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Inaccessible Étoile

Inaccessible Étoile

Titel: Inaccessible Étoile
Autoren: Claude Cotard
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Andrieux nous parlait de son chausson magique, nous menaçant avec, en cas de bêtises, et qui pourtant ne s'en servait jamais. Comme je l'ai dit, il aimait les gosses.
Monsieur Andrieux faisait le soir des projections de films documentaires pour intéresser les gosses, dans son dortoir. Malheureusement, je ne l'avais pas souvent lui, étant abonné à Leroy.
J'ai revu Philippe Andrieux une fois à la télé lors d'un reportage sur un site archéologique.
Et puis il y avait Espéranza, un passionné d'indiens d'Amérique. Une bonne pâte lui aussi.
Monsieur Espéranza qui nous emmenait à la piscine le samedi. Lui aussi aimait les gosses.
Deux éducateurs sympas sur une vingtaine de matons.
J’en ai retenu que les meilleurs éducateurs, même de nos jours, sont ceux qui ont connu la rue et la galère. Ils savent de quoi ils parlent pour avoir connu le sort des jeunes dont ils s’occupent. Pas comme ces éducateurs bardés de diplômes, mais qui n’ont jamais été en fugue et n'ont jamais vécu la galère, la maltraitance dans les foyers.
Que ce soit ceux de la DDASS ou autres, ils parlent et pratiquent leur métier par la théorie, mais ne connaissent rien à la pratique et ne savent, ne sauront jamais se mettre à la place du jeune qu’ils ont en face d’eux pour n’avoir jamais été à sa place justement.
Comment un éducateur saurait-il ce qui se passe dans la tête d’un drogué s’il ne l’a jamais été lui-même ?
Et une éducatrice ce qui se passe dans la tête d’une jeune femme qui se prostitue si elle ne l’a jamais été elle-même ?
Je ne dis pas que les éducateurs devraient en passer par là, mais ce sont ceux qui sont passés par la galère qui seront toujours les plus efficaces et les plus compréhensibles pour aider un jeune qui passe par ce qu’ils ont eux-mêmes connu avant de s’en être sortis.
En général, pendant les grandes vacances, nous rentrions chez Papa, lequel, avec la Caisse d'Allocations Familiales, nous envoyait en colonie.
Là, il n’y avait jamais de problèmes. Je m’y sentais bien, libre. Libre non pas pour faire des bêtises, je n’ai jamais eu ni posé aucun problème en colo. Pouvoir vivre vraiment. C’est comme si je changeais complètement de personnalité.
De loup dominant, je redevenais un enfant ordinaire.
Il faut dire que les monos ne me connaissant pas, ils n'avaient pas d'à priori et me considéraient comme un enfant comme les autres, pas comme un futur candidat à la bascule à Charlot, la guillotine.
C’est ainsi que j’eus l’occasion de découvrir l’Ardèche, lieu où je retourne régulièrement, en vacances.
L’Ardèche n’a pas changé, toujours la nature majestueuse où je me sens vraiment en paix au milieu de son décor de verdure sauvage, de ses sons, celui des oiseaux, des rivières...
En colo, nous faisions des promenades en forêt, en montagne, du camping, le vrai. Dans une canadienne, faisant la vaisselle ou se lavant dans la rivière. Faisant un feu à même le sol pour manger sur nos genoux. Le vrai camping quoi.
Aujourd'hui, les gens disent qu’ils font du camping, mais c’est avec la télé et tout le confort. Moi, c’est le camping sauvage que j’aimais, pas enfermé dans un camp, dans une caravane sophistiqué.
Aujourd'hui, le camping sauvage est interdit, et je le regrette grandement.
Mais j’ai gardé d’excellents souvenirs de mes colonies, car déjà, je visitais la France verte.
La nature, qui n’était pas encore polluée comme maintenant. J’aimais jouer dans les rivières fraîches, avec les copains. Courir dans les champs. Les forêts.
Des noms sont restés chers à mon coeur, la forêt d’Ermenonville, l’Ardèche, l’Auvergne et le plateau de Millevaches, la Provence en général.
Parfois pendant les autres vacances, j’allais chez mon grand-père, à Chaulnes. Commune de la Somme. Chaulnes était encore un petit village où presque tout le monde se connaissait.
Chaulnes s’est depuis, transformé, agrandi, on a construit des maisons de cités à la place des champs et des chemins de traverse, une gare TGV. On parle maintenant d’y construire un aéroport. Pourtant, nous y avons toujours la maison de pépère Jojo (Georges) mon grand-père maternel, dont je parle au début.
Plusieurs membres de la famille sont enterrés dans le cimetière du village. Je sais que ma soeur Françoise veut aussi être enterrée dans ce cimetière. Qui sait si je n'y finirai pas mes jours.
Pépère Jojo était un
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