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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson
Autoren: Patrick McGilligan
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une salle de cinéma des locaux de la Columbia, Fonda, Hopper, Schneider et Cambern assistèrent à une projection du film avec les plus grands responsables du marketing et de l’administration de la société, dont un cadre en pleine ascension nommé Peter Guber et le frère aîné de Bert, Stanley, président de Columbia Pictures. Tous attendaient nerveusement le verdict d’un petit homme aux cheveux blancs qui était assis au premier rang. Leo Jaffe, 60 ans, responsable des producteurs délégués de Columbia Pictures Industries, était dans le studio depuis l’avènement du cinéma parlant et avait déjà vu beaucoup de films curieux portant la griffe de la Columbia, mais certainement rien de semblable à Easy Rider.
    Quand le film se termina et quand les lumières se rallumèrent, Jaffe se leva, se retourna, regarda Stanley et les autres, et dit : « Je ne pige rien du tout à ce film, mais putain, ce que je sais, c’est qu’on va se faire des tonnes de pognon ! »
    Il y eut comme une sorte de courant électrique qui passa à travers la salle.
    Sur l’écran, les noms des acteurs secondaires défilaient dans l’ordre alphabétique, mis à part celui de Nicholson, dont l’extraordinaire participation avait été récompensée par un encart spécifique, qui mentionnait également le nom de son personnage.
    Au lieu de l’habituel slogan évoquant le sexe et la violence, un brillant argument de vente avait été trouvé : « Un homme part à la recherche de l’Amérique, mais n’arrive à la trouver nulle part. » Schneider, par le biais de ses relations, avait réussi à faire placer le film en compétition au prochain Festival de Cannes.
    Le bouche à oreille prit de l’ampleur. À Hollywood, les rumeurs préalables ont tendance à exagérer les choses, mais cette rumeur-là était bien en-dessous de la réalité.
    Au moment de la sortie nationale du film, le bouche à oreille avait engendré une immense vague d’attentes, et le 14 juillet 1969 Easy Rider submergea l’Amérique comme peu de films l’avaient fait auparavant. Easy Rider secoua l’industrie du cinéma. Et au sommet de cette vague déferlante, tout sourires, les dents brillantes comme des sous neufs, était une nouvelle star déterminée à marquer son époque.

1.

Lignes brisées
22 avril 1937
    Le véritable prénom de Jack est John J., et les Nicholson pourraient bien être les Doe, nom qu’ils auraient changé pour Dough. L’histoire de Jack regorge de noms – surnoms, pseudonymes, noms d’adoption et faux noms. Son arbre généalogique est un mystère aussi complexe que celui de Chinatown.
    En remontant les générations, on remarque un héritage familial de tendance au secret, vagabondage, dépendance à l’alcool ou à la drogue, combats et malchance, faiblesse chez les hommes et fortes personnalités chez les femmes. La famille Nicholson n’a aucun lien avec Hollywood, mis à part ceux que Jack a créés et entretenus.
    L’histoire de ce John J. Nicholson, né et élevé dans de mystérieuses circonstances, qui devait devenir Jack Nicholson, l’un des meilleurs acteurs et l’une des plus grandes stars de cinéma de notre époque, est une success story aussi américaine que celle du bûcheron devenu Président.
    C’est une histoire qui a des racines « dickensiennes » et qui se termine dans une ironie sociale à la Mark Twain en passant par de longues ramifications rappelant Henry Miller.
    Lorsqu’il était petit, Jack, de même que tous les gens de son quartier, appelait Ethel May Rhoads Nicholson « Mud ». Comme bien d’autres choses dans la vie de Nicholson, le goût pour les surnoms, largement commenté par les journalistes, qui le mentionnent immanquablement dans tous les portraits de l’acteur, prend ses racines dans l’enfance. « Mud » était l’abréviation de Mudder, ou Mother. Mais en réalité, Ethel May était la grand-mère de Jack, matriarche et détentrice de secrets de famille qu’elle emporterait avec elle dans sa tombe.
    Fille unique de William J. Rhoads et Mary Alice Wilkinson, Ethel May était née à Chester, petite ville industrielle de Pennsylvanie nichée sur les rives du Delaware, au sud-est de Philadelphie, le 9 mars 1898.
    Mary Alice Wilkinson, la mère d’Ethel May, était l’un des quatorze enfants d’Ellen Harper, domestique, et de John J. Wilkinson, contremaître dans une usine de coton, qui supervisait sans ménagement le travail de ses propres enfants,
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