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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte
Autoren: Max Gallo
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les
maisons, et arrachent colliers, montres, bagues aux Allemands, leur
Maréchalissime démonte les usines et enferme les États d’Europe orientale
derrière une « barrière de fer ».
    À l’Ouest, la démocratie revit ou se renforce.
    À l’Est, le totalitarisme – ce mot, ce régime inventés dans
les années 1930 par les fascistes italiens – change de couleur : il
vire du brun au rouge.
     
    Chaque jour qui passe dans cet été 1945 sépare un peu plus
les Russes de leurs alliés de l’Ouest.
    Le sort du peuple allemand – de l’Allemagne –
devient l’enjeu majeur de l’après-guerre européenne.
    Celui qui tient l’Allemagne tient l’Europe !
    Churchill est le plus soucieux d’établir de nouveaux
rapports avec les Allemands.
    Dès le 4 juin 1945, il écrit à Montgomery :
    « La perspective de l’hiver en Allemagne m’inquiète.
[…] Je vous tiens pour responsable de l’approvisionnement des Allemands en
vivres. […] Ce ne serait pas considéré comme une bonne conclusion de la guerre
si vous aviez un Buchenwald en Allemagne cet hiver, avec des millions de morts
plutôt que des milliers. »
    Lorsque Churchill se rend à Potsdam en compagnie de Truman,
il est déjà résolu à résister à Staline. Et d’autant plus que Truman n’a pas
les naïvetés de Roosevelt auquel il a succédé.
     
    En traversant Berlin, le 16 juillet 1945, Churchill est
sensible à l’accueil des Allemands.
    « La ville n’était plus qu’un amas de décombres,
dit-il. Bien entendu, notre visite n’avait pas été annoncée, et il n’y avait
dans les rues que des passants ordinaires. Mais sur la place devant la
Chancellerie, je trouvai un rassemblement considérable. Lorsque je descendis de
voiture et traversai cette foule de gens, tous se mirent à m’acclamer, à
l’exception d’un vieil homme qui hochait la tête d’un air désapprobateur. Ma
haine s’était éteinte avec leur reddition, et je fus profondément ému par leurs
manifestations de sympathie, ainsi que par leurs visages hâves et leurs
vêtements élimés. »
     
    La guerre est bien finie, même si à Potsdam on fixe au
8 août l’entrée en guerre de la Russie contre le Japon, ainsi qu’il en
avait été décidé à la conférence de Yalta.
    Mais la guerre européenne – le cœur de la guerre
mondiale  – est close.
     
    Les Berlinois acclament Churchill, l’homme qui a voulu ou
autorisé la destruction de Berlin et de toutes les villes allemandes. Et est
responsable du malheur de ces Berlinois qui l’entourent avec ferveur !
     
    La guerre européenne est close.
    Et ses principaux acteurs sont morts ou vont mourir
condamnés à la pendaison par le tribunal de Nuremberg.
    Et des milliers d’Allemands plus ou moins complices du
nazisme se sont suicidés.
     
    Mort, Roosevelt dès le 12 avril 1945.
    Mort, Mussolini, mort, Hitler, mort, Bormann, mort, Himmler,
et promis à la mort, Goering, Ribbentrop, Rosenberg, les généraux Jodl, Keitel
et de nombreux autres officiers, dignitaires nazis, bourreaux, commandants des
camps de concentration et d’extermination.
     
    En France, le procès du maréchal Pétain se déroule du
23 juillet au 15 août 1945. Pétain est condamné à mort et aussitôt
gracié par le général de Gaulle, mais voué à la détention à perpétuité.
    Pierre Laval, livré par les Espagnols le 31 juillet
1945, est promis à la mort.
    De Gaulle n’a que du mépris pour Laval :
    « Le prestige du Maréchal, écrit-il, a été utilisé par
ce maquignon de la politique qu’était Pierre Laval. »
     
    De Gaulle regrette que Pétain n’ait pas choisi de demeurer
en Suisse.
    « Comment Pétain n’a-t-il pas senti que ce procès était
inévitable, dit-il, qu’il valait mieux qu’un maréchal de France n’y soit pas
physiquement au banc des accusés ? Une condamnation par contumace n’aurait
pas eu la même portée. »
     
    De Gaulle sent bien que les temps changent.
    Il a suffi de quelques semaines pour que la guerre
européenne soit refoulée loin dans les mémoires alors que les déportés
survivants des camps continuent d’arriver. De Gaulle accueillant les femmes du
camp de Ravensbrück ne peut retenir ses larmes devant ces visages émaciés, ces
corps décharnés.
    Et il sait par les confidences de sa nièce, Geneviève de
Gaulle, déportée, ce qu’a été la vie de ces femmes héroïques.
    Comment oublier ce qu’a été cette guerre contre un système
qui incarnait le
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