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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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les collines environnantes.
    Les gens se réunissent alors sur la place de Grève – nous sommes le long de la Seine – pour réclamer du travail. Curieusement c’est de là que vient l’origine de notre actuelle « grève » qui, au contraire, est un jour sans travail.
    C’est par la Seine qu’arrive le bois de chauffage des Parisiens, en provenance de la Champagne, de l’Yonne et surtout du Morvan. Environ 1 200 000 stères, vendus ensuite au détail à la criée, parviennent chaque année à la capitale par flottage.
    Vers 1790 (3) , 100 000 bœufs par an sont tués dans des abattoirs sur place, comme d’autres sont élevés dans Paris. Avant la guerre de 1914, certains quartiers avaient encore des étables où on pouvait venir chercher son lait.
    Les premiers trottoirs sont construits en 1782 sur le Pont-Neuf, puis autour du théâtre de l’Odéon. Il se trouve naturellement des gens pour sourire et estimer que ces nouveautés, soi-disant importées d’Angleterre, sont choses « fort sottes ». À la même époque, Paris est doté d’environ 6 000 lanternes qui consomment chaque nuit environ 1 600 livres de chandelle. Les premiers éclairages à bec de gaz sont installés rue de la Paix en 1829.
    Dès le début, Paris a ses légions de mendiants, d’ivrognes et de filles publiques, lesquelles font parfois l’objet de rafles et d’exclusions, alors que les courtisanes et autres demi-mondaines y mènent des vies faciles, sous les regards de légions de curés qui vivent douillettement dans les nombreuses paroisses de la capitale.
    Paris est sale. Les Maîtres Fifi, ancêtres de nos vidangeurs et ainsi nommés par Henri IV, ont bien du mal à venir à bout de leur besogne. L’air est constamment vicié par les latrines, les cimetières et les immondices. Les rumeurs de la ville sont à tout moment secouées par les fameux « cris de Paris », celui du porteur d’eau ou du fontainier, du marchand d’eau-de-vie – « La vie, la vie ! à un sol le petit verre » –, celui des marchands d’oublies – « La joie, la joie ! voilà les oublies » – qui sont des sortes de gaufres, celui du marchand de mort-aux-rats, de la vendeuse de marée, des ramoneurs, des marchands de ferraille ou de peaux de lapin, et de tous les gagne-deniers comme le marchand de joncs – « Battez vos femmes, rossez vos maris pour un sol ». À Paris, on est déjà stressé.
    Et pourtant Paris attire. Au Moyen Âge, son attraction se limite aux provinces environnantes et aux régions du Nord jusqu’aux Flandres. Puis viennent les Normands souvent paveurs ou tailleurs de pierre, les Champenois, les Lorrains, les Bourguignons. Au XVIII e siècle commencent les émigrations saisonnières avec l’arrivée des Auvergnats, frotteurs de parquets puis « charbougnats » en hiver, et paysans l’été dans leurs montagnes. Peu à peu ils font la conquête des bistrots tandis que les Savoyards se réservent le quasi-monopole du ramonage, comme les Creusois ont depuis longtemps celui de la maçonnerie. Viennent ensuite les célèbres nourrices morvandelles, comme on a plus tard les chauffeurs corréziens. Plus récemment c’est au tour des Bretons, qui restent groupés autour de la gare Montparnasse, puis, avec le chemin de fer, des Méridionaux et des Corses. Le Parisien de Paris, fils, petit-fils et arrière-petit-fils d’ancêtres à 100 pour 100 parisiens est aujourd’hui quasiment introuvable. La magie de Paris a fait son œuvre, et pourtant Paris n’a somme toute pas changé.
    SOCIÉTÉ ET MÉTIER : UNE ÉCHELLE
OÙ CHACUN A SON BARREAU
    Au village comme en ville, nos ancêtres vivent dans des cadres multiples, déterminés en particulier par le niveau socioprofessionnel. Tout d’abord, on vit par tranches d’âge, chacun ayant ses occupations, ses rôles et participant à sa façon aux fêtes et aux manifestations publiques. On verra comme dans bien des cas les enfants, les adolescents, les adultes mariés et les personnes âgées constituent de véritables entités sociales. De la même manière, on vit par profession, une profession souvent héréditaire, transmise d’une génération à l’autre avec outils et savoir-faire et dans laquelle on se marie. Cela, aussi bien chez les notaires, les forgerons, les sabotiers, les tanneurs, les pâtissiers, les bedeaux, etc., que chez les paysans.
    Dans les professions artisanales, on participe activement à la vie de sa corporation, surtout en
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