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Perceval Le Gallois

Perceval Le Gallois

Titel: Perceval Le Gallois
Autoren: Jean Markale
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Perceval, et celui-ci l’en empêcha. Mais, la troisième fois, n’ayant pu empêcher la sorcière de tuer l’un de ses compagnons, Perceval tira son épée et, d’un seul coup, lui fendit le heaume et la blessa si grièvement à la tête qu’elle poussa un cri strident et commanda à toute sa troupe de s’enfuir : « Fuyez ! fuyez ! glapit-elle, avant que Perceval ne vous tue toutes, ainsi qu’il a été prédit ! Il a appris à notre école des tours guerriers que nul autre ne connaît ! Fuyez ! » Alors, Arthur et ses gens se ruèrent tous ensemble sur les sorcières, et celles qui ne furent pas tuées s’enfuirent si loin que l’on n’entendit jamais plus parler d’elles.
    Perceval revint chez son oncle. « J’ai vengé ton fils, dit-il, les sorcières de Kaerloyw sont mortes, et celles qui ne le sont pas ont fui si loin qu’elles ne nuiront plus à personne. – C’est bien, dit l’homme aux cheveux gris, mais il reste Le Hellin et tous les brigands qui sont à son service. – Je m’en charge, mon oncle, dit Perceval, à condition que mon cousin vienne avec moi. » Il emmena donc le jeune homme blond et, avec l’aide de quelques chevaliers, il envahit les terres de Le Hellin. Il rencontra cinq hommes de celui-ci et les attaqua. Quatre d’entre eux prirent la fuite, mais Perceval tua le cinquième d’un coup d’épée.
    En apprenant que Perceval avait tué l’un des siens, Le Hellin entra dans une violente colère et jura qu’il n’aurait un instant de repos qu’il ne se fût emparé de lui ou ne l’eût tué. Et il publia que si l’un des chevaliers de sa cour réussissait à s’emparer du Gallois, lui-même l’en récompenserait en lui donnant l’un de ses meilleurs châteaux. Aussi, nombreux furent ceux qui se lancèrent à la recherche de Perceval. Sept d’entre eux se présentèrent ainsi dès le lendemain devant le manoir de son oncle. Perceval était en train de s’armer dans la cour, en compagnie du jeune homme blond et de quatre chevaliers qui avaient pris fait et cause pour lui, quand il entendit le tapage mené par les sbires de Le Hellin. Aussitôt, il se précipita au-dehors, suivi de ses compagnons.
    Une fois devant les sept hommes, il leur cria : « Qui êtes-vous et que voulez-vous ? » Ils répondirent qu’ils étaient les ennemis du fils de la Veuve Dame. « C’est moi ! leur répondit Perceval, et je vous défie ! » Sans plus tarder, il se rua sur eux de toute son ardeur, ainsi que ses cinq fidèles. Et chacun renversa son adversaire avec une telle violence qu’il le mit à mal, le blessant ou bien lui brisant bras ou cuisse. Le septième soutint le combat autant qu’il le put, mais dut finalement s’avouer vaincu lui aussi. Et Perceval le fit prendre et conduire au manoir de son oncle avec les six précédents.
    Or, Le Hellin était allé chasser à l’arc dans la forêt. En entendant le fracas des armes, il galopa de ce côté. L’un des quatre chevaliers prévint Perceval : « Seigneur ! voici Le Hellin qui arrive ! C’est lui qui s’est emparé des terres de ton père après l’avoir traîtreusement blessé. C’est de lui que tu dois te venger. Regarde comme il est violent et emporté ! » Perceval fit comme on lui disait et sentit la haine envahir son cœur. S’élançant sus à l’ennemi de toute la vitesse de son cheval, il le frappa de sa lance en pleine poitrine et l’envoya mordre la poussière. Puis il sauta à bas de son cheval et tira son épée. Mais Le Hellin, qui s’était déjà relevé, l’attendait de pied ferme.
    La lutte fut acharnée. Tantôt l’un paraissait avoir le dessus, tantôt l’autre. Tous deux esquivaient les coups avec souplesse et habileté. Mais comme le jour déclinait, Le Hellin fit un faux pas et tomba de telle sorte qu’emporté par son élan Perceval l’atteignit de plein fouet, lui tranchant le bras droit. Le Hellin poussa un cri terrible, mais Perceval ne l’entendit même pas. Tout possédé par la fureur, il leva encore son épée et frappa Le Hellin à la cuisse si rudement que sa lame se brisa en deux tronçons.
    Hébété, il demeura immobile. Ses gens, inquiets de le voir ainsi, vinrent vers lui et lui demandèrent s’il était blessé. Il leur répondit qu’il allait très bien et leur ordonna de hisser Le Hellin sur un cheval et de l’emmener jusqu’au manoir de son oncle. « Seigneur, dit Perceval à ce dernier, voici Le Hellin, le félon qui a tué mon père et
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