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A l'écoute du temps

A l'écoute du temps

Titel: A l'écoute du temps
Autoren: Michel David
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milieu de l'après-midi, le sexagénaire finit par se lever
en annonçant qu'il devait rentrer à Joliette, sinon sa femme allait
s'inquiéter.
     
    Après son départ,
Carole eut la permission de sa mère d'aller rejoindre son amie Mireille.
     
    — Vous autres,
les garçons, vous allez sortir les jalousies du hangar, les mettre sur le
balcon et les nettoyer. Il mouille plus.
     
    — Mais m'man, il
fait pas encore assez chaud pour les installer à la place des châssis doubles,
protesta Gilles.
     
    — Pas encore,
mais ça s'en vient. Je veux pas attendre les fins de semaine pour tout faire.
Tu travailles chez Tougas tous les samedis et ton frère est au garage de ton
oncle Rosaire. Aujourd'hui, on va s'avancer.
     
    Les deux
adolescents ne rechignèrent pas trop et sortirent les lourdes persiennes vertes
à la peinture tout écaillée qu'il faudrait bientôt installer aux quatre
fenêtres de l'appartement. Ils eurent même le temps de les nettoyer avant
l'heure du souper. Pendant ce temps, leur mère était allée laver les fenêtres
des deux chambres donnant sur le trottoir de la rue Emmett.
     
    — On va aller à
la cérémonie du jeudi saint à l'église après le souper, annonça Laurette à ses
fils quand ils vinrent lui dire que les persiennes étaient propres.
     
     
     
    — Ah non! On va
pas être poignes pour aller passer la soirée là, regimba Gilles. Il y a une
partie de hockey à soir au radio. C'est les éliminatoires, m'man. C'est une
partie entre Toronto et les Canadiens. On n'est pas pour manquer ça.
     
    — Je pense que ta
partie de hockey est pas mal moins importante que d'aller prier pour que ton
père guérisse au 541 plus vite et pour que je trouve une job, surtout si tu
veux qu'on ait les moyens de te laisser faire ta huitième année l'année
prochaine. Si j'ai pas d'ouvrage, je sais même pas si tu vas avoir la chance de
finir ta septième.
     
    — OK, j'ai
compris, accepta Gilles sans trop de gaieté de coeur.
     
    — Moi, m'man, je
suis prêt à lâcher l'école tout de suite, offrit encore une fois Richard avec
enthousiasme.
     
    De toute façon,
c'est plate à mort. Je suis sûr que mon oncle Rosaire m'engagerait.
     
    — Non, il en est
pas question, dit sa mère sur un ton définitif. Ta meilleure façon de m'aider,
c'est de réussir ta sixième.
     
    Un peu plus tard,
Laurette demanda à Carole, revenue à la maison depuis quelques minutes:
     
    — Veux-tu ben me
dire ce que Denise a à traîner à soir? Il est passé cinq heures et demie.
     
    — Elle est
arrivée depuis un bout de temps, m'man, répondit sa fille. Elle est arrivée
pendant que vous étiez aux toilettes. Elle est dans notre chambre.
     
    — Dis-lui donc de
venir nous donner un coup de main à mettre la table, lui ordonna sa mère.
     
    L'adolescente
poussa la porte de la chambre qui s'ouvrait sur la cuisine, resta à peine un
instant dans la pièce et en sortit rapidement.
     
    — M'man, Denise
pleure, chuchota-t-elle à sa mère.
     
    — Bon, qu'est-ce
qui se passe encore? fit Laurette d'une voix excédée en déposant le couteau
avec lequel elle était en train de couper des oignons.
     
    La mère de
famille entra dans la chambre et ferma la porte derrière elle de manière à ce
que ses fils, présents dans la cuisine, n'entendent pas ce qui allait être dit.
Elle trouva son aînée étendue sur son lit, le visage enfoui dans son oreiller.
     
    542 LES TEMPS
DURS
     
    — Qu'est-ce que
t'as à brailler comme un l'eau? demanda Laurette à sa fille.
     
    — Rien, répondit
Denise en reniflant.
     
    — Dis-moi pas
rien. On pleure pas pour rien. Qu'est-ce qu'il y a? C'est ton Serge?
     
    — Il veut plus
sortir avec moi, dit Denise en éclatant en sanglots.
     
    — Comment ça?
     
    — Ben. Il est
venu faire un remplacement à la succursale au coin de Dufresne aujourd'hui. Il
est venu me voir au magasin. Je lui ai dit que p'pa était au sanatorium et...
     
    — Je t'avais dit
de pas le dire! la coupa sèchement sa mère.
     
    — Je le sais ben,
mais quand je lui ai dit qu'il était à l'hôpital, il voulait absolument aller
le voir à soir! s'emporta la jeune fille. Qu'est-ce que vous vouliez que je lui
dise?
     
    — OK. Bon.
Qu'est-ce qui s'est passé?
     
    — Il m'a dit que
cette maladie-là lui faisait peur parce, qu'elle était pas mal contagieuse.
Puis, il m'a demandé si ça me dérangerait qu'on arrête de se voir pendant un
bout de temps, le temps d'être sûr que je l'avais
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