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Inaccessible Étoile

Inaccessible Étoile

Titel: Inaccessible Étoile
Autoren: Claude Cotard
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pendant des heures, des nuits entières. Enfin, nous nous organisons pour nous voir et c'est ainsi qu’un jour Annick débarque à Marseille, de l'avion venant de Paris, avec sa fille, Amandine.
Les aller-retours pour se voir ne sont pas des plus aisés tout de même. Annick travaille comme gardienne vers Paris, à Sarcelles, moi à Marseille, et les voyages en avion sont nombreux dans les mois qui suivent.
Un coup, elle vient en vacances à Marseille avec Amandine, un séjour idyllique, puis retour à Sarcelles, moi restant à Marseille.
La fois suivante, c'est moi qui fais le trajet.
Nous décidons alors au bout de quelques mois, de vivre ensemble, de plus, une de ses relations me propose un travail à Paris.
Quitter Marseille me cause quand même un cas de conscience et ce n'est pas sans appréhension que j'envisage la chose.
Je suis enfin bien, j'ai retrouvé mon équilibre.
Est-ce que je ne vais pas encore me précipiter vers une galère ? Très vite, je vais devoir me rendre à l'évidence, c'est en plein dedans que je me jette.
Arrivé à Paris avec armes et bagages, comme on dit, c'est d'abord Annick qui ne peut, pour des raisons diverses, me recevoir. Puis le travail promis, qui en fin de compte est une branche pourrie et cette promesse d'embauche ne sera jamais tenue. À croire que j'ai vraiment le mauvais oeil.
Ayant tout quitté à Marseille, il ne me faut pas longtemps à Paris pour me retrouver SDF.
     
    J'ai confié Féerie, ma chienne à Annick, ainsi que toutes mes affaires, et dois affronter la situation. J'ai tout perdu en quittant Marseille, mon appartement, mon travail. Je me suis éloigné de mes enfants. Et là, je perds la femme que j’aime, Annick, tout.
Elle aurait pu me prévenir alors que j'étais encore à Marseille, avant que je ne quitte mon appartement et mon travail, mais non, elle m'a laissé venir à Paris pour m'annoncer que je quittais tout pour le néant.
Je connais la soupe populaire, les foyers d'hébergement entre des hommes et des femmes, plus ou moins aliénées par l’alcool ou la drogue, mais le plus souvent par la misère.
Je dors le plus souvent dans un squat du 18e arrondissement, entre Barbes et Belleville.
Je pourrais faire appel à mes amis, à Mamy qui ne me laisserait pas comme ça, bien loin de là, mais la fierté fait que je n'en parle à aucune de mes connaissances proches. J’apprends à revisiter Paris et reconnais que malgré tout c’est ma ville et je suis fier d'être parisien.
Dans les pires moments, il arrive que je ramasse à terre, sur les places après le marché, des morceaux de pains, de fruits ou de légumes, parfois à moitié gelés et humides par la pluie, pour manger. Oui, au 21e siècle, ça existe encore !
Je connais le gel et la pluie également.
Mais je trouve aussi une grande solidarité entre miséreux, venant plus particulièrement de frères et soeurs de misère, notamment africains !
Parfois je reçois un peu d'argent venant d'un travail où, généralement je ne suis pas payé, car ayant un patron escroc et profitant de ma situation. Je travaille parfois comme maître-chien, avec Féerie, la nuit. Je suis, un temps, chargé de garder un hôtel de la région parisienne. Puis, on me confie la garde de chantiers de construction, toujours avec Féerie, dans une guérite, au chaud et souvent avec du café.
Je n’ai jamais de problème au niveau de mes gardiennages, à l’exception d’une fois indirectement, à Saint-Denis.
Un de mes collègues, David, dans le bureau des architectes, met le feu pour faire croire à des agresseurs et en profite pour piquer un PC.
Mais à la grâce de Dieu, je ne travaille pas ce soir-là, car en principe, nous faisons équipe.
La direction ne croit pas un mot de ses explications au sujet de cambrioleurs qui ont embarqué un PC neuf et autres matériaux avant de mettre le feu au bureau. Il sera, dans le doute, vite renvoyé.
Mes principaux soucis viennent du patron et pour obtenir mon salaire. Porter plainte ? Je ne suis pas déclaré, alors...
Quand je parviens à être payé, à force de menace envers mon patron, car après tout je n'ai rien à perdre alors, pourquoi pas le dénoncer, je prends une chambre d’hôtel pour une nuit, une semaine, selon ce que j'ai touché.
Pour ce travail je ne suis jamais payé intégralement, seulement des acomptes, mais dans ma situation ai-je le choix ?
Le peu que j’obtiens est toujours ce qui me permet de manger un peu et de pouvoir dormir dans un lit de temps
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