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Indomptable

Indomptable

Titel: Indomptable
Autoren: Elizabeth Lowell
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Peut-être existe-t-il
    un autre monde plus doux, juste sous le nôtre, dont l’entrée
    se trouve quelque part dans l’ancien tumulus. Peut-être
    Mère s’y trouve-t-elle, sifflant à l’oreille du faucon qui se
    trouve sur son poignet pendant que son formidable chat
    rayé dort sur ses genoux et que le soleil se répand autour
    d’elle. »
    Le rire d’une femme monta en flèche, interrompant les
    pensées de Meg. Elle fronça les sourcils. Le rire était nou-
    veau. Chaud et sensuel, pareil à un vent d’été. Il devait
    appartenir à la femme normande que Meg avait espionnée
    depuis sa chambre. Même à distance, les cheveux noirs et
    les lèvres rouges de la femme auraient suffi à faire tourner
    la tête de n’importe quel homme.
    « Peu m’importe que la maîtresse de Lord Dominic soit
    une beauté, se dit Meg impatiemment. Le plus important
    est que je puisse quitter le château avant qu’Eadith ne
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    INDOMPTABLE
    revienne trottiner près de moi pour me conter le dernier
    récit de la brutalité normande. Que les récits d’Eadith soient
    vrais, ce dont je doute souvent, ou faux, ils m’exaspèrent. »
    De ses doigts nerveux Meg défit le ruban brodé qui ser-
    pentait au milieu de ses longues tresses. Impatiemment, elle
    tressa à nouveau ses longs cheveux et en attacha l’extrémité
    avec des cordons de cuir. Un simple foulard pour la tête et
    un bandeau lacé de cuir complétaient sa tenue.
    Avec empressement, Meg quitta la chambre et descendit
    les sinueux escaliers de pierre intérieurs jusqu’au deuxième
    étage du château. Lorsqu’elle arriva en bas, une de ses
    tresses s’était à moitié défaite. Tel un éclat de feu, ses che-
    veux chatoyants d’une lueur vive, couleur rouge-or, se
    répandirent en cascade sur son court manteau de laine gris
    clair.
    Les domestiques s’inclinèrent rapidement lorsque Meg
    traversa l’avant-corps connexe qui gardait l’entrée du châ-
    teau. Personne ne pensait que son accoutrement était
    étrange puisqu’elle circulait librement dans le château
    depuis l’âge de treize ans, depuis que son mariage avec
    Duncan de Maxwell avait été refusé par le roi. À dix-neuf
    ans, l’âge où la plupart des femmes de son rang avaient un
    mari et une ribambelle de bébés, Meg était une vieille fille
    dont le père se désespérait de ne pas avoir d’héritiers.
    Meg fit un signe de tête au domestique qui lui ouvrait la
    porte et sortit de l’avant-corps en empruntant les marches
    de pierre abruptes qui descendaient jusqu’au sol pavé du
    mur d’enceinte. Ses escarpins en cuir souple ne firent pas de
    bruit alors qu’elle descendait les marches rendues glissantes
    par le brouillard. Aussi habile sur ses pieds qu’un chat, elle
    se glissa en bas de l’escalier jusqu’à l’ouverture du mur
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    ELIZABETH LOWELL
    d’enceinte où le vent s’engouffrait comme dans une grange
    ou une cuisine, ébouriffant les plumes de la volaille ligotée
    qui attendait de passer sous la hache.
    Au-dessus d’elle, le ciel gris était strié de traînées bleu
    clair. Le cercle incandescent du soleil brûlait timidement à
    travers les voiles de brume. La douce couleur métallique du
    printemps l’entoura telle une bénédiction, lui remontant le
    moral. De sa gauche lui parvint le cri fluide des oiseaux
    dans les pigeonniers. À sa droite, elle entendit le cri haut et
    profond d’un gerfaut que l’on sortait des écuries pour être
    installé sur un perchoir en bois dans le jardin.
    Avant que Meg n’ait pu faire deux pas en direction de la
    guérite, un chat noir avec trois pattes blanches et de saisis-
    sants yeux verts trottina dans sa direction, miaulant joyeu-
    sement, la queue ébouriffée bien droite. Meg se pencha et
    tendit les bras juste au moment où le chat bondit légère-
    ment, certain qu’il serait attrapé et maintenu.
    — Bonjour à toi aussi, Black Tom, dit Meg en souriant.
    Le chat ronronna et se frotta la tête contre son épaule et
    son menton. Ses longs sourcils blancs et ses moustaches
    blanches contrastaient sur sa tête noire.
    — Ah, tu as un pelage tellement soyeux, bien plus que
    celui des fouines blanches qui se trouvent sur la cape du roi,
    j’en conviens.
    Black Tom ronronna son approbation et sans ciller,
    regarda sa maîtresse de ses yeux verts. Tout en lui parlant
    doucement, Meg porta le chat jusqu’à la guérite.
    — Belle matinée à vous, madame, dit le portier en tou-
    chant son front en signe de
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