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Dans l'ombre de la reine

Dans l'ombre de la reine

Titel: Dans l'ombre de la reine
Autoren: Fiona Buckley
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Quadra attirait mon attention vers eux. C’était un homme prudent. S’il n’était pas sûr des faits en sa possession, il pouvait fort bien parler à mots couverts. Avait-il tenté de m’avertir que ces trois-là constituaient une menace ? Un danger, peut-être, pour Amy ?
    Cecil revint à son bureau et un instant plus tard le page dégingandé apporta du vin. Je le bus à petites gorgées, obligée de prendre mon temps en feignant la faiblesse, quand j’aspirais de toutes les fibres de mon corps à me précipiter dans la cour et à aborder Catherine Grey.
     
    Lorsque enfin je pus quitter le bureau de Cecil, prendre Brockley et Dale dans l’antichambre et descendre dans la cour, Lady Catherine Grey avait disparu. Lady Jane Seymour et Lord Hertford bavardaient toujours ensemble en caressant le chiot, qui à l’évidence appartenait à Jane. Je me dirigeai droit vers eux et demandai où je pouvais trouver Lady Catherine.
    — Ursula ! Vous êtes de retour ! s’écria Lady Jane avec plaisir.
    — Oui, comme vous voyez.
    Je n’avais pas envie de m’arrêter pour bavarder, encore moins d’évoquer mes expériences à Cumnor.
    — J’ai besoin de parler sur-le-champ à Lady Catherine. Est-elle allée chez la reine ?
    — Non, la reine chasse dans le parc. Catherine ne se porte pas très bien, ces temps-ci, expliqua Jane. Elle a décidé de ne pas y aller.
    — De quoi souffre-t-elle ?
    C’était plutôt Jane qui me semblait fragile. Vers la fin, ma mère avait eu cette peau diaphane et cette rougeur fiévreuse sur les pommettes, plus semblable à une tache qu’à l’éclat de la santé. J’étais navrée de la revoir chez Jane, qui était une charmante compagne.
    — D’aucun mal bien défini, indiqua Lord Hertford, soucieux.
    Le frère de Jane était un jeune homme agréable, quoique trop dépourvu de détermination à mon goût.
    — Elle semble mélancolique, poursuivit-il, et parfois elle se sent trop faible pour se lever pendant deux ou trois jours d’affilée.
    — Nous essayons de la distraire, ajouta Jane. La moindre mauvaise nouvelle la plonge dans le désarroi. Elle a pleuré durant des jours quand elle a appris la mort de Lady Dudley, alors qu’elle ne la connaissait pas. Mon frère se rongeait d’inquiétude.
    — Elle est trop sensible et généreuse, conclut Lord Hertford.
    Je pouvais difficilement songer à une description moins ressemblante. Soit Lord Hertford était un nigaud, soit il était très épris, soit Jane s’était évertuée à lui présenter Catherine sous un jour agréable.
    — Je la chercherai dans ses appartements, déclarai-je.
    Je rentrai dans le palais avec Dale et Brockley, songeant au moyen d’être reçue par Lady Catherine. Elle n’avait pas grande estime pour moi et pouvait fort bien refuser de me voir. J’exposai mon problème à mes compagnons, et Dale offrit une suggestion.
    — Elle acceptera sûrement si vous précisez que cela concerne la reine. Car c’est bien ça, je suppose ?
    Elle grillait de savoir de quoi il retournait. Brockley lui dit de se taire, d’un air réprobateur.
    — Oui, c’est bien cela, me bornai-je à répondre – car ce problème-là, je ne pouvais le partager avec eux. Il vous faudra à nouveau patienter dans une antichambre.
    Le stratagème réussit. La servante qui ouvrit la porte de Lady Catherine se retira afin de transmettre mon message, puis reparut et me fit entrer. Dans la chambre luxueuse, mais encombrée par une surabondance de tapisseries et d’objets sur la table de toilette, Lady Catherine était assise, ses tresses d’un blond terne dénouées sur ses épaules. La femme de chambre venait de les brosser. Je me dis qu’en effet, Lady Catherine était bien pâle. Elle me considéra avec une impatience languide.
    — Vous revoici donc, dame Blanchard, et à peine revenue, vous accomplissez déjà des missions confidentielles pour Sa Majesté. En quoi puis-je vous aider cette fois-ci ?
    — C’est délicat. Il serait préférable que je vous entretienne en privé, Lady Catherine. Vous en conviendrez lorsque vous entendrez de quoi il s’agit.
    Elle fit un signe de la tête et la servante à l’air las – sans doute bien payée, mais harcelée sans merci – quitta la pièce.
    — Eh bien ! dit Lady Catherine, rejetant ses cheveux en arrière. De quel sujet voulez-vous m’entretenir ?
    — De Peter Holme. Il est venu à Cumnor Place avec Sir Richard Verney. On me l’a aussi
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