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L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas
Autoren: Gilles van Grasdorff
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[123] , père de la Chine moderne et son tout premier président – elle est devenue une république le 26 décembre 1911 –, n’a rien perdu de ses vues sur le Tibet voisin, qu’il souhaite un jour voir dans une Grande Chine nationaliste.
    Cette année-là, le treizième dalaï-lama Thubten Gyatso ne juge pas utile d’ouvrir des ambassades dans différentes capitales de la planète. Il ne pense pas non plus adhérer à la Société des nations, tant l’indépendance n’a jamais fait le moindre doute à ses yeux.
    Ce ne sera pas le cas de tout le monde...

Deuxième partie
Spiritualité et mystères
    Entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, quatre dalaï-lamas vont se succéder. Le huitième dalaï-lama Jampel Gyatso est sans aucun doute le plus faible de toute la lignée. C’est une époque où l’Empire Qing de Chine s’implique énormément dans les affaires tibétaines. La situation s’y prête. Le sixième panchen-lama est mort à Pékin en 1780 et sa réincarnation, le septième panchen-lama Tenpei Nyima, est née dans la famille du huitième dalaï-lama.
    Jampel Gyatso meurt en 1804. Son successeur naît le 20 janvier 1806 à Denma Thubten Chükor, un village du Kham, dans la haute vallée du Yang-Tsé-Kiang : Lungtok Gyatso est intronisé le 10 novembre 1808. C’est en pleine guerre de régences que le neuvième dalaï-lama meurt à l’âge de neuf ans. Nous sommes en 1815 et c’est cette époque que choisit Jiaqing, le nouvel empereur mandchou [124] , pour remplacer ses ambans à Lhassa ; il est imité en 1823 par Daoguang [125] , son successeur sur le trône mandchou.
    Est-ce un crime ? une mort naturelle ? Le jeune souverain a assisté aux célébrations de la Mönlam Chenmo. Les rumeurs vont bon train. Comme pour le dixième dalaï-lama Tsultrim Gyatso : le panchen-lama Tenpei Nyima soupçonne le régent Tsomönling de l’avoir empoisonné. Intronisé le 6 février 1822, Tsultrim Gyatso ne prononce ses vœux qu’en 1933 : quatre ans plus tard, il n’est plus de ce monde. Ce qui va conduire Tenpei Nyima à accepter la régence, certes durant une courte période, entre 1844 et 1845, mais ce sera une première dans l’histoire politique du Tibet qu’un panchen-lama se retrouve, en tant que régent, à mener les affaires de l’Etat, à la demande de l’empereur Daoguang.
    Le septième panchen-lama meurt en 1854, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Il a une particularité : il aura connu quatre dalaï-lamas. Le dernier d’entre eux qu’il aura reconnu est, en effet, Khedrup Gyatso : intronisé en 1855, quelques mois après la mort du panchen-lama, le onzième dalaï-lama décède à son tour en 1856, d’une mort inexpliquée, l’année de ses dix-huit ans. Son successeur, le douzième dalaï-lama Trinlé Gyatso, ne sera aux affaires que pendant une courte période qui n’excédera pas deux ans : il disparaît, l’année de ses dix-neuf ans, au cours d’un pèlerinage. Une nouvelle mort suspecte, jamais prouvée [126] .
    Cependant, à Tashilhunpo, le panchen-lama est revenu : le huitième panchen-lama Tenpei Wangchuk [127] conduira les affaires de son monastère de 1860 à 1882, avant de laisser la place à Choekyi Nyima, le neuvième panchen-lama que nous évoquons dans ces pages. Découvert et intronisé par le régent Reting Ngawang Yeshé, celui-là même dont la réincarnation découvrira, dans les années 1930, l’actuel dalaï-lama ainsi que le dixième panchen-lama, avant d’être confronté à la montée du nazisme en Europe et du communisme en Asie...
     
    Entre mystères et secrets
     
    Mais, avant d’avancer directement sur le XXe, riche en événements majeurs et en ambiguités politiques essentielles pour apercevoir les enjeux de cette histoire secrète des dalaï-lamas, il nous faut nous arrêter un instant sur les différentes facettes métaphysiques, mythologiques et sociales qui sont au cœur du bouddhisme tibétain tel que les dalaï-lamas l’enseignent...
     
    Une langue, une nation, un code d’éthique...
     
    Au VIIe siècle, l’avènement du roi Songtsen Gampo et son mariage avec deux princesses étrangères et bouddhistes, la Népalaise Tritsun Bhrikuti Devi et la Chinoise Wen Cheng, s’accompagnent, pour la première fois sous une même bannière, d’une révolution linguistique avec l’apparition de la langue nationale tibétaine et d’un bouleversement social et spirituel : un code général d’éthique comprenant seize
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