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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête
Autoren: Michel David
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sandwiches. C'est
des souliers presque neufs. Si on le trouve pas, on va être poignés pour lui en
acheter une autre paire.
     
    — Maudit
sans-dessein, tu peux pas surveiller tes affaires, toi ? reprocha le père de
famille à son fils aîné en se levant.
     
    En ronchonnant,
Gérard alla rejoindre ses enfants qui se tenaient debout sur le bord de l'eau.
     
    — Comment ça se
fait que ce soulier-là est tombé à l'eau ? demanda-t-il en s'approchant.
     
    — On le sait pas,
p'pa, répondit Denise. Quand on s'est relevés pour se chausser, il manquait un
des souliers de Jean-Louis.
     
    — Vous avez
regardé autour ?
     
    — Oui, mais on
l'a pas trouvé.
     
    Gérard
s'agenouilla près de l'eau et regarda soigneu-' sèment l'onde pour tenter de
repérer le soulier probablement disparu tout au fond. Il ne vit rien. Au moment
où il allait renoncer et entraîner ses enfants vers la couverture où leur mère
était en train de disposer la nourriture du souper, un canoteur s'approcha
doucement du bord à l'aide de sa pagaie.
     
    — Est-ce que
c'est ça que vous cherchez ? demanda-t-il au père de famille en tendant vers
lui un soulier noir dégoulinant d'eau.
     
    — En plein ça,
reconnut Gérard, heureux. Merci. L'autre s'éloigna à bord de son embarcation
rouge sans
     
    plus
d'explication. Les enfants suivirent leur père. Richard, traînant à l'arrière
en compagnie de Gilles, adressa un sourire de connivence à son frère.
     
    — Tu me dois cinq
cennes, lui chuchota-t-il.
     
    Ils s'étaient
bien amusés. Richard avait parié qu'il était capable de jeter à l'eau le
soulier de leur aîné sans se faire prendre. Et il avait gagné.
     
    A leur arrivée,
les deux autres couvertures avaient été étalées sur l'herbe. Chacun prit place
et on mangea avec un bel appétit.
     
    — C'est plate que
le cream soda soit chaud, déplora Laurette en versant la boisson gazeuse dans
des gobelets.
     
    — C'est bon
pareil, répondirent ses enfants, enthousiastes.
     
    — En tout cas,
après le repas, je veux pas vous voir vous éloigner, décréta Laurette. Le parc
est plein de monde et ce serait trop facile de vous perdre. On va s'installer
sur les couvertes et regarder la fontaine lumineuse avant de s'en retourner.
Puis rendez-vous pas malade à manger tous les bonbons que vous avez ramassés
cet après-midi pendant la parade.
     
    — Il y a une
fanfare qui va venir jouer dans le kiosque qui est là-bas, leur apprit Gérard
en le leur indiquant du doigt. On va pouvoir la voir et l'écouter.
     
    Lorsque
l'obscurité tomba sur cette chaude journée estivale, les lampadaires
s'allumèrent dans le parc et ils s'amusèrent à suivre les puissants faisceaux
lumineux qui balayaient le ciel montréalais chaque soir depuis quelques années.
     
    — Regardez la
fontaine, m'man, dit Denise en apercevant les hauts jets d'eau de couleur
orangée qui venaient de prendre une teinte bleue, puis rose.
     
    Durant de longues
minutes, les spectateurs assistèrent à cette féerie de couleurs. Rassemblés
dans le kiosque, les membres d'une fanfare, vêtus d'un uniforme rutilant, se
mirent alors à jouer des airs entraînants de De Souza.
     
    Un peu avant dix
heures, Gérard donna le signal du départ.
     
    — On plie les
couvertes et on s'en va, dit-il en se levant. Je travaille demain matin.
     
    Fatigués par
cette journée riche en émotions, les Morin rentrèrent chez eux. Il était
évident que les enfants avaient beaucoup apprécié cette sortie. A leur retour à
la maison, la fatigue avait tout de même eu raison d'eux. Malgré la chaleur
régnant dans leur appartement, ils sombrèrent rapidement dans le sommeil.
     
    Un soir, après le
souper, Laurette sortit rejoindre son mari occupé à lire La Presse sur le
balcon. Denise avait quitté la maison quelques minutes auparavant en compagnie
de Carole pour aller rendre visite à sa grand-mère Brûlé.
     
    — Une chance que
j'ai dit à Denise d'apporter un parapluie, dit-elle en s'assoyant près de lui.
J'ai l'impression qu'il va mouiller.
     
    Depuis la fin de
l'après-midi, le ciel s'était progressivement ennuagé et le vent venait de
tomber subitement. Gérard leva les yeux, comme pour vérifier l'exactitude de ce
que venait de lui dire sa femme quand cette dernière remarqua qu'il tenait une
petite loupe à la main.
     
    — C'est quoi
cette affaire-là ? lui demanda-t-elle, intriguée, en indiquant l'objet du
doigt.
     
    — Ben, ça se
voit. C'est une
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