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Marie

Marie

Titel: Marie
Autoren: Halter,Marek
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se
redressa à demi et s’écarta. S’il pensait pouvoir échapper aux soldats en se
cachant ici, il était aussi stupide que brutal.
    — C’est
toi qu’ils cherchent ? demanda-t-elle. Il ne répondit pas ; c’était
inutile.
    — À
cause de toi, ils détruisent tout, dit-elle encore. Cette fois, ce n’était pas
une question. Cependant, il n’ouvrit pas la bouche. Miryem jeta un coup d’œil
par-dessus les barriques. Ils allaient venir, le trouver. Les mercenaires
n’écouteraient rien. Ils croiraient que ses parents avaient voulu cacher cet
idiot. Ils seraient tous perdus. Elle voyait déjà les soldats d’Hérode battre
sa mère et son père.
    — Si
tu t’imagines qu’ils ne te trouveront pas, là-derrière ! Tu vas tous nous
faire prendre.
    — Tais-toi !…
File d’ici, bon sang ! Ce n’était pas le moment de discuter.
    — Ne
sois pas si bête. Vite ! On a juste le temps avant qu’ils arrivent !
    Elle
espéra qu’il ne serait pas trop têtu. Sans l’attendre, elle bondit vers le tas
de rondins. Bien sûr, il ne la suivit pas. Elle regarda vers la porte de la
terrasse. En bas, les protestations de sa mère se mêlaient au vacarme d’objets
brisés.
    — Dépêche-toi !
Je t’en supplie !
    Déjà, elle
avait poussé la planchette et tiré la trappe de la cache. Il avait enfin
compris et se tenait derrière elle, encore enclin à discuter.
    — Qu’est-ce
que c’est ?
    — Qu’est-ce
que tu crois ? Entre là-dedans, ce sera assez grand.
    — Mais
toi…
    Sans
répondre, elle le poussa de toutes ses forces dans la cachette. Avec une
certaine satisfaction, elle l’entendit se cogner la tête et grommeler, puis
elle rabattit la trappe en prenant soin de ne pas faire de bruit. Elle bascula
la planchette, bloquant ainsi le mécanisme qui permettait d’ouvrir de
l’intérieur. « Comme ça, on ne courra pas de risque à cause de
lui ! » Elle ne le connaissait pas, ignorait jusqu’à son nom. Mais
elle n’avait nul besoin d’en savoir davantage pour deviner qu’il n’en faisait
qu’à sa tête.
    Elle
s’accroupit derrière les barriques à l’instant où les mercenaires levaient une
torche sur la terrasse.
    *
    * *
    Ils
poussaient Joachim devant eux. Quatre soldats, le glaive au poing, la poitrine
recouverte de cuir. Les plumets de leurs casques frémissaient à chacun de leurs
mouvements.
    Ils
agitaient leurs flambeaux pour mieux discerner le fatras qui recouvrait le
lieu. Du pommeau de son glaive, l’un d’eux frappa Joachim dans le dos,
l’obligeant à se courber. Un geste inutile, plus humiliant que douloureux. Mais
les mercenaires aimaient à se montrer cruels.
    Leur chef
s’exclama dans un mauvais hébreu :
    — Un
bon endroit pour se cacher, ça ! Facile ! Surpris, Joachim ne
protesta pas et parut embarrassé. Le décurion scrutait sa réaction. Il se mit à
rire.
    — Oui,
bien sûr ! Quelqu’un se cache ici !
    Il aboya
des ordres. Ses sbires entreprirent de tout fouiller, de tout renverser, alors
que Joachim, une fois de plus, assurait que personne ne se cachait là.
    L’officier
riait et répétait :
    — Si,
quelqu’un est entré chez toi ! Tu mens, mais pour un Juif, tu mens mal.
    Un double
cri retentit. Celui de surprise du soldat et celui de douleur de Miryem, qu’une
poigne agrippait par les cheveux.
    Joachim
cria à son tour, voulut avancer pour protéger sa fille. L’officier saisit sa
tunique et le tira en arrière.
    — C’est
ma fille ! protesta Joachim. Ma fille Miryem ! Les torches
éclairèrent Miryem au point de l’éblouir. Son menton tremblait de peur. Tous
les regards pesaient sur elle, y compris celui de son père, furieux qu’elle ne
soit pas dans la cachette. Elle serra les mâchoires, repoussa la main qui la
maintenait par la chevelure. A son étonnement, l’homme dénoua ses doigts avec
une certaine douceur.
    — C’est
ma fille, supplia encore Joachim.
    — Tais-toi !
hurla l’officier.
    À Miryem
il demanda :
    — Qu’est-ce
que tu faisais là ?
    — Je
me cachais.
    La voix de
Miryem tremblait plus qu’elle ne l’aurait souhaité. Sa peur plut à l’officier.
    — Pourquoi
te caches-tu ? demanda-t-il.
    Le regard
de Miryem se dirigea brièvement vers l’endroit où l’on retenait son père.
    — Mes
parents m’y obligent. Ils ont peur de vous. Les soldats ricanèrent.
    — Tu
croyais qu’on ne te trouverait pas derrière ces tonneaux ? se moqua
l’officier.
    Miryem se
contenta de
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