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Un mois en Afrique

Un mois en Afrique

Titel: Un mois en Afrique
Autoren: Pierre-Napoléon Bonaparte
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bien !)
Le Gouvernement seul a été juge du mérite du mandat ; celui qui l'a accepté en est convenu par le fait seul de l'acceptation ; une fois rendu à son poste, il doit consulter ses instructions ; s'il est militaire, il doit se renfermer dans l'obéissance due à ses chefs militaires ; il n'est plus, là, représentant du Peuple. (Marques d'assentiment.)
M. Pierre Bonaparte.—Alors, pourquoi m'avez-vous trouvé en règle ?
M. le Président.—Monsieur Pierre Bonaparte, n'interrompez pas ! On vous a écouté ; laissez M. le ministre vous répondre.
    M. le Ministre.—Je le répète, il n'est plus, là, le représentant du Peuple ; il est impossible de trouver une analogie entre le représentant du Peuple, ayant mission de la convention du Gouvernement, en se plaçant au-dessus de toutes les positions dans les armées, et ce qui se passe aujourd'hui. Quelques journaux ont voulu la rencontrer ; ils sont tombés dans une erreur complète. Je ne pense pas qu'il y ait ici un seul membre qui partage une pareille doctrine. (Non ! non !—Approbation.)
Du reste, l'Assemblée législative, dans l'espèce qui nous occupe, n'avait donné aucun mandat à M. Pierre Bonaparte. Le mandat émane essentiellement du Gouvernement, de l'initiative du Pouvoir exécutif. Ainsi, laissons de côté le caractère de représentant, qui ne doit pas occuper l'Assemblée. (Très bien !)
Voilà ma réponse à la première partie de la discussion. (Marques prolongées d'approbation.)
Maintenant, en abordant les faits particuliers, que s'est-il passé ? M. Pierre Bonaparte est chef de bataillon à la Légion étrangère, au titre étranger ; et remarquez, messieurs, que ce titre n'a rien de blessant. M. Pierre Bonaparte ne peut pas être chef de bataillon à d'autre titre, car la loi de 1834, sur l'état des officiers, nous est connue ; c'est le Code militaire, un code qu'on ne peut pas enfreindre, que j'ai appelé ; dans une autre circonstance, l'arche sainte. D'après cette loi, quand on n'a pas suivi la hiérarchie, quand on n'appartient pas à l'armée avec le grade de capitaine, et quand on ne remplit pas les conditions voulues pour l'avancement, conditions qui consistent dans un fait de guerre sur le champ de bataille ou dans une proposition régulière de candidature sur le tableau d'avancement, on ne peut pas devenir chef de bataillon.
    M. Pierre Bonaparte n'était ni dans l'une ni dans l'autre de ces conditions. On lui a conféré, c'est le Gouvernement provisoire, je crois, on lui a conféré le titre de chef de bataillon dans la Légion étrangère, à titre étranger ; lui, n'est pas étranger, mais son titre est étranger ; c'est ce qu'il faut bien distinguer. (Très bien ! très bien !) Voilà en quoi M. Pierre Bonaparte ne peut pas être blessé : il est Français et bon Français, c'est un hommage que je lui remis ; mais son titre dans la Légion étrangère est titre étranger. Il faut bien faire attention à cette distinction. (Très bien ! très bien !)
M. Pierre Bonaparte part de Paris avec une mission pour l'Algérie. Cette mission disait qu'à son arrivée à Alger il serait à la disposition du gouverneur général. Que fait le gouverneur général ? Il se rappelle le nom de Bonaparte, et il donne à M. Pierre Bonaparte le poste d'honneur, le poste le plus périlleux ; c'est là qu'un Bonaparte doit être heureux de se trouver ; c'est le meilleur de tous les postes. (Marques unanimes d'approbation.)
M. Pierre Bonaparte.—Je vous prie de croire que je n'ai pas boudé.
M. le Ministre.—Je dis cette phrase à dessein. Dans la lettre que M. Pierre Bonaparte a cru devoir publier, il s'est plaint qu'on lui avait fait une condition qui n'était pas convenable ; c'est à cela que réponds.
Je n'accuse en rien, Dieu m'en préserve, la bravoure de M. Pierre Bonaparte ; je le crois aussi brave que tous nos soldats. Mais il ne s'agit pas de cela ; il s'agit d'une expression que je crois devoir relever, et je déclare que le poste qu'on a donné à M. Pierre Bonaparte était un poste de choix, de faveur, qu'il devait en être content, puisqu'on l'envoyait à l'ennemi, et que, quand on porte son nom, on doit être enchanté de se trouver dans une pareille position.
    (Très bien ! très bien !)
Qu'est-il arrivé ? M. Pierre Bonaparte a reçu un commandement de son grade, on lui a donné le commandement de quatre cents hommes. Il s'est avancé en tirailleur sur l'ennemi : je ne juge pas le mérite
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