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D'Alembert

D'Alembert

Titel: D'Alembert
Autoren: Joseph Bertrand
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l'analyse démontrée du père Reyneau. Tout lecteur attentif pouvait l'écrire sans travail en marge de son exemplaire. Clairaut, nommé rapporteur, loua avec bienveillance le jeune géomètre de vingt et un ans pour son exactitude et son zèle.
Un an après, en 1740, d'Alembert aborde la mécanique des fluides.
    Il vise trop haut cette fois, et les plus habiles aujourd'hui, malgré les progrès ou, pour mieux dire, à cause des progrès de la science, reculeraient devant les difficultés qu'il accumule. Il étudie la réfraction d'un corps solide lancé obliquement dans un liquide.
Clairaut, sans affirmer l'exactitude de la solution, y signale beaucoup de savoir et y loue beaucoup d'habileté.
Trois mémoires nouveaux, que d'Alembert n'a pas jugés dignes, non plus que les précédents, de figurer dans ses opuscules imprimés, confirmèrent l'opinion très favorable qu'il avait su dès le premier jour donner de ses talents.
Sans attendre d'autres titres à la confiance des géomètres, le 1er mars 1741, à l'âge de vingt-trois ans, d'Alembert osa demander à l'Académie des sciences une place d'associé devenue vacante. On débutait habituellement par le titre d'adjoint. L'Académie préféra Lemonnier, qui, depuis cinq ans déjà, avait franchi ce premier pas de la carrière académique.
La promotion de Lemonnier laissait vacante une place d'adjoint : d'Alembert la demanda. L'Académie nomma l'abbé de Gua. Vaincu une troisième fois par l'astronome Lacaille, le jeune candidat fut enfin nommé, le 17 mars 1742, adjoint pour la section d'astronomie. Il était âgé de vingt-quatre ans.
L'extrême jeunesse des candidats proposés au choix du roi pourrait surprendre. Lemonnier, préféré à d'Alembert lors de sa première candidature, était entré à l'Académie à l'âge de vingt et un ans, Clairaut à dix-huit ans ; Lacaille, âgé de vingt-huit ans, était un candidat déjà mûr.
Les savants pour lesquels aujourd'hui les portes de l'Académie s'ouvrent avant leur trentième année sont fort rares.
    L'avantage accordé à nos anciens ne révèle ni des génies plus précoces, ni des efforts plus heureux, ni des luttes moins difficiles. Les jeunes savants, admis autrefois comme adjoints ou même comme associés de l'Académie, ne porteraient pas aujourd'hui le nom de membres. Ils avaient le droit d'assister aux séances et d'y demander la parole : rien de plus ; ils ne votaient pas dans les élections. Les pensionnaires, seuls pensionnés comme l'indique leur nom, se partageaient les jetons de présence.
L'étude des procès-verbaux suffirait pour fournir une de ces preuves dont l'histoire souvent doit se contenter. En relevant pour plusieurs années le nombre des signatures, j'ai trouvé, pour toutes, les pensionnaires plus exacts que leurs jeunes confrères. La conséquence est évidente ; la probabilité ne peut se calculer, mais la vraisemblance n'est pas contestable.
En réalité, les adjoints louchaient les jetons de présence, qui étaient de deux francs, dans un cas seulement, celui de l'enterrement d'un confrère.
D'Alembert fut promu en 1746 au rang d'associé géomètre. On lit sur les registres, à la date du 26 février 1746 :
«MM. d'Alembert et Bélidor obtiennent la majorité des voix pour la place d'associé géomètre vacante par la promotion de Lemonnier à celle de pensionnaire astronome.»
Deux pages plus loin :
«Le roy a choisi M. d'Alembert pour la place d'associé géomètre.»
D'Alembert, par une faveur spéciale et fort rare, avait obtenu en 1745, étant encore adjoint, une pension de 500 livres sur les fonds de l'Académie.
Le 7 avril 1756, d'Alembert figure encore parmi les associés.
    Le 10 avril 1756, sans qu'aucune mention soit faite d'une nomination, il est inscrit au nombre des pensionnaires.
Le 8 mai 1756, le comte d'Argenson écrit :
«Je vous donne avis que le roy désire qu'il soit incessamment procédé à l'élection à la place d'associé qui vaque à l'Académie des sciences par la promotion de M. d'Alembert à celle de pensionnaire surnuméraire.»
M. de Parcieux est nommé.
C'est seulement en 1765 que d'Alembert, plus de vingt ans après son entrée à l'Académie, échangea le titre de pensionnaire surnuméraire pour celui de pensionnaire titulaire, et fut enfin mis en possession de tous les avantages et de tous les droits accordés aux membres de l'Académie des sciences.
Le traité de dynamique de d'Alembert, publié en 1743, plaça immédiatement son auteur
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