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Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Titel: Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789
Autoren: Charles Alfred (de) Janzé
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constaté :
    1° Que la liste de 1677, indiquée comme
contenant 515 convertis
français
, n’en comprend en réalité
que 214, parmi lesquels on trouve cinq
Anglais
, huit
Belges
et treize
Suisses ou Hollandais
.
    2° Que la liste de 1679, indiquée comme
portant plus de
douze cents noms
, n’en contient que 526,
que la moitié de ces 526 noms avaient déjà figuré dans la liste de
1677, enfin que, parmi ces convertis
français
, il y a des
Allemands
,
des Danois
,
des Piémontais et des
Russes
.
    Des catholiques, pour empocher deux ou trois
écus payés pour les abjurations, se dirent huguenots et touchèrent
la prime.
    Quant aux huguenots peu honnêtes, qui, pour
toucher la prime d’abjuration, mettaient leur signature ou leur
croix au bas d’une quittance, ils retournaient ensuite
tranquillement au prêche comme auparavant.
    Le scandale des
rechutes
devient si
grand que le roi est obligé d’édicter de terribles peines contre
les relaps, en motivant ainsi sa décision : « Nous avons
été informé que, dans plusieurs provinces de notre royaume, il y en
a beaucoup, qui, après avoir abjuré la religion prétendue réformée,
dans l’espérance de contribuer aux sommes que nous faisons
distribuer aux nouveaux convertis, y retournent bientôt
après. »
    Nul ne se fait illusion d’ailleurs sur la
valeur des conversions obtenues à prix d’argent, et Fénelon
reconnaît que dès qu’on abandonne les nouveaux convertis à
eux-mêmes, leurs bonnes dispositions s’évanouissent en
deux
jours
. « Si, par hasard, dit un intendant, on en voit
paraître quelques-uns à l’église, ce sont ceux qui espèrent se
conserver, par là, leur emploi ou office, et les pensions qu’ils
ont du roi, et d’autres pour tâcher d’attraper quelque bon sur les
biens de ceux qui ont quitté le royaume, et encore n’y vont-ils que
par grimace
. »
    Pour que Louis XIV crût à la sincérité des
conversions obtenues
au rabais
par la caisse de Pélisson,
il fallait qu’il y mît une grande complaisance ; cependant
Rulhières dit : « De
cette
caisse, comparée par
les huguenots
à la boite de Pandore
, sortirent en effet,
tous les maux dont ils ont à se plaindre. Il est aisé de sentir que
l’achat de ces
prétendues
conversions dans la lie des
calvinistes, les surprises, les fraudes pieuses qui s’y mêlèrent,
et tous ces comptes exagérés rendus par des commis infidèles,
persuadèrent faussement au roi que les réformés n’étaient plus
attachés à leur religion, et que le
moindre intérêt
suffisait pour les engager à la sacrifier. »
    Que le roi ait pu croire que tout ses sujets
huguenots étaient prêts à trafiquer de leur foi religieuse pour
quelques écus, c’est déjà difficile à admettre, mais ce qui passe
l’imagination, c’est de voir que pas un seul des convertisseurs ne
semble soupçonner combien est odieux et immoral, le trafic des
consciences auquel il se livre.
    Quelques-uns vont plus loin encore,
ils
spéculent sur la faim
, pour faire des prosélytes à la religion
catholique.
    On lit dans la correspondance des contrôleurs
généraux, à la date du 20 octobre 1685 : « Grâce aux
exhortations de l’intendant (aidé par les dragons) et aux aumônes
du roi, la ville d’Aubusson a abjuré presque tout entière, mais il
faudra
y répandre encore de l’argent
pour compenser le
départ de plusieurs manufacturiers. »
    Quelques mois auparavant, à Paris, le
commissaire Delamarre apprenant que quelques ministres interdits
s’y trouvent dans une si grande nécessité qu’on les prendrait pour
des insensés, demande leur adresse pour voir s’il ne serait pas
possible de les faire aborder par quelque endroit,
pour les
convertir en secourant leur misère
.
    Fénelon envoyé en Saintonge pour reconvertir
les huguenots un peu trop sommairement convertis par les dragons,
conseille des moyens de
persuasion
analogues. Il écrit à
Seignelai : « 
Pour les pauvres
,
ils
viendront facilement
si on leur fait les mêmes
aumônes
qu’ils recevaient chaque mois du Consistoire…
on ne donnerait qu’à ceux qui feraient leur devoir
. Si on
joint toujours exactement à
ces secours
, ajoute-t-il, des
gardes pour empêcher des déserteurs et la rigueur de peines (les
galères et la confiscation), il ne restera plus que de faire
trouver aux peuples autant de
douceur
à demeurer dans, le
royaume que de péril à entreprendre d’en sortir. »
    On voit dans la correspondance des
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