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Les émeraudes Du Prophète

Les émeraudes Du Prophète

Titel: Les émeraudes Du Prophète
Autoren: Juliette Benzoni
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Marie-Angéline, se laissa tomber dans un fauteuil, appela le barman pour lui commander une fine à l’eau et enveloppa les deux voyageuses d’un même sourire :
    — Le voyage a été bon ? Vous semblez au mieux, Tante Amélie !
    — Je n’en dirais pas autant de toi, mon garçon. Tu as une mine affreuse.
    — C’est sans aucune importance. Adalbert vous a dit ?…
    — Oui. Tu aurais dû renvoyer ce fichu Pectoral par la poste et faire ton voyage de noces aux Indes ou en Égypte.
    Marie-Angéline, dont le nez pointu effectuait un mouvement semi-circulaire en humant l’air ambiant comme un terrier qui cherche une piste, revint à Morosini :
    — Comment la princesse était-elle vêtue hier soir ?
    — Une robe de Jeanne Lanvin en mousseline blanche imprimée de fleurs jaunes…
    — Portait-elle des bijoux… intéressants ?
    — Non. Ce n’est jamais prudent de voyager avec des objets de trop grand prix. D’ailleurs, elle n’aime pas « avoir l’air d’une châsse », comme elle dit. Ce soir, elle avait seulement quelques minces bracelets d’or sertis de petites topazes et de brillants, son alliance et l’émeraude de nos fiançailles qui ne la quitte jamais…
    — Trente carats ! Il y a déjà de quoi tenter, ironisa Adalbert, mais nous savons que ce n’est pas pour cela qu’on l’a enlevée. Où voulez-vous en venir, Angélina ?
    Ainsi italianisé, ce nom n’allait pas vraiment à sa titulaire mais enchantait une demoiselle montée en graine que la marquise appelait tout uniment « Plan-Crépin ». C’était Adalbert qui l’avait ainsi baptisée mais Lisa et Aldo l’imitaient. Pas encore habituée cependant, elle rosit de plaisir :
    — À ceci : il me semble difficile qu’une jeune femme en robe du soir aussi jolie et élégante que Lisa soit escamotée sans que personne n’ait vu quoi que ce soit. D’autant qu’elle est partie à pied d’après ce que l’on sait ?
    — En effet. C’est ce que m’a dit le portier. Il n’y avait pas de voiture devant la porte…
    — Elle pouvait être plus loin. Est-ce que vous pouvez me dire à quoi ressemble le jeune garçon ?
    — Pas moi, grogna Adalbert. Je ne l’ai pas vu…
    — J’ai eu tout le temps de le voir, fit Aldo, mais pour le décrire…
    — Tu sais dessiner, coupa M me  de Sommières. Fais son portrait.
    Aldo fit la grimace :
    — Je me débrouille assez bien avec un paysage, un joyau ou des bâtiments mais je ne vaux rien en portrait… N’est pas Titien qui veut !
    — Moi si ! affirma Marie-Angéline avec sérénité en tirant de l’espèce de cabas en cuir fauve qui ne la quittait jamais un carnet à dessin et des crayons. À nous deux on devrait y arriver.
    Et on y arriva. Aldo ayant réussi à tracer la silhouette et le contour du visage, « Plan-Crépin » se mit en devoir de les meubler selon ses indications mais avec un art saisissant. En peu de temps, Ézéchiel surgit du papier, parfaitement fidèle au souvenir qu’en gardait Morosini.
    — C’est prodigieux ! exhala celui-ci. Vous avez même saisi le regard avec cette expression à la fois avide et orgueilleuse qui m’a frappé. Décidément la liste de vos talents cachés s’allonge chaque jour un peu plus !
    — Ne va pas me la rendre vaniteuse ! grogna M me  de Sommières Et maintenant que nous savons à quoi il ressemble, que faisons-nous ?
    — Si j’ai bien compris, dit Marie-Angéline qui reprenait peu à peu sa couleur normale, ces messieurs doivent aller explorer… un certain lieu dont j’ai mal saisi le nom…
    — Massada ! maugréa Morosini. Une plateforme rocheuse en forme de fuseau de quelque sept cents mètres de long sur environ trois cent cinquante dans sa plus grande largeur. La moindre des choses à fouiller ! De quoi y passer le reste de sa vie. En admettant qu’il y ait une chance d’y retrouver les pierres, ce que je me refuse à croire. Songez que le drame dont Massada a été le théâtre remonte à l’an 73 de l’ère chrétienne ! Si ces damnés « sorts sacrés » y sont allés, ils doivent en être sortis depuis belle lurette !
    — On n’en sait rien du tout ! affirma Vidal-Pellicorne. Si ton rabbin pense qu’il y a là une piste, il faut l’explorer…
    — S’il en est si sûr, pourquoi n’explore-t-il pas lui-même ?
    — Parce qu’on ne s’improvise pas archéologue, mon bon, et qu’il le sait. En outre, il a peut-être d’autres raisons. De toute
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