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Les émeraudes Du Prophète

Les émeraudes Du Prophète

Titel: Les émeraudes Du Prophète
Autoren: Juliette Benzoni
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façon, il ne faut pas en faire une montagne…
    — C’est une montagne !
    — Mais non. Tout juste un haut lieu.
    — Vaste, très vaste ! fit Aldo dont la mauvaise humeur augmentait d’instant en instant.
    — Tu me laisses parler ?… Ce matin, pendant que tu étais à la synagogue, je suis retourné chez sir Percival Clark, mon hôte d’hier soir qui est ici le correspondant du British Muséum. Il est déjà âgé mais il n’en reste pas moins attaché à la Palestine où il compte finir ses jours. C’est, tu ne l’ignores pas, le grand spécialiste de l’époque hérodienne. Il connaît parfaitement Massada où il a beaucoup travaillé sur les ruines du palais d’Hérode le Grand qui s’étageait sur la proue de ce navire immobile au bord de la mer Morte. Il dit que c’est l’un des plus beaux endroits du monde et que…
    — Passons les considérations touristiques, si tu veux bien. On n’est pas là pour ça !
    — Hélas ! En attendant, il m’a donné tous les renseignements que je pouvais souhaiter sur le siège mené par Flavius Silva et, surtout, sur l’endroit où vivaient les Esséniens. Cela réduit de beaucoup notre périmètre de recherches…
    — Pourquoi les pierres ne seraient-elles pas cachées ailleurs ?
    — Mais parce qu’on en revient toujours au même point : ce sont des objets sacrés et ils ne peuvent être que dans un endroit sacré. Surtout pas dans l’ancien palais d’un tyran ou Dieu sait quel édifice public. De deux choses l’une : s’ils étaient encore aux mains du chef des Esséniens au moment du suicide général, celui-ci les aura dissimulés de son mieux sur place, dans son logis ou dans la synagogue. On a une chance de les retrouver. Sinon, c’est qu’on les a emportés ailleurs ou simplement volés… et on ne retrouvera rien.
    — Je parierais pour la seconde éventualité mais tu as raison : il faut tout de même aller voir. À toi de dire à présent ce que nous devons nous procurer pour cette expédition : un véritable matériel de siège, je suppose ?
    — Écoute, intervint la marquise, nous savons bien que tu es malade d’angoisse mais cela ne sert à rien de te montrer hargneux.
    — Pardonnez-moi ! J’enrage d’être obligé d’aller perdre sur ce maudit caillou un temps que je devrais consacrer exclusivement à la recherche de Lisa…
    — Dis-toi que tu contribueras au moins à ce que sa captivité soit douce. Peut-être ne serait-ce pas le cas si l’on te voyait fouiner, chercher à Jérusalem même. Nous, nous ferons cela très bien…
    — Nous ?
    — Je veux dire surtout Plan-Crépin ! Souviens-toi de la messe de six heures à Saint-Augustin et des informations qu’elle en tirait ! Personne ne se méfiera d’elle. C’est bien ça que vous aviez dans l’idée en demandant un portrait, « Angélina » ?
    — C’est bien ça. Nous avons tout à fait raison, fit, avec un grand sourire, la demoiselle qui ne s’adressait jamais à sa patronne et néanmoins cousine qu’à la première personne du pluriel.
    — Quant au matériel « de siège », reprit Adalbert avec bonne humeur, on a besoin surtout d’une automobile solide et de tout ce qu’il faut pour camper. Pour le reste, sir Percy m’a recommandé d’aller voir un certain Khaled, depuis toujours son chef d’équipe. Il habite l’oasis d’Ein Guedi à une vingtaine de kilomètres de Massada et il connaît le rocher comme sa poche. On trouvera chez lui ce qui pourrait nous manquer…
    — J’ajoute que c’est une bonne chose mais comment as-tu présenté notre future expédition à ton hôte ? Tu ne lui as tout de même pas parlé…
    — Des émeraudes ? À un archéologue, même à la retraite ? Pas fou ! Officiellement, je me suis pris d’un intérêt passionné pour les peuples des bords de la mer Morte et, singulièrement les Esséniens. Khaled nous montrera leurs emplacements et ce sera du temps gagné…
    Pour la première fois depuis des heures, un sourire vint détendre le visage crispé de Morosini :
    — Qui suis-je, dit-il, pour oser te donner des conseils dans une profession que tu connais si bien ? Puis revenant aux deux femmes : Grâce à vous trois, je me sens un peu moins mal. Peut-être arriverai-je même à penser clairement…
    — Si l’on veut penser clairement, il faut bien se nourrir, coupa Marie-Angéline doctorale. Et moi je meurs de faim. Si on allait déjeuner ?
    On passa sur la terrasse
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