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Les reliques sacrées d'Hitler

Les reliques sacrées d'Hitler

Titel: Les reliques sacrées d'Hitler
Autoren: Sidney Kirkpatrick
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les scènes innommables de sous-alimentation, de maladies et d’assassinats en masse dont ils étaient témoins dans les camps de la mort où des millions de Juifs ainsi que d’autres « indésirables » avaient été affamés, torturés et assassinés par les nazis.
    Plutôt que de retourner enseigner à Berkeley, et contrairement aux vœux de sa femme, Horn s’était engagé pour participer à la campagne visant à capturer et à mettre en accusation les dirigeants du Reich qui avaient infligé tellement d’horreurs et de malheurs au monde. Accompagné par son ami et collègue enquêteur Felix Rosenthal, il avait quitté la Belgique avec son unité, traversé la France et gagné, de l’autre côté du Rhin, l’Allemagne, et Camp Freising, un centre d’interrogatoires top secret de la 3 e  armée américaine, situé dans un petit village agricole en dehors de Munich. En chemin, il était passé des questionnaires soumis à de simples soldats de l’infanterie à l’interrogatoire de haut gradés nazis, une tâche qui lui convenait particulièrement bien.
    Parmi les nazis les plus célèbres qu’il avait eu à traiter se trouvait le Gauleiter Julius Streicher, responsable régional du parti nazi et abject éditeur du Der Stürmer , l’hebdomadaire antisémite du parti, arrêté alors qu’il fuyait la Bavière déguisé en peintre en bâtiment. Il interrogea également le chef d’état-major d’Himmler, Ernst Kaltenbrunner, chef du RSHA, le Bureau central de la sécurité du Reich, qui gérait les camps de la mort et qui fut capturé dans un chalet de montagne isolé, alors qu’il prétendait être un médecin autrichien. L’attitude détendue de Horn, doublée d’une connaissance parfaite des dossiers, s’était révélée être son meilleur atout. Mais ce fut son talent pour identifier l’origine des accents qui lui avait valu une certaine renommée dans le milieu du renseignement. Au cours d’une mémorable séance d’interrogatoire, il avait découvert la véritable identité d’un officier de la Gestapo en situant avec précision le quartier de Berlin où l’homme avait grandi et était allé à l’école.
    Juste récompense pour ses succès, Horn travaillait maintenant dix heures par jour à Camp Freising, dans une cellule sans fenêtres, située dans un ancien baraquement de l’armée allemande. Ses seuls avantages, en dehors d’un accès immédiat aux dossiers confidentiels et aux rapports des services de renseignements, étaient de ne plus être obligé de dormir sur un lit de camp et de prendre ses repas au mess des officiers. Grâce à Rosenthal, que le général Patton avait chargé de trouver un endroit approprié pour le centre d’interrogatoires, Felix et lui occupaient la luxueuse maison de trois chambres de l’ancien commandant allemand de la caserne, avec eau courante chaude et froide, une salle à manger, une cuisine de chef et un bureau lambrissé avec sa propre bibliothèque. Rosenthal et lui n’étaient pas les officiers les plus gradés de Camp Freising, mais, arrivés les premiers, ils avaient pu choisir leur logement avant les autres.
    Horn venait de terminer un entretien particulièrement difficile le jeudi 19 juillet, lorsqu’il reçut l’ordre de se présenter au quartier général des forces armées américaines en Europe à Francfort. Il avait suffi à Rosenthal d’apercevoir l’en-tête de l’USFET 1 et le timbre officiel du commandant suprême Eisenhower en bas de la lettre pour se douter qu’il allait perdre Horn au profit d’une équipe de renseignements rivale. Mais aucun des deux enquêteurs, tous deux très impliqués dans la compilation des dossiers en préparation des procès pour crimes de guerre, n’avait fait le rapport entre les ordres reçus par Horn et le document qu’il avait rédigé à Camp Namur.
    Comme Rosenthal s’en souviendrait plus tard, Horn et lui en avaient conclu qu’un autre haut gradé nazi avait été appréhendé. « Peut-être ont-ils pris Bormann », supposa
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