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La Femme Celte

La Femme Celte

Titel: La Femme Celte
Autoren: Jean Markale
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C’est le mérite de Per-Jakez Hélias d’avoir mis l’accent sur ce
personnage dans son œuvre dramatique An Isild a-heul ( Yseult seconde ), parue en édition bilingue
bretonne et française (Emgleo, 1969). Cette Yseult, si touchante par l’amour
sincère qu’elle porte à Tristan, est en quelque sorte le symbole de
l’accomplissement des amants dans la mort. C’est peut-être un autre aspect de
la première Yseult, mais un aspect plus rationnel, plus humain, en face de
« la Sorcière d’Irlande ».
    [371] Paris, Plon, 1939.
    [372] Cette légende, La Poursuite de Diarmaid et
Grainné , ne nous est parvenue complète que dans des versions orales recueillies
au XVIII e  siècle. Mais l’ancienneté de la
légende est confirmée par des fragments conservés dans les plus vieux
manuscrits. Voir G. Dottin, L’Épopée irlandaise ,
p. 160 ; Revue celtique , XXXIII, p. 52 et XXX,
p. 168. Version orale complète dans Cross et Slover, Ancient Irish Tales , p. 370. J’ai tenté une
reconstitution sommaire d’après l’ensemble des textes dans L’Épopée celtique
d’Irlande , p. 153-164. La Poursuite des Diarmaid
et Grainné est une épopée appartenant au Cycle de Finn, ou des Fiana , ou encore du Leinster : ce cycle a été
profondément marqué par la mythologie gaélique et s’est rapidement acclimaté en
Écosse où le folklore en a gardé de nombreux souvenirs. C’est de ces souvenirs
que Mac Pherson a tiré ses poèmes ossianiques. Mais en dehors de l’élément
mythologique, il y a des traces historiques dans ce cycle qui se réfère à
l’existence d’une milice guerrière, les Fiana ,
aux II e et III e  siècles
de notre ère. Conjecturalement, les épopées de ce cycle peuvent remonter à
cette époque dans leur structure la plus ancienne, même si elles ont été
réintégrées ensuite dans d’autres traditions. En tout cas, on peut affirmer que
cette légende est plus ancienne que celle de Tristan et que les auteurs du
Tristan primitif (pourquoi pas Breri ?) la connaissaient parfaitement.
    [373] On remarquera que c’est le neveu de Finn qui accomplit l’épreuve, de
même que c’est Tristan, neveu de Mark, qui va chercher Yseult en Irlande,
réussissant l’épreuve du Serpent Crêté.
    [374] Là les versions diffèrent. La version orale du XVIII e  siècle place l’origine du drame au repas de
noces, alors que le mariage de Finn et de Grainné n’est pas encore consommé, ce
qui permet une sorte d’excuse morale à Grainné. Mais la version la plus
ancienne, conservée par le Yellow Book of Lecan, place le festin longtemps
après le mariage, alors que Grainné est déjà en proie au désespoir et à la
haine.
    [375] On voit où les auteurs du Tristan ont
trouvé le thème du breuvage. Mais ce breuvage magique, ici, sert seulement à endormir
les convives. Quant à la servante et à la coupe, elles se reconnaissent dans
Brangwain et dans le hanap d’argent.
    [376] Le breuvage magique ne se contente pas d’endormir, il choisit. Seuls
Oisin et Diarmaid sortent vainqueurs de cette épreuve, et ce sont donc les
seuls que Grainné peut aimer sans honte.
    [377] Diarmaid est un vague cousin de Finn, et son père nourricier est le
fameux Oengus Mac Oc, l’un des Tuatha Dé Danann. À la suite d’un accident, le
frère de lait de Diarmaid est mort et a été transformé en sanglier
magique ; un geis pèse sur Diarmaid après cet événement, car il
vivra autant que le sanglier et le sanglier sera la cause de sa mort, d’où la
défense expresse faite à Diarmaid de tuer un quelconque sanglier par crainte
qu’il ne tue son frère de lait métamorphosé, image symbolique de son destin.
Dans d’autres récits, on apprend que Diarmaid a un grain de beauté qui le rend
irrésistible aux femmes. C’est un don que lui a conféré une fée.
    [378] C’est ce geis qui est devenu le philtre, en se rationalisant et
en concrétisant l’aspect magique sous forme de breuvage comparable à un aphrodisiaque,
dans le contexte chrétien du XII e  siècle.
Il est évident que les auteurs français de l’époque courtoise ne pouvaient comprendre
la valeur profonde du geis qui se réfère exclusivement à une
civilisation différente où le christianisme n’avait pas encore éliminé le
druidisme, ou tout au moins les pratiques druidiques.
    [379] De même, Yseult est amoureuse de Tristan depuis son premier séjour en
Irlande, alors que sous le nom de Tantris il a été guéri par elle et
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