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Crépuscule à Cordoue

Crépuscule à Cordoue

Titel: Crépuscule à Cordoue
Autoren: Lindsey Davis
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était !
    — Alors qui t’a envoyée en Bétique ?
    — Initiative personnelle, déclara-t-elle calmement.
    — Tu as l’autorité nécessaire ?
    — Depuis peu ! fit-elle en souriant malgré elle.
    Elle plongea la main dans sa sacoche et en sortit quelque chose qu’elle me tendit. Il s’agissait d’un sceau, en calcédoine de mauvaise qualité, représentant deux éléphants se tenant par la trompe.
    — Selia l’avait en sa possession. Je l’ai trouvé en la fouillant. Elle a dû le voler à Anacrites après son agression.
    — Tu l’as donc fouillée ? demandai-je poliment. Avant ou après lui avoir fait le coup du lapin ?
    Elle se contenta de me lancer un regard torve.
    — J’avais moi-même constaté que le sceau du chef espion avait disparu, continuai-je. J’avais pensé qu’en entendant quelqu’un arriver derrière lui, il avait avalé sa bague pour éviter qu’elle soit volée. Il a toujours été très économe des fonds publics.
    Cette fois-ci, elle éclata franchement de rire. Et après qu’elle se fut calmée, elle lança le sceau au loin de toutes ses forces. Je l’applaudis des deux mains. J’ai toujours apprécié les rebelles. Et de toute façon, Selia étant morte, cette bague ne constituait plus une preuve très utile.
    — Je dirai à Anacrites que tu as récupéré son sceau, Falco. Il va passer le prochain demi-siècle à te le réclamer.
    — On verra bien. Pourquoi es-tu venue ici ? insistai-je.
    Je vis Perella pincer les lèvres et prendre un air chagrin. J’avais beaucoup de mal à admettre que ce tas de chiffons était un agent efficace qui n’hésitait pas à tuer un adversaire dangereux.
    — Est-ce que tu connaissais Valentinus ? demanda-t-elle.
    Sa voix était devenue beaucoup plus grave. Tout d’un coup, je me trouvai transporté dans le hangar où la deuxième cohorte abritait son matériel de lutte contre les incendies. Je revis le pauvre Valentinus tout raide dans son hamac, avec le seau qui avait été placé sous sa tête pour recueillir son sang.
    — Je l’ai rencontré pour la première fois à ce fameux souper. Et c’est tout juste si on a eu l’occasion d’échanger quelques mots. La deuxième fois que je l’ai vu, il était mort.
    — C’était un brave garçon.
    — C’est l’impression que j’ai eue.
    — On a travaillé plusieurs fois ensemble. Et Anacrites nous avait mis tous les deux sur ce complot bétique. J’ai commencé par m’occuper de cette affaire toute seule, mais Quinctius Attractus a dû s’apercevoir que je m’intéressais à lui et il m’a jeté Selia dans les jambes. C’est donc Valentinus qui les surveillait ce soir-là. Quand j’ai appris sa mort, j’ai décidé de poursuivre de mon propre chef. Je lui devais bien ça. Et à Anacrites aussi. Il a sans doute une façon un peu particulière de travailler, mais c’est toujours mieux que le second choix.
    — Tu veux parler de Claudius Læta ?
    Ses yeux se réduisirent à deux fentes.
    — Je sais que je dois peser mes paroles, Falco. Vous faites cause commune, c’est bien ça ?
    — C’est lui qui a payé mon voyage, mais je ne lui ai pas juré obéissance. D’ailleurs je travaille à mon compte. Comme Valentinus. Quand j’ai reconnu le pictogramme au-dessus du cadavre de Selia – Valentinus avait le même sur la porte de son appartement –, je n’ai pas versé une seule larme pour la danseuse… En réalité, je n’ai jamais accordé une pleine confiance à Læta.
    Perella resta quelques instants silencieuse. C’est qu’elle choisissait soigneusement ses mots :
    — Læta est le pire fourbe que j’aie jamais rencontré. Il tuerait père et mère pour réussir. C’est lui qui a signalé à Quinctius Attractus que je surveillais la Société des Producteurs d’Huile d’Olive de Bétique. J’en suis absolument certaine. Tu es au courant de ce qui se passe au palais ?
    — J’ai compris que Læta cherche à discréditer Anacrites, mais je croyais qu’il possédait davantage de scrupules.
    — S’il arrive à ses fins, tu pourras obtenir un poste auprès de lui !
    — Et toi aussi !
    — Moi, dit-elle, je préfère travailler avec la créature que je connais. On sait ce qu’on quitte, mais on ne sait pas ce qu’on trouve.
    — À condition qu’il en réchappe ! Et que son réseau d’espionnage ne soit pas purement et simplement supprimé.
    — Attendons de voir…
    — Et moi, j’ai bien l’intention de rester
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