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Jack Nicholson

Jack Nicholson

Titel: Jack Nicholson
Autoren: Patrick McGilligan
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Prologue

Le cercle mouvant Juillet 1968
    Un soir de septembre 1967, dans un hôtel de Toronto, l’acteur Peter Fonda essayait de se détendre. La journée avait été longue et éreintante, remplie d’interviews pour la promotion de son nouveau film, intitulé The Trip. Écrit par un homme dont peu de gens avaient entendu parler à l’époque, Jack Nicholson, The Trip était un hymne fervent aux drogues psychédéliques, qui, d’après Fonda, avait des moments d’authenticité, mais avait été desservi par des décisions de script et de montage imposées par un réalisateur résolument carré – et ne pensant qu’au box-office –, Roger Corman.
    Fonda était ennuyé de devoir passer du temps à faire la promotion d’une chose avec laquelle il n’était pas à 100 % d’accord. L’acteur but de la bière, ou peut-être du scotch avec du soda. Puis il prit quelques somnifères, ou peut-être fuma-t-il un joint. Il existe plusieurs versions de l’histoire, et de toute façon les souvenirs ne sont pas toujours très fiables.
    Le regard méditatif de Fonda s’attarda sur une photographie que quelqu’un avait laissée dans sa chambre pour qu’il la dédicace. Elle représentait Fonda et un autre acteur, Bruce Dern, assis sur leurs Harley Davidson – un cliché tiré de l’un des films qui avaient fait du « fils de » qu’était Fonda une star du cinéma à petit budget fabuleusement prospère.
    Fonda eut un déclic. Tout à coup, il eut la vision d’un film sur des motards dealers, « un western moderne, deux solitaires traversant le pays à cheval sur leur monture ; des hommes qui avaient fait un grand coup et voulaient se retirer dans leur utopie », d’après l’une des biographies de Fonda. Les motards seraient « des héros blessés, en quête de quelque chose », faisant écho à certains rôles que son père, Henry Fonda, avait joués dans des westerns classiques.
    Fonda prit sa guitare et se mit à jouer quelques mesures de Fat Angel de Donovan, chanson dont les paroles parlaient d’un homme mystérieux qui apportait le bonheur dans une pipe et qui conduisait une moto argentée. La musique de Donovan l’inspirait. Le film devrait avoir une bande originale rock and roll dernier cri dans ce goût-là, se dit Fonda.
    Tendu, Fonda appela son collègue et ami Dennis Hopper, qui se trouvait en Californie, et le réveilla pour lui faire part de cette idée. Hopper était également dans The Trip, où il jouait le petit rôle d’un dealer. Corman avait encore quelques scènes à réaliser quand il avait été appelé pour le tournage d’un autre film. Il avait donc confié à Hopper la caméra et les techniciens, et l’avait envoyé, avec Fonda, dans le désert californien pour capturer quelques images christiques symboliques destinées au montage des scènes de LSD . Cette expérience avait attisé chez Fonda et Hopper l’envie de passer de l’autre côté de la caméra, non pas pour faire une nouvelle satire à la Corman, mais un film auquel ils croiraient.
    Hopper, au départ à moitié endormi, se montrait de plus en plus enthousiaste à mesure que Fonda esquissait de façon grandiose les contours de ce western de motards.
    « C’est génial, tu sais ? Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? » « Je m’occupe de la mise en scène. Tu produis. On joue tous les deux. Comme ça, on économisera de l’argent. »
    « Écoute ça, dit Hopper, en savourant ses propres mots. La dope, on va en faire de la cocaïne.  »
    Ils discutèrent ensuite de la personne qui devait écrire le script. Aucun d’entre eux n’était scénariste ; ils avaient besoin de quelqu’un d’autre. Fonda proposa un autre ami lié à la contre-culture, Terry Southern, homme qui était devenu une légende vivante après avoir coécrit le piquant best-seller Candy, version moderne de Candide, et écrit les scénarios de films aussi prestigieux que Docteur Folamour. Le nom de Southern sur le script inspirerait immédiatement le respect.
    Le fait qu’aucun d’entre eux n’ait pensé à Jack Nicholson en tant que scénariste ou acteur est très révélateur du statut qu’avait à cette époque notre homme à Hollywood.
    À ce moment-là, Nicholson avait 31 ans. Il arborait des cheveux longs et une barbe de trois jours. D’allure svelte et juvénile, il était plus attirant et charmant dans la vie que dans ses rôles, en dix années de films pour la plupart sans intérêt.
    Fonda connaissait
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