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Favorites et dames de coeur

Favorites et dames de coeur

Titel: Favorites et dames de coeur
Autoren: Pascal Arnoux
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qui surnomma le chancelier « Robinson », parce qu’il avait été « cru Zoé »  !
    Les études de Zoé
    Très novateur pour l’époque, le programme de l’institut Campan comprenait les matières suivantes : orthographe et grammaire françaises, anglais, italien, géographie, histoire antique (celle de la monarchie était jugée « politiquement incorrecte »), mathématiques, sciences naturelles et physiques, arts libéraux et pratiques (travaux d’aiguille), instruction et devoirs religieux. Les collégiens d’aujourd’hui n’en savent pas autant.
    Élève plutôt moyenne, Zoé conserva un souvenir mitigé de ses études. Toute charitable qu’elle eût été, elle ne secourut pas Mme Campan quand celle-ci, dans la gêne, implora son aide. En dépit des opinions monarchistes de l’ancienne femme de chambre de Marie-Antoinette, la Restauration l’avait privée de son poste de directrice de la maison de la Légion d’honneur.

ELIZABETH-ANN HARYETT
    « La chaîne anglaise »
    Née le 13 août 1823 à Brighton 259 . Fille de Joseph Gawen Haryett, Esquire , bottier, et d’Elizabeth Alderton. Mariée à Londres le 16 mai 1854 à Clarence Trelawny, sans postérité.
    Elle eut un fils illégitime de Francis Mountjoy Martyn, Martin-Constantin (1842).
    Une demi-mondaine
    À quinze ans, Elizabeth-Ann souhaita devenir actrice, métier de perdition aux yeux de ses parents ; la passion étant la plus forte, elle déserta le foyer paternel et, sous le pseudonyme de « Miss Howard » qui lui resta, fit ses débuts à Londres au Haymarket Theatre (1840). Son talent était mince, mais sa beauté lui valut l’admiration non déguisée de riches amateurs. Des planches au lit, il n’y a qu’un pas et elle le franchit ; après quelques liaisons éphémères, elle devint la maîtresse du major 260 Francis Mountjoy Martyn, qui servait dans le prestigieux corps des Life Guards, et lui donna un fils. Immensément riche et généreux, le major Martyn lui laissa une énorme part de sa fortune afin de subvenir à l’entretien du bambin. Désormais à l’abri du besoin, Elizabeth-Ann administra pertinemment ce capital inattendu. Distinguée, instruite, intelligente, elle ouvrit à Londres un salon mondain que certains aristocrates excentriques, souvent amis du major Martyn, daignèrent fréquenter. La « bonne société » la bouda. En dépit de tous ses efforts, elle ne put jamais accéder à l’honorabilité qu’elle recherchait et traîna toute sa vie une réputation de femme entretenue.
    Reçue un soir de 1846 chez lady Blessington, autre déclassée célèbre, Elizabeth-Ann y rencontra le prince Louis-Napoléon Bonaparte. Fraîchement évadé du fort de Ham, où il purgeait la réclusion à perpétuité après son coup d’État manqué de 1840, il avait gagné Londres et y traînait une existence de riche proscrit. Il n’était pas beau mais avait du charme ; sa conversation captiva Elizabeth-Ann au point de se découvrir amoureuse de cet homme étrange. Elle s’en ouvrit au major Martyn, qui éprouva un réel chagrin et ne s’en cacha pas. Mais il lui parut vain de lutter contre un amour fou et, à son habitude, se conduisit en véritable gentilhomme : il s’inclina devant le choix de sa maîtresse, qui le quitta pour le prétendant bonapartiste. Elle devint la « chaîne anglaise » de ce dernier.
    Favorite présidentielle
    Louis-Napoléon revint à Paris après la révolution de février 1848, se fit élire député lors d’un scrutin partiel (juin) et mit un tel talent à passer pour un crétin qu’on ne se méfia plus de lui ; c’était exactement le but recherché pour se présenter à l’élection présidentielle. Elizabeth-Ann l’ayant rejoint peu après l’ouverture de la session parlementaire, ils vécurent à Paris comme ils avaient vécu à Londres ; on les voyait souvent le matin, en promenade équestre. Un témoin s’exclama un jour que le prince était bien plus spirituel qu’on ne le supposait, puisqu’il avait « ramené de Londres la plus belle femme et le plus beau cheval du monde ».
    Elizabeth-Ann prêta 80 000 livres sterling 261 à son amant pour qu’il menât sa campagne présidentielle. Le prestigieux nom de Napoléon valut au prince une élection triomphale : cinq millions et demi de voix, soit 74 % des suffrages (10 décembre 1848). Le nouveau chef de l’État était prêt à installer la belle Anglaise à l’Élysée, mais le geste aurait
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