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Cathares

Cathares

Titel: Cathares
Autoren: Patrick Weber
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renaissance. Nous marchons sur les traces de ceux qui ont refusé d’abjurer leur foi en préférant les flammes du sacrifice à la honte du reniement. Vous n’avez pas renié votre foi et, aujourd’hui, vous allez en être récompensés.
    Il se tourna et leva son épée vers le blason qui pendait au-dessus de l’autel avant de poursuivre :
    — Notre blason est à l’image de notre Ordre. Il associe la double rune glorieuse de l’Ordre SS et la Croix de l’Ordre cathare. Nous avons réuni la détermination implacable des uns et la foi inébranlable des autres pour bâtir un monde nouveau.
    Von Graf observa soigneusement chacun des membres de la garde qui se trouvait autour de lui. Ils avaient tous le menton levé et la main posée sur le pommeau de leur épée. Il fut satisfait de voir qu’ils n’avaient rien perdu de l’élégance et de la discipline qui étaient les leurs lorsqu’ils défilaient devant le Reichsführer.
    — L’Ordre vient de remporter une grande victoire. Nous possédons le document que notre camarade Rahn a cherché en vain tout au long de sa vie. Rendons hommage à son intuition et à sa grande culture.
    Les quatre hommes baissèrent un instant la tête en signe de respect.
    — Ce document, poursuivit von Graf, sera la pierre angulaire de la construction de notre nouvel Ordre. Nous le diffuserons à l’échelle du monde et il jettera à terre les fausses valeurs qui régissent depuis trop longtemps notre civilisation. Notre terre sera pure, à nouveau !
    Il tendit alors son épée vers la voûte de la pièce, immédiatement imité par ses quatre compères.
    — Pour l’Ordre ! Sieg Heil ! Sieg Heil ! Sieg Heil !
    Von Graf attendit que l’écho se perde dans les méandres minéraux du ventre du pog.
    — Je compte sur vous pour faire de cette cérémonie un succès éclatant. Tous nos frères ont été réunis. Nous savons que leur fidélité a été mise à rude épreuve et que certains ont même failli à leur devoir. Notre honneur s’appelle fidélité et nous allons leur rappeler en recourant à la méthode de l’exemple.
    Les quatre Bons Hommes savaient parfaitement à quoi von Graf faisait allusion, mais leur chef tenait à aller au bout de son discours.
    — Dès lors, ils sauront que nous ne reculerons devant rien pour imposer notre loi. J’ai de bonnes nouvelles, mes compères. Je reçois chaque jour de nouveaux fichiers d’anciens collaborateurs qui ont espéré se fondre dans l’anonymat d’une vie civile normale dans un climat de paix retrouvée. Mais leur passé va les rattraper. Et nous allons grossir les rangs de notre armée. Certains de nos frères préparent dès aujourd’hui des actions qui vont déstabiliser les démocraties arrogantes qui ont prospéré sur les cendres de notre Reich. Les principaux responsables judéo-communistes font l’objet d’une surveillance attentive. La guerre est en marche !
    Von Graf porta son poing sur le coeur et lança :
    — Ceci est plus qu’une renaissance. Le temps de la reconquête est venu !

 
    75
    Au coeur de cette nuit baignée par la clarté lunaire, la cour centrale de Montségur prenait un autre visage. Le plus étonnant était cette impression de retour dans le temps, comme si tous les participants à cette étrange cérémonie avaient remonté le cours des siècles. Les étendards portant le blason de l’Ordre étaient déployés aux angles de la cour intérieure et la lueur des torches faisait danser les pierres selon l’inclinaison que le vent leur donnait. Pour la première fois, les quatre-vingt-deux frères de l’Ordre avaient été réunis. Ils s’étaient répartis en cercle autour des quatre bûchers.
    Le Bihan avait été poussé hors du souterrain par un homme portant la même tunique que les autres, mais coiffé d’une haute cagoule blanche qui évoquait celle des pénitents des confréries espagnoles. Le gardien le mena sans ménagement dans la cour où les flammes s’étaient déjà emparées d’un premier bûcher où avait été attaché Bertrand. Chaque condamné était étroitement surveillé par un bourreau chargé d’exécuter la sentence. Les mains de Le Bihan étaient liées par un gros morceau de corde, mais il n’était pas bâillonné. Il se mit à crier dans l’espoir d’émouvoir les frères qui assistaient au supplice.
    — Aidez-moi ! Ils sont fous ! Ils vont vous entraîner dans leur perte...
    Il ne put pas en dire plus. Le bourreau banda sa bouche
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