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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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moins adaptés étant éliminés. Or l’intelligence est le meilleur critère de sélection. Une trop grande spécialisation n’est pas un avantage. Un éléphant est formidable, mais ses défenses l’encombrent. Un cheval va très vite, mais il n’a pas de cornes. Le tigre est une extraordinaire machine à tuer (comme tous les félins), mais comme il n’a pas beaucoup d’efforts à faire pour se nourrir, il est assez bête. Les primates n’ont pas de défenses, courent moins vite que le cheval, et sont nus face aux lions, mais ils triomphent des prédateurs par leur astuce.
    Encore faut-il que cette intelligence puisse s’inscrire dans l’environnement : les mammifères marins (baleines, dauphins) sont très intelligents, mais ils n’ont pas de mains. Les primates ont des mains. Pourquoi ? Parce qu’ils vivent dans les arbres et que, pour habiter les arbres, il faut pouvoir s’y accrocher. Les primates sont donc quadrumanes. Leurs mains leur ont donné d’énormes possibilités d’action. Les espèces animales changent par mutation génétique, la sélection naturelle éliminant les mutants inadaptés. Après des milliards d’années de mutations et de sélection, les grands primates étaient à l’ère quaternaire les plus adaptables des animaux : moins forts que les éléphants, moins fauves que les tigres, moins rapides que les chevaux, mais aptes à tout.
    De ce propos on peut déduire que, s’il existe quelque part dans la galaxie d’autres « humanités », elles ont toutes les chances de ressembler à la nôtre : un gros cerveau, des mains, pas trop de spécialisation…
    L’étude de la préhistoire mobilise des milliers de savants et de chercheurs. Nous n’avons pas la prétention ici d’entrer dans les détails – paléolithique inférieur, moyen ou supérieur, mésolithique, etc. -, mais de faire réfléchir sur l’essentiel. Par exemple, depuis combien de temps l’homme existe-t-il ?
    Deux écoles s’affrontent à ce sujet.
    Les spécialistes des animaux nous répondent que l’homme est apparu il y a deux ou trois millions d’années à partir de grands primates aujourd’hui disparus, beaucoup plus évolués que nos actuels chimpanzés, capables de se tenir debout et de fabriquer des outils.
    Mais la station debout, favorable à l’action parce qu’elle libère les mains, n’est pas le propre de l’être humain, contrairement à ce que nous affirme la célèbre bande dessinée Rahan qui définit les hommes comme « ceux qui marchent debout ». Les gorilles aussi peuvent se tenir debout. Fabriquer des outils n’est pas non plus un signe absolument humain. Les chimpanzés savent se servir d’outils. Par exemple, pour manger les œufs d’une termitière, ils la percent avec un roseau creux qu’ils sucent ensuite. Ainsi les nombreux squelettes reconstitués à partir d’ossements épars, et datant d’un million d’années, comme la célèbre « Lucy », prouvent-ils seulement qu’à cette époque existaient de grands primates supérieurs, et non que ces être-là étaient déjà humains.
    L’autre école, celle des anthropologues, pense en général que l’apparition de l’homme est beaucoup plus récente, deux ou trois cent mille ans peut-être. Nous sommes évidemment très proches des grands singes, et même de tous les mammifères. Voilà pourquoi nous aimons nos chiens, dont les émotions sont semblables aux nôtres. Un chien ressent de l’affection, de la jalousie, il a l’instinct hiérarchique et territorial comme nous, et comme d’ailleurs l’ensemble des mammifères.
    Mais le propre de l’homme n’est ni l’émotion, ni la station debout, ni la fabrication d’outils. Le propre de l’homme, c’est le langage.
    Les animaux n’ont pas de langage, ils ont des cris. Même très compliqués, ce sont des cris ou des signaux prévus par le code génétique de leur espèce. Aussi les animaux ne changent-ils que par mutations génétiques ; et une mutation génétique positive ne sera sélectionnée qu’au long de milliers d’années…
    Un vieux chien, ou un vieux cheval, a beaucoup appris dans sa vie ; mais quand il meurt, son expérience disparaît avec lui, car il n’a pu la communiquer.
    L’invention du langage est le propre de l’homme. Par le langage, le vieil homme peut communiquer ce qu’il a appris aux plus jeunes. Nous disions plus haut que la transmission, la relation maître-disciple ont constitué l’humanité. Sans elle,
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