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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II
Autoren: Charles Dickens
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Lui et tous ceux qui
l'intéressent, mettez-les nus comme vers, comme des nouveau-nés que
leurs mères viennent d'exposer sans abri. Vous m'entendez ?
dit Gashford faisant une pause et se pressant doucement les mains
l'une contre l'autre.
    – Vous comprendre ? notre
bourgeois ! cria Hugh. Vous vous expliquez assez clairement à
présent ; à la bonne heure, voilà qui s'appelle
parler !
    – Je savais que cela vous ferait plaisir,
dit Gashford en lui donnant une poignée de main, j'en étais sûr.
Allons, bonsoir. Ne vous levez pas, Dennis, je trouverai bien mon
chemin tout seul. Ce n'est peut-être pas la dernière fois que je
reviendrai vous faire visite, et j'aime mieux aller et venir sans
vous déranger. Je trouverai parfaitement bien mon chemin.
Bonsoir. »
    Et il était parti : il avait fermé la
porte derrière lui. Les deux camarades s'entre-regardèrent avec un
signe de satisfaction. Dennis, ranimant le feu :
    « Ça m'a l'air, dit-il, de prendre
tournure.
    – Oui-da ! cria Hugh. Ça me va.
    – J'avais toujours entendu dire que
maître Gashford, dit le bourreau, avait de la mémoire et une
constance surprenante, qu'il ne savait pas ce que c'était qu'oubli
et pardon… Buvons à sa santé. »
    Hugh ne se fit pas prier ; et, sans
verser une goutte du liquide sur le plancher, en manière de
libation, ils trinquèrent à la santé du secrétaire, de l'homme
selon leur cœur.

Chapitre 3
     
    Pendant que les passions les plus perverses
des hommes les plus pervers travaillaient ainsi dans l'ombre, et
que le manteau de la religion, dont ils se couvraient pour cacher
les difformités les plus hideuses, menaçait de devenir le linceul
de tout ce qu'il y avait d'honnête et de paisible dans la société,
il y eut une circonstance qui changea la position de deux de nos
personnages, dont nous nous sommes séparés depuis longtemps dans le
cours de cette histoire, et que nous sommes obligés d'aller
retrouver maintenant.
    Dans une petite ville de province, en
Angleterre, dont les habitants soutenaient leur existence par le
travail de leurs mains, à tresser et préparer la paille pour les
fabricants de chapeaux et autres articles de toilette et d'ornement
de ce genre, vivaient sous un nom supposé, dans une pauvreté
obscure, étrangers aux variations, aux plaisirs, aux soucis de ce
monde, occupés seulement de gagner, à la sueur de leur front, leur
pain quotidien, Barnabé et sa mère. Le pas d'un visiteur n'avait
pas franchi le seuil de leur demeure dans les cinq ans qu'ils y
avaient passés, depuis qu'ils étaient venus y chercher un
asile ; et jamais, dans cet intervalle, ils n'avaient renoué
connaissance avec le monde auquel ils s'étaient dérobés à cette
époque. La triste veuve n'avait pas d'autre pensée que de
travailler en paix, et de se sacrifier corps et âme pour son pauvre
fils. Si le bonheur avait pu jamais être le partage d'une femme en
proie aux chagrins secrets qui la poursuivaient, elle aurait pu se
croire heureuse à présent. La tranquillité, la résignation, l'amour
dévoué qu'elle portait à un être auquel elle était si nécessaire,
formaient le cercle étroit de ses joies tranquilles ; et elle
ne demandait qu'une chose : c'était de n'en pas voir la
fin.
    Quant à Barnabé, le temps avait coulé pour lui
avec la rapidité du vent. Les jours et les années avaient passé
sans éclaircir les nuages de sa raison, sans que l'aube qui devait
dissiper la nuit, la sombre nuit de son intelligence, se fût encore
levée pour lui. Souvent il restait assis des jours entiers, sur son
petit banc, auprès du feu ou à la porte de la chaumière, occupé
sans relâche du travail que lui avait enseigné sa mère, et prêtant
l'oreille aux contes qu'elle lui répétait, pour le retenir sous ses
yeux par l'appât de cette ruse innocente. Il ne se les rappelait
jamais. Le conte de la veille était nouveau pour lui le lendemain,
il l'entendait toujours avec le même plaisir ; et, dans ses
moments de tranquillité, il restait patiemment à la maison,
écoutant les histoires de sa mère comme un petit enfant, et
travaillant gaiement depuis le lever du soleil jusqu'au moment où
la nuit l'empêchait de continuer son ouvrage.
    D'autres fois, et dans ces moments-là elle
avait bien du mal à gagner leur pain grossier, il allait errer à
l'aventure depuis les premières heures du jour jusqu'à l'heure où
le crépuscule avait fait place à la nuit. Presque personne dans le
pays, même les
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