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Les reliques sacrées d'Hitler

Les reliques sacrées d'Hitler

Titel: Les reliques sacrées d'Hitler
Autoren: Sidney Kirkpatrick
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pas de salut militaire. Hammond, quarante-deux ans, accueillit Horn dans son bureau avec une poignée de main chaleureuse. Il s’était souvenu de leur après-midi à Londres et demanda à Horn comment progressait son article sur la basilique de San Miniato à Florence.
    Horn reconnut qu’il avait transporté un premier jet de l’article à travers deux continents et sept pays, mais qu’il ne l’avait pas encore soumis pour révision à un collègue. En réalité, il doutait qu’il soit jamais publié. Tant de bâtiments avaient été détruits en Italie, San Miniato n’existait peut-être même plus.
    Hammond rassura le lieutenant, la basilique était encore debout, bien qu’un peu abîmée. Il s’était promené dans son cloître six mois plus tôt au cours d’une visite de la ville par la MFAA. Les magnifiques ponts de Florence n’avaient pas survécu – l’armée allemande les avait tous fait sauter en battant en retraite, à l’exception d’un seul –, mais les principaux monuments et églises de la ville, y compris le Duomo, avaient résisté aussi bien à l’occupation des nazis qu’à celle des Alliés. Hammond promit de lui montrer des photos, mais plus tard. Il voulait d’abord connaître les détails de l’entretien de Horn avec Ernst Kaltenbrunner, le chef d’état-major du RSHA d’Himmler, ainsi que les détails concernant un scandale qui s’amplifiait dans le milieu du renseignement.
    Horn lui raconta ce qu’il savait. Le lendemain de l’interrogatoire de Kaltenbrunner pour le compte du G-2 de la 3 e  armée – une unité de renseignements qui opérait au niveau du corps et de la division –, le prisonnier avait été à nouveau questionné par un de ses collègues moins doués de l’USFET qui n’avait pas pu obtenir l’utilisation de la salle d’interrogatoire. Kaltenbrunner avait saisi un rasoir qui avait été laissé stupidement sur la table, et s’était coupé le poignet dans une tentative de suicide. Plusieurs autres entretiens avec des nazis de haut rang s’étaient terminés dans des circonstances similaires navrantes, en particulier celui d’Heinrich Himmler, aux mains des Anglais, qui avait avalé une capsule de cyanure.
    Le lieutenant assura Hammond que même si Kaltenbrunner n’était pas en mesure de parler pour le moment, le chef du RSHA survivrait et serait traduit en justice. « Est-ce pour cela qu’on m’a fait venir à Francfort ? » demanda Horn.
    Hammond, dont l’habilité diplomatique lui avait valu la direction de la MFAA, ne se prononça pas. Il expliqua que, jusqu’à une date récente, la MFAA n’avait pas concentré son attention sur Kaltenbrunner, ni sur son supérieur immédiat, Heinrich Himmler. Le pillage des collections d’art publiques ou privées était surtout de la responsabilité du maréchal Göring, de son second, Martin Bormann, et de l’idéologue Alfred Rosenberg. Le Reichsführer-SS Himmler n’était pas connu pour avoir gardé par-devers lui une collection importante d’œuvres d’art. Pas plus qu’il n’avait participé de façon notoire aux emprunts forcés, aux cadeaux illégaux, aux ventes contraintes et à la confiscation pure et simple des œuvres qui servaient à alimenter les vastes collections de ses collègues. La majorité des biens trouvés dans le wagon privé d’Himmler, découverts à Dürrnberg, en Autriche, et dans un puits de mine consistaient en des livres et des documents que le Reichsführer-SS avait l’intention d’utiliser un jour pour écrire ses mémoires.
    Â«Â Les escadrons de la mort étaient sa véritable affaire », déclara Horn, se faisant l’écho des sentiments de son équipe de renseignements du G-2 de la 3 e  armée.
    Hammond ne réagit pas, prit un dossier sur son bureau, le tendit au lieutenant et expliqua qu’Himmler ne faisait l’objet des enquêtes de la MFAA que depuis peu de temps, lorsque le général Patton avait attiré son attention sur les activités non militaires du
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