donc confiance pour ne plus porter votre loup de cuir ? ironisa Nardi.
    â€” Ne soyez pas stupide ! Si je restais masqué en m'approchant de la gabarre, l'alerte serait immédiatement donnée. Or, après le vol, nous ne nous reverrons plus. Quant à Gueule-Noire, Fouille-Poche et Mondreville, ils savent ce qui leur en coûterait s'ils envisageaient de me dénoncer.
    Les deux Italiens échangèrent un sourire de connivence, tandis que Mondreville se demandait s'il devait être honoré ou terrorisé de la confiance du détrousseur.
    Tous n'avaient plus qu'à patienter. Cachée par le banc de sable, la barquette était invisible de l'aval du fleuve, tandis qu'ils bénéficiaient d'une vue de la rivière jusqu'au château de la Roche-Guyon. Durant l'attente, les gens de Concini conversèrent dans leur langue. Gueule-Noire taillait, lui, inlassablement un morceau de bois, tandis que son compagnon sommeillait. Petit-Jacques
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