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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable
Autoren: Raymond Khoury
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! La cible se dirige vers le bâtiment principal ! Vous, allez-y !
    Deux soldats vêtus de la tenue noire des Forces spéciales me surplombaient. Je sentis qu’on me libérait les bras et qu’on ôtait lentement le tuyau de ma gorge. Je vomis la bile qui s’était accumulée. J’avais le crâne en compote. Ils m’accordèrent trois secondes pour reprendre mes esprits et me soulevèrent. Je me retrouvai en face de Munro.
    — Tu es d’attaque ? fit-il.
    J’avais l’impression qu’on s’était servi de ma tête dans une partie de flipper géant.
    — Comment tu nous as retrouvés ?
    Il éluda la question avec une grimace.
    — C’est une longue histoire…
    — Alex, Tess… Où sont-ils ?
    — Dans le bâtiment principal.
    J’étais stupéfait.
    — Ils ne sont pas avec vous ?
    — Ils sont dans le bâtiment principal, répéta-t-il, d’une voix dure, un peu plus lentement, comme si j’avais du mal à en comprendre la signification.
    J’étais furieux.
    — Pourquoi ne les avez-vous pas récupérés d’abord ?
    — Merde, amigo , tu allais crever ici. Tu as vraiment envie de contester mes décisions ?
    Incrédule, je lui jetai un regard furieux.
    — Il est où, ce foutu bâtiment ?
    — Suis-moi.
    — Il me faut une arme…
    Munro fit basculer sa mitraillette MP-4 sur le côté, sortit son Glock de son étui et me le tendit.
    Il partait déjà vers la sortie lorsqu’un détail me revint.
    — Attends ! beuglai-je.
    Je parcourus la pièce du regard, en quête du tube d’acier inox que Navarro nous avait montré.
    — La drogue ! Il y a un échantillon, là, quelque part…
    Tout à coup je le repérai.
    Aux pieds de Munro.
    Il suivit mon regard, ramassa le tube. Il le mit dans sa poche avec un sourire satisfait.
    — On y va ! gueula-t-il avant de sortir, en direction de la maison.
    J’étais sur ses talons.
    Nous prîmes un passage étroit menant à un vieil escalier, qui nous conduisit à l’extérieur. Penchés en avant, nous longeâmes en courant un chemin qui traversait un espace découvert de la taille d’un terrain de football, en direction de l’hacienda. Ce faisant, je repérai plusieurs hommes de l’unité de Munro, à couvert derrière un abreuvoir en pierre, pris dans une violente fusillade avec des sbires de Navarro, pour certains abrités derrière un pick-up.
    Munro ne leur accorda pas un regard. Nous courions vers la maison.
    Nous nous trouvions à plus de cent mètres de l’entrée principale du bâtiment lorsque je vis Tess. Elle avait le visage ensanglanté, mais elle courait et ne semblait pas grièvement blessée. Il ne m’en fallait pas plus pour comprendre que Navarro s’était emparé d’Alex, et que Tess avait été impuissante à l’arrêter. J’agitai le bras qui tenait le revolver et lui criai : — Baisse-toi !
    Le bruit d’un moteur qui s’emballe domina soudain celui de la fusillade. Il venait de l’autre côté de ce qui ressemblait à des écuries abandonnées, à gauche de la maison. Sur la gauche d’un passage en arcades, j’aperçus une Jeep qui venait de démarrer en trombe et s’éloignait de nous.
    Navarro. Et Alex.
    Munro fit un signe, vers l’autre côté de la maison.
    — J’ai vu deux quads, là-bas, près du cimetière !
    Sans attendre ma réponse, il partit à toutes jambes vers la poignée de pierres tombales brisées qu’on apercevait sur le côté de la maison. Tous mes muscles me criaient que j’aurais dû courir dans la direction du bruit de moteur. Si nous perdions de vue Navarro et Alex, je craignais que nous ne les retrouvions jamais. Mais Munro avait raison. A pied, nous n’aurions jamais rattrapé la Jeep. Je ne pouvais pas non plus perdre du temps en rejoignant Tess, malgré mon envie. A mon grand désespoir, ce serait pour plus tard. Je m’efforçai d’oublier mon dos endolori et mon crâne torturé, et de courir le plus vite possible.
    Je rattrapai Munro tout au bout du cimetière. Il avait démarré la première moto et me criait de me hâter.
    Je sautai sur le deuxième quad, démarrai sans attendre et fonçai sur les traces de la Jeep, suivi de Munro à moins de dix mètres derrière moi.
    Nous arrivâmes à la hauteur d’un grand bâtiment de pierre délabré, puis à l’extrémité opposée de l’espace rectangulaire. Il était évident que les hommes de Munro étaient en train de remporter la bataille qui les opposait aux tueurs de Navarro. Les cadavres de deux des voyous gisaient derrière le pick-up criblé
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