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La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

Titel: La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
Autoren: Howard Carter
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outre, le succès de ces artifices, donc la sécurité du monument, dépendait en grande partie de la bonne volonté du maçon qui exécutait le travail et de l’architecte qui dessinait les plans. Or, nous avons la preuve que, au moins dans les tombes privées, il arrivait souvent que le chef des ouvriers laisse à dessein un accès pour les voleurs.
    Les efforts réalisés pour assurer la garde du monument royal furent tout aussi inutiles. Chaque pharaon avait beau laisser à sa mort des sommes fabuleuses destinées à entretenir une multitude de gardiens et d’inspecteurs, au bout de quelque temps, ces mêmes inspecteurs, alléchés par le gain, n’hésitaient pas à participer au pillage du monument qu’ils étaient payés pour garder, pendant que l’argent laissé par le souverain défunt était indûment utilisé par ses successeurs à d’autres fins. Au début de la XVIII e dynastie, il n’y avait pas une seule sépulture royale en Égypte qui n’ait été violée – ce qui posait un réel problème au monarque qui choisissait le site de sa dernière demeure.
    Thoutmosis I er se pencha longuement sur la question, et c’est à ses réflexions que nous devons cette petite tombe solitaire, au fond de la Vallée. La discrétion, voilà quelle était la meilleure solution ! Amenhotep I er , son prédécesseur, avait déjà fait un pas dans cette voie, en choisissant de construire sa tombe à quelque distance de son temple funéraire, au sommet des contreforts de Dra Abou el-Naga. Mais Thoutmosis I er alla beaucoup plus loin. C’était rompre avec la tradition, et il dut hésiter longtemps avant de prendre sa décision. Sa fierté aussi allait en souffrir, car le goût de l’ostentation était enraciné dans le cœur de chaque souverain égyptien et c’est surtout dans leur tombeau qu’ils avaient l’habitude de l’afficher. Et puis, le nouvel arrangement allait sans doute causer certains inconvénients à sa momie. Les premiers monuments funéraires possédaient toujours, dans leur voisinage immédiat, un temple où l’on célébrait les cérémonies aux différentes fêtes de l’année et où l’on déposait les offrandes quotidiennes. Mais pour que la tombe reste secrète, il fallait consentir à certains sacrifices. Et Thoutmosis était bien décidé à échapper au sort de ses prédécesseurs.
    La construction de ce tombeau clandestin fut confiée à Ineni, l’architecte en chef de Thoutmosis, qui nous explique, sur les murs de sa chapelle funéraire, qu’il a « supervisé les travaux de la tombe de Sa Majesté, seul, à l’abri de tous les regards, à l’abri de toutes les oreilles ». Mais il omet de parler des ouvriers. Il est bien évident qu’on ne pouvait laisser une centaine d’ouvriers en possession du secret le plus cher du roi vaquer librement à leurs occupations. Ineni a certainement trouvé un moyen efficace pour leur sceller la bouche. Le travail fut probablement effectué par des prisonniers de guerre, qui furent ensuite massacrés.
    Malgré toutes ces précautions, le secret ne fut pas gardé très longtemps, car, à l’époque de sa découverte en 1899, il ne restait plus dans la tombe que le lourd sarcophage de pierre. Quant à la momie du roi, nous savons qu’elle fut d’abord transportée dans la tombe de sa fille, Hatchepsout, puis, avec les autres momies royales, à Deir el-Bahari. Thoutmosis avait néanmoins lancé une nouvelle mode, et les monarques de cette dynastie, ainsi que ceux de la XIX e et de la XX e , se firent tous enterrer dans la Vallée.
    Pourtant, les rois suivants semblent s’être résignés à l’inévitable, puisqu’ils renouèrent avec l’ancienne tradition des tombes fastueuses. Tous les tombeaux étant désormais situés au même endroit, peut-être ont-ils pensé qu’ils seraient mieux protégés par leurs successeurs, appelés eux aussi à être enterrés dans la nécropole. Si c’est le cas, ils se sont lourdement trompés. À preuve, la tombe de Toutankhamon, violée dix ou quinze ans après sa mort. Nous savons également, d’après des graffiti trouvés dans la tombe de Thoutmosis IV, que ce monarque dut lui aussi subir les outrages des pillards quelques années après sa mort. En effet, le roi Horemheb, dans la huitième année de son règne, donna des instructions à un haut dignitaire du nom de Maya pour « réensevelir le roi Thoutmosis IV dans la Précieuse Habitation ». Il fallait que les voleurs soient bien
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