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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs
Autoren: Lindsey Davis
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arrêter.
    Soudain, un bruit de cavalcade retint toute mon attention. Levant les yeux, je vis les énormes dents souriantes d’un étalon noir enrubanné qui fonçait droit sur moi. Deux hommes en culottes barbares se tenaient debout sur lui. Avec un cri diabolique, et un regard qui l’était encore plus, l’un d’eux se pencha vers moi. Maintenu en équilibre par l’autre, il me souleva comme un trophée déshonorant. L’autre cavalier sauta du cheval et nous continuâmes tous les deux. J’agitais frénétiquement ma pelle à crottin, essayant de faire croire que je ne m’étais jamais autant amusé de ma vie.
    Le public adora ce numéro ; Anacrites le détesta, et moi encore plus. Le barbare se débarrassa de moi près de la ligne de départ. Mon beau-frère était là pour me récupérer.
    — Par Jupiter ! Famia ! Cet idiot est un de tes amis ?
    — Je lui ai demandé d’aller te récupérer. C’est bientôt notre course !
    Mon beau-frère paraissait croire que je mourais d’envie de voir mon cheval se ridiculiser.
    Un changement s’opéra dans l’atmosphère. Le bruit avait couru que c’était la course à regarder. Famia m’apprit que de véritables fortunes avaient été placées sur Ferox. Il faut avouer que le champion donnait une impression de puissance exceptionnelle, marchant d’un air altier en levant haut les pattes. Et puis il y avait la couleur si rare de sa robe. Il paraissait savoir que c’était un grand jour pour lui. Je croisai le regard de Bryon qui aidait le cavalier à s’installer, et nous échangeâmes un signe de tête courtois. J’aperçus au même moment quelqu’un qui ne s’intéressait pas à Ferox, mais balayait les gradins des yeux.
    — Je viens de voir une fille que je connais, murmurai-je à Famia.
    Je fendis la foule dans sa direction, laissant mon beau-frère grommeler qu’en pareille occasion, pour une fois au moins, j’aurais pu laisser les femmes là où elles étaient…

86
    — Tullia !
    — Falco.
    — Je t’ai cherchée hier.
    — Moi, c’est Barnabas que je cherchais.
    — Et alors ?
    — Ça dépend de son cheval, répondit amèrement la serveuse. Il se dit assuré qu’il tient un gagnant, et il m’a chargée de parier pour lui.
    Prenant Tullia par le bras, je lui fis traverser le marché au bétail pour l’emmener à l’ombre d’un temple aux colonnes corinthiennes. Je n’y étais jamais entré, et je ne savais même pas à quelle divinité il était consacré, mais c’était un petit édifice très agréable à l’œil, et tranquille. À la différence des temples plus importants qui se dressaient au bord du fleuve, celui-ci n’abritait aucun commerce à la sauvette, et l’atmosphère qui s’en dégageait n’incitait pas à faire des propositions malhonnêtes à une jolie fille en péplum d’été.
    — J’ai quelque chose à te proposer, Tullia.
    — Si c’est ce que je crois, inutile de te donner la peine, Falco, rétorqua-t-elle d’un air blasé.
    — Tu en as assez des hommes ? Non, je veux te parler d’une grosse somme d’argent à gagner.
    Tullia m’assura que là, ça lui plairait énormément.
    — De combien d’argent on parle ? Falco, ajouta-t-elle.
    Si je mentionnais un demi-million de sesterces, elle me rirait au nez.
    — Beaucoup, me contentai-je de dire. C’est Barnabas qui devait récupérer cette somme, mais j’estime que tu la mérites bien davantage.
    Tullia pensait exactement la même chose.
    — Qu’est-ce qu’il faut que je fasse, Falco ?
    Je poussai un discret soupir de soulagement, puis expliquai à la serveuse comment m’aider à pincer Pertinax, et à récupérer en même temps une jolie petite fortune – aussi jolie qu’elle.
    — Bien ! conclut Tullia.
    J’aime les filles qui ne tergiversent pas.
    Nous revînmes près des chevaux. Petit Chéri regardait autour de lui, comme émerveillé par tout ce qui l’entourait. Quand Famia installa son cavalier sur son dos, mon merveilleux animal l’éjecta immédiatement.
    — Qu’est-ce que c’est que ce cheval ? demanda Tullia.
    — Petit Chéri. Il m’appartient.
    — Bonne chance ! s’esclaffa-t-elle. Tiens, je te donne ça ! (Elle me tendit une grande bourse de cuir.) Les jetons des paris de Barnabas. Pourquoi lui laisser empocher l’argent ? De toute façon, il a utilisé ton propre nom !
    S’il s’agissait là d’un échantillon de son sens de l’humour, c’était sans doute lui qui avait choisi
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