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Sur le quai

Titel: Sur le quai
Autoren: Alain Pecunia
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parents Caillard pour parler à leur
fils. À l’heure du déjeuner.
    Mme Caillard lui demanda de rappeler vers dix-neuf heures
trente, Alexandre devant venir dîner ce soir-là avec… mais elle se
tut, se rendant compte
in extremis
qu’elle avait failli
mentionner Dany Morieux.
    Lestrade rappela donc à dix-neuf heures quarante.
    – Jeannot, quelle joie ! dit Alexandre Caillard en
reconnaissant la voix de son ami.
    Celui-ci voulait passer le voir chez lui.
    – Écoute, vieux, j’ai une meilleure idée. On se retrouve à
vingt et un heures devant la fontaine Saint-Michel et on fête ça
dignement, hein ! On a tellement de choses à se dire…
    Dany n’était pas encore descendue de leur chambre de bonne.
    – Dînez sans moi, dit-il à sa mère. Dis-lui que je vais
voir Jeannot et que je vais tout lui expliquer pour nous deux. Je
l’ai promis à Dany.
    – Sois prudent, mon chéri.
    Alexandre Caillard trouva la réflexion de sa mère stupide et
haussa les épaules.
    Il dévala les trois étages et se retrouva à vingt heures cinq
place Gambetta.
    Il dut patienter cinq minutes que la cabine téléphonique fût
libre, puis il appela le numéro que lui avait donné le commissaire
José Perez.
    Alexandre Caillard lui annonça son rendez-vous avec Jean
Lestrade à vingt et une heures.
    Il était à la fois anxieux et tout excité.
    – Parfait, dit le commissaire qui lui demanda d’attendre un
instant.
    Caillard entendit la voix étouffée du policier s’adresser en
français à une autre personne.
    Ce fut bref.
    – Écoute, dit le commissaire qui le tutoyait pour la
première fois, tu vas prendre un pot avec lui dans le coin, vous
faites vos retrouvailles et, vers vingt-deux heures, tu lui
proposes de prendre le métro à Saint-Michel pour aller voir ses
autres camarades qui lui ont réservé une surprise. Direction….
Châtelet. Et tu laisses faire. Vous vous mettez sur le quai en fin
de rame. D’accord ?
    Alexandre Caillard fut à l’heure pile à son rendez-vous.
    Jean Lestrade l’attendait depuis dix minutes.
    Leurs retrouvailles furent chaleureuses.
    Lestrade préféra déambuler le long des quais en bavardant plutôt
que de s’attabler dans un bistrot du quartier.
    Caillard regardait de temps à autre sa montre.
    – T’as un autre rendez-vous ? finit par le blaguer
Lestrade. Je croyais que nous avions toute notre soirée ?
    – Justement, les camarades t’ont préparé une petite réception
pour ton retour. Nous devons nous retrouver chez Pablo à
République. Il faudrait qu’on prenne le métro vers vingt-deux
heures pour être à l’heure pour la
fiesta
.
    En à peine une heure, ils avaient parlé de tout et de rien à
bâtons rompus.
    Du lycée, de la prison, des camarades.
    L’air malheureux, Caillard dit à Lestrade combien il avait eu
honte d’être le seul à s’en tirer.
    – Comment ça ? fit Lestrade étonné.
    Alexandre Caillard se rendit compte de sa bévue. Qu’il aurait
mieux fait de fermer sa grande gueule. Que Lestrade n’avait jamais
su qu’il avait été envoyé pour le réceptionner sur le quai du port
de Barcelone.
    Maintenant, il devait le lui expliquer. Sans lui dire qu’il
avait paniqué.
    Il avait simplement appliqué les consignes.
    « S’il y a le moindre problème, tu décroches », lui
avait dit Pablo.
    Il vit le regard de Lestrade s’assombrir.
    – Je n’étais pas au courant, lâcha-t-il laconiquement.
    Mais il le connaissait suffisamment pour savoir qu’il allait se
mettre à gamberger.
    « Il n’y avait vraiment pas d’autre solution », se dit
Alexandre Caillard tout en regardant sa montre.
    Il était moins dix de vingt-deux.
    – Faut qu’on y aille, dit-il à Lestrade sans parvenir à
mettre dans son intonation tout l’entrain qu’il aurait
souhaité.
    Jean Lestrade sourit.
    – Et à propos, t’as des nouvelles de Dany ?
    Alexandre Caillard se raidit.
    Il croyait échapper à cette explication après celle déjà
suffisamment pénible pour lui de sa mission de réception.
    – Oh ! Dany, tu sais…, fit-il en haussant les
épaules.
    – Putain, dit Lestrade en commençant de descendre les marches du
métro, qu’est-ce qu’elle était chaude, tu ne peux pas savoir !
Un sacré coup, la garce ! Mais elle me gonflait avec ses idées
de mariage et de gosses. J’avais dix-sept ans et elle dix-neuf.
C’était le cadet de mes soucis, mais, elle, elle ne pensait qu’à
ça !
    Arrivé sur le quai, Lestrade se rendit
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