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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse
Autoren: Eric Giacometti
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depuis on est devenus très vigilants.
    — Vous voulez dire que deux de vos dingos internés se sont échappés ?
    — C’est ça. La première fois en 1907. Un certain Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine. Il a mené par la suite la carrière que l’on connaît.
    — Bravo ! ricana Marcas. Et le deuxième ?
    — À la fin de la Première Guerre. Un peintre autrichien, peu doué malheureusement. C’est lui qui a exécuté la copie des Bergers d’Arcadie qui est dans cette bibliothèque. Curieusement, il faisait une obsession sur les Juifs, responsables selon lui de tous les maux de l’humanité.
    Le commissaire venait de comprendre.
    — Vous vous foutez de moi ?
    — Malheureusement non ! Il avait été amené ici, suite à des troubles neurologiques, après avoir été gazé sur le front de l’Ouest.
    — Adolf Hitler, murmura Antoine.
    Des toussotements résonnèrent dans la bibliothèque.
    — Rassure-toi, il existe d’autres « messies » qui ont bien tourné, ajouta le frère Obèse. Nous avons eu en observation un certain Gandhi, que nous avons remis en circulation pour le plus grand bien de l’humanité.
    — Et le prochain, c’est qui ? demanda Antoine, goguenard.

ÉPILOGUE
    Washington
    Maison-Blanche
    De nos jours
    5 h 45
     
    Le secrétaire d’État à la Défense faisait les cent pas dans l’antichambre du bureau ovale. Stuart Wilson avait été réveillé à cinq heures du matin par la permanence de sécurité du Pentagone sur son portable d’urgence. L’information délivrée par l’officier traitant tenait en une phrase : Alerte Meggido entre l’Iran et Israël.
    Stuart Wilson s’était redressé d’un bond sur son lit, réveillant son épouse qui dormait profondément. Vieux routier de l’administration, il avait servi deux présidents et avait toujours remercié le ciel pour ne pas avoir à subir une situation telle qu’il la vivait aujourd’hui. C’était la hantise de tous ses prédécesseurs avec qui il avait discuté. Moins d’un quart d’heure plus tard un hélicoptère de la présidence avait atterri sur la pelouse de sa demeure des environs de Washington pour le déposer à la Maison-Blanche. Des visions horribles d’Hiroshima s’imposèrent à son esprit.
    Pendant le court voyage il avait consulté les dernières informations reçues par la National Security Administration, le service d’écoute mondial des États-Unis. Deux missiles Shahab-3 avaient été tirés depuis une rampe de lancement non identifiée, à quatre cents kilomètres à l’est de Téhéran, aux alentours de la ville de Kermanchah. L’une des fusées à tête nucléaire avait été détruite juste au-dessus de la frontière israélo-jordanienne par une batterie d’antimissiles Patriot. Mais la seconde avait atteint son but. L’explosion nucléaire avait rayé de la carte Haïfa et ses alentours. Le Premier ministre israélien et son état-major avaient répliqué par l’ordre de lancement de quatre engins balistiques sur des cibles iraniennes.
    Stuart Wilson consulta son BlackBerry sécurisé. Le quart de la ville de Téhéran avait disparu ainsi que la ville d’Ispahan.
    — Et merde, murmura-t-il en se souvenant des simulations pondues par les stratèges du Pentagone. L’embrasement de tout le Moyen-Orient était la prochaine étape.
    Il se remémora son dernier entretien, trois jours plus tôt, avec John Miller, le patron de l’American Faith Society qui avait tenté une médiation dans la région à la demande du président. En vain. Il lui avait dit en plaisantant qu’un conflit était peut-être la seule solution pour faire changer de point de vue les acteurs en place. Pauvre Miller, il avait été renversé le jour suivant à New York par une voiture dans un accident de la circulation. Le conducteur était un prêtre catholique qui avait perdu le contrôle de son véhicule.
    La porte du bureau ovale s’ouvrit brutalement. Le président apparut. Mince, svelte, il semblait sortir d’une des pubs électorales qui avaient tant fasciné les électeurs américains pendant sa campagne. Élu triomphalement, il avait fait naître un immense espoir dans tout le pays après les deux mandats catastrophiques de son prédécesseur.
    — Monsieur le Président, salua Wilson.
    — C’est bon, Stue, on oublie le protocole. Toute la cellule de crise s’est déjà mise au travail, les militaires sont prêts pour la visioconférence.
    Stuart salua les trois hommes qui
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