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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret
Autoren: William Reymond
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à décrocher cet engagement, elle avait été jusqu'à enregistrer un bout d'essai pour le réalisateur Michael Curtiz, vêtue d'une toge et portant une perruque brune. Hélas, in fine , Darryl Zanuck, à qui Marilyn avait été imposée, avait mis son veto.
    Aussi, quand en 1959 une première version du scénario de Cléopâtre circula à Hollywood, Monroe, par l'intermédiaire de son agent, clama immédiatement son intérêt. D'après certains biographes, elle poussa même sa candidature jusqu'à effectuer un essai en costume d'époque.
    L'histoire pourrait s'arrêter ici, la 20th Century Fox préférant miser sur un physique plus adapté au personnage, celui d'Elizabeth Taylor. Mais elle connut un ultime rebondissement quand l'actrice choisie tomba sérieusement malade durant le tournage londonien. La gravité de son état de santé ayant entraîné beaucoup de retard, quand elle put reprendre son rôle, le film avait changé de réalisateur et d'acteurs principaux, obligeant la Fox à détruire les bobines existantes. Cette période d'atermoiements, qui dépassa six mois, coûtait fort cher au studio et à sa compagnie d'assurance, la Lloyds de Londres. Voulant coûte que coûte stopper l'hémorragie financière, la Lloyds ordonna une réunion d'urgence à Los Angeles pour aboutir à une solution de remplacement. Or elle voulait, idée rejetée immédiatement par la Fox, Marilyn Monroe !
    *
    Certes, Elizabeth Taylor était une grande actrice. Et les premiers essais filmés le confirmaient. À tel point que la 20th Century Fox était persuadée de tenir un futur triomphe, que Cléopâtre allait tout rafler et s'inscrire au panthéon du septième art. Dès lors, quitte à risquer la santé financière du studio, Cléopâtre devait recevoir tous les égards. Au point d'accepter les moindres exigences de Miss Taylor.
    Si Liz ne manquait pas de talent, elle était aussi une redoutable femme d'affaires. Qui, conseillée par l'agent chevronné Kurt Frings, plaça la barre de ses caprices à des sommets jamais atteints.
    Son salaire ? Un million de dollars, record de l'époque [1] .
    Un pactole. Insuffisant, puisque pour se glisser dans le fourreau de Cléopâtre, elle exigeait en bonus 10 % des recettes brutes. En somme, la Fox se retrouvait contrainte de lui verser un dixième de chaque dollar engrangé avant même que le studio ait commencé à rentrer dans ses frais ! Une requête inédite, mais Taylor avait réponse à tout. Alors que certains dirigeants du studio s'interrogeaient sur la faisabilité du projet, elle expliquait, flattant leur ego : « Pourquoi parler de misérables dollars et cents, alors que nous allons faire le plus grand film de l'histoire du cinéma [2]  ? »
    La litanie de ses désirs ne s'arrête toutefois pas là. Toujours usant de cet esprit de grandeur, la star avait en outre exigé que Cléopâtre soit tourné en Todd-Ao. Une technique exigeant des caméras spéciales puisque nécessitant du 70 mm pour obtenir une image de meilleure définition au format large. La Fox détenait les droits d'utilisation du Cinémascope, procédé quasiment identique, mais Liz avait fait du Todd-Ao la condition sine qua non de sa participation. Était-ce parce que le Todd-Ao avait été co-inventé par le regretté… Mike Todd et que, veuve, l'actrice détenait une part importante de la société l'exploitant ? Quoi qu'il en soit, la 20th Century Fox obtempéra et accepta le système concurrent de son propre brevet Cinémascope. Et dix millions de dollars supplémentaires tombèrent dans les caisses de la compagnie dont la star brune était actionnaire.
    La facture allait-elle s'alourdir encore ? Oui. À Rome, Taylor exigea qu'une Rolls Royce Silver Cloud avec chauffeur soit mise à sa disposition. Par sécurité, craignant la panne autant que le refus de la star d'user d'un autre véhicule, la Fox avait prévu une seconde limousine. Or les trajets de la vedette se résumaient au parcours studios de Cinecitta-Villa Papa, lieu où elle résidait. Une luxueuse bâtisse de quatorze pièces, décorée comme un palais, où se pressait une armée de serviteurs. En plus des cuisiniers et majordomes, la Fox prenait en charge le salaire d'un médecin, d'un masseur-kinésithérapeute, de deux assistantes, d'une habilleuse, d'une maquilleuse et d'une coiffeuse. Une troupe à l'usage exclusif d'Elizabeth Taylor. Même Eddie Fisher, le mari de l'actrice, touchait 1 500 dollars hebdomadaires pour tenir
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