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Jeanne d'Arc Vérités et légendes

Jeanne d'Arc Vérités et légendes

Titel: Jeanne d'Arc Vérités et légendes
Autoren: Colette Beaune
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siècle.
Seraient-ce les fameuses cendres ? Plus récemment, les mythographes ont
fantasmé sur les mystères de la petite église de Pulligny-sur-Madon, à une
vingtaine de kilomètres au sud de Nancy, qui fut reconstruite au milieu du XV e siècle par Perrin de Pulligny et son frère, seigneurs du lieu. Il s’y fit
enterrer dans la haute chapelle qui donne sur le chœur, comme tous ses
descendants après lui. Sur l’autre côté de la chapelle, une tombe représentant
une femme avec ses bagues aux côtés d’un chevalier en armure avec une
inscription laconique : « Priez pour l’âme d’icelle. » Sur la
paroi verticale jouxtant ce tombeau, une plaque funéraire du XVII e siècle, probablement financée par les Sermoise et posée vers 1690,
disait : « Cy git haute et honorée dame Jehanne du lys la Pucelle de
France dame de Tichémont qui fut femme de messire Robert des Hermoises
chevalier, laquelle trépassa en l’an 1448 le 4 e jour de mai (4 mai
1449). Dieu ait son âme. Amen. » Mais cette plaque n’existait plus en
1892, quand fut effectué par l’abbé E. Martin un recensement de toutes les
tombes de Pulligny, qui fut publié l’année suivante [62]  : dans les nombreuses chapelles
funéraires nobles, les tombes des Pulligny, majoritaires, des Armoises
seigneurs d’Autrey, cousins de Robert, qui n’apparaissent qu’après 1460, des
Joinville, et, dans le sol de la nef alors encore parfaitement visibles, les
tombes de trois personnes – deux femmes et un homme prénommés
Claude – datant de la fin du XVI e siècle.
    Il y avait bien une homonyme enterrée à Pulligny, une autre
Jeanne dame de Tichémont. Jeanne, fille de Perrin de Pulligny, est la troisième
épouse de Didier de Langres, qui avait acheté en 1459 Tichémont à Philibert des
Armoises, seul héritier de Robert et fils de son premier mariage. Morte vers
1480, la dame de Tichémont était logiquement revenue dormir auprès de ses
pères. Quant à Claude des Armoises, elle vivait encore en 1457 du côté de
Saumur.
    Nos mythographes espèrent pourtant beaucoup de cette
tombe : y trouver un squelette mais aussi l’anneau marqué Jésus-Marie, les
armes de Jeanne et les éperons d’or que le roi ne lui a pas donnés. Tous les
objets ayant appartenu à Jeanne ont en effet disparu aujourd’hui : l’épée
qui figurait dans les collections de Louis XII à Amboise ou le chapeau
conservé par les oratoriens d’Orléans de 1635 à 1792. Par mauvaise volonté des
autorités, pensent nombre de mythographes, ou par la disparition normale, en
six siècles, de nombre d’objets. D’ailleurs, pense David-Darnac, cette tombe de
Pulligny a probablement été vidée et le corps transporté ailleurs. Mais
où ?
    « Le docteur Serguei Gorbenko, un savant ukrainien de
renommée internationale, aurait découvert et identifié les restes de Jeanne la
Pucelle dans une tombe de la basilique royale de Cléry-Saint-André près
d’Orléans. Il s’agit là d’une nouvelle extraordinaire qui, si elle était
confirmée, mettrait un terme à six siècles de polémiques et controverses et
nous obligerait à revisiter notre propre histoire. [63]  »
    En 2001-2002, Gorbenko, qui est un spécialiste de la
reconstruction faciale des grands personnages du passé, a obtenu de travailler
à Cléry sur la tombe royale qui héberge les corps de Louis XI et de
Charlotte de Savoie depuis 1483. Ce travail est publié. En 2002-2003, il
obtient une autorisation pour le caveau des Longueville, situé sous la chapelle
Saint-Jean, où Dunois a été enterré en 1468, aux côtés de sa femme et de
quelques-uns de ses descendants. La fouille à Cléry pose des problèmes
spécifiques dans la mesure où des campagnes antérieures de fouilles (1854,
1887, 1889) parallèles à la restauration de l’église ont bouleversé l’ordre des
squelettes. Parmi les corps, un homme de soixante/soixante-cinq ans de forte
stature qui pourrait être Dunois et une femme grande (1,64 à 1,69 m)
décédée à cinquante-cinq ou cinquante-sept ans, cavalière confirmée, qui
pourrait être Marie d’Harcourt, la seconde épouse de Dunois, inhumée à Cléry en
1464. Jusque-là, tout va bien. Un livre annoncé sous le titre Jeanne d’Arc
et Dunois sera même proposé à la vente, mais nul n’a jamais pu encore en
lire une seule ligne.
    Le raisonnement n’est donc rapporté que d’après des
conversations de Gorbenko avec les habitants de Cléry. On ignorerait tout
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