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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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danseurs, des fanfares et des clowns. Ces
derniers jetaient des poignées de friandises aux enfants qui poussaient des
cris de joie en se bousculant pour les attraper. Le bruit était assourdissant.
     
    A un certain
moment, Laurette se pencha vers Denise pour lui glisser quelques mots à
l'oreille. L'adolescente hocha la tête.
     
    — Si ça te fait
rien, on va s'en aller au parc tout de suite, Denise et moi, dit-elle quelques
minutes plus tard à son mari. J'ai mal aux jambes et Denise dit qu'elle se sent
étourdie. On va amener Carole avec nous autres. Comme ça, on va être sûrs
d'avoir une bonne place à l'ombre pour souper.
     
    — Où est-ce que
vous allez être?
     
    — Pas loin.
Proches de la place où ils louent les canots. Donne-moi le souper et une
couverte. On va s'installer. T'auras juste à venir nous rejoindre avec les
garçons quand ce sera fini.
     
    Gérard vit sa
femme s'ouvrir difficilement un passage au milieu de la foule, suivie par
Denise qui donnait la main à Carole. Il détourna la tête brusquement en
entendant les exclamations excitées des spectateurs à la vue du char
allégorique illustrant la bataille du Long-Sault avec Dollard des Ormeaux.
C'était, et de loin, le plus beau char du défilé.
     
    Un peu plus tard,
on ovationna le maire de la ville, assis sur la banquette arrière d'une
décapotable noire. Il précédait le dernier char du défilé, celui sur lequel
trônait un petit saint Jean-Baptiste tout frisé tenant contre lui un mouton un
peu nerveux.
     
    Après le passage
de ce dernier char, la foule se dispersa lentement et beaucoup de gens
envahirent les allées étroites du parc Lafontaine pour profiter de l'ombre
invitante de ses érables centenaires. Gérard et ses trois fils n'eurent aucun
mal à repérer Laurette. La mère de famille avait étendu sa couverture au pied
d'un arbre et s'y était assise, adossée contre le tronc, le lourd sac en
tapisserie à ses côtés.
     
    — Où sont les
filles ? demanda-t-il en s'assoyant à ses côtés avec un soupir d'aise.
     
    — Au bord de
l'eau, devant toi. J'ai permis à Denise dy'aller se tremper les pieds dans
l'eau et d'amener Carole avec elle.
     
    — Est-ce qu'on
peut y aller, nous autres aussi ? demanda Gilles.
     
    — Oui, mais
faites pas les fous. Arrangez-vous pas pour tomber à l'eau. Jean-Louis, tu les
surveilleras. Il doit y avoir pas mal d'eau s'il y a des canots qui se
promènent là-dessus.
     
    — Laissez-nous
tranquilles une petite heure, demanda Gérard. Allez vous promener un peu, mais
éloignez-vous pas trop après vous être trempés les pieds.
     
    — Puis surtout, énervez-vous
pas sur le bord de l'eau, les avertit Laurette, qui regarda ses trois fils
s'éloigner en courant en direction du large canal serpentant à travers le parc.
     
    — Arrête donc de
t'inquiéter tout le temps pour rien, lui conseilla son mari. Les plus vieux
vont surveiller. Fais donc comme moi. Fais un somme avant le souper.
     
    Déjà, des
familles et des couples, en quête d'un peu de fraîcheur, venaient s'installer
un peu partout sur les pentes herbeuses du parc, à l'écart des allées
gravillonnées. Pendant quelques minutes, Laurette regarda ses cinq enfants
sagement assis, les pieds dans l'eau, en contrebas.
     
    Elle finit par
cesser de les surveiller à distance pour se mettre à examiner les gens qui
passaient.
     
    Puis elle
s'alluma discrètement une cigarette qu'elle prit le temps de savourer. Elle
ferma ensuite les yeux, le dos toujours appuyé contre le tronc de l'érable au
pied duquel elle avait étendu la couverture. Elle dut somnoler quelques
minutes. Elle se réveilla en sursaut en entendant près d'elle la voix de
Jean-Louis.
     
    — Qu'est-ce qu'il
y a? lui demanda-t-elle, somnolente. .
     
    — Un de mes
souliers est tombé dans l'eau, se plaignit son fils.
     
    — Comment ça,
bonyeu? fit-elle en se levant difficilement.
     
    — Je sais pas,
m'man. Quand je suis venu pour me rechausser, il m'en manquait un, dit
l'adolescent, l'air piteux.
     
    — Maudit verrat!
Il y a jamais moyen d'avoir la paix avec vous autres. Gérard ! Gérard !
interpella-t-elle son mari en le secouant.
     
    — Quoi?
     
    — Il y a un des
souliers de Jean-Louis qui est tombé à l'eau.
     
    — Qu'est-ce que
tu veux que j'y fasse ? dit-il avec mauvaise humeur. Je suis tout de même pas
pour plonger pour aller le chercher, taboire !
     
    — Va au moins
voir si tu peux pas le repêcher pendant que je prépare les

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