Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Roman des Rois

Le Roman des Rois

Titel: Le Roman des Rois
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
Boniface VIII et Philippe le Bel. Ce conflit entre l’Église et sa « fille
aînée », entre la papauté et l’État, fait aussi partie de l’héritage légué par les rois capétiens.

    À peine un peu plus de neuf siècles nous séparent de ces rois, et c’est si peu dans l’infinie coulée de temps qu’est l’histoire des hommes.
    Et cependant, c’est à peine si l’on sait encore comment ces grands rois du xiii e  siècle – Conquérant, Saint, Énigmatique – se nommèrent.
    Combien sommes-nous, Français de ce xxi e  siècle, à savoir que la dépouille de Philippe le Bel, mort le 29 novembre 1314 à Fontainebleau, fut déposée au couvent des Bernardins où on l’embauma avant de porter son corps sur une litière à Notre-Dame, puis à l’abbaye de Saint-Denis ?

    Mais pourquoi doit-on se souvenir ?
    Parce que nous sommes, dès lors que nous vivons ici, les enfants de ces lieux, de ces arches de pierre poussées jusqu’à nous par le grand vent de la foi.
    Et que si nous voulons vivre et léguer à notre tour ce qui nous a été transmis, nous devons communier avec cette histoire.
    Communier, c’est-à-dire connaître avec le coeur et l’esprit.
    Voilà pourquoi j’ai écrit ce Roman des Rois .

la lignée capétienne
    Hugues Capet † 996
    Robert II le Pieux † 1031
    Henri I er † 1060
    Philippe I er † 1108
    Louis VI † 1137
    Louis VII † 1180

    Philippe II Auguste, le Conquérant † 1223

    Louis VIII † 1226

    Louis IX, Saint Louis, le Croisé † 1270

    Philippe III † 1285

« Ô France, tourmentée par les agents financiers de ton roi, tu as eu à supporter de dures lois et de terribles moments…
    « Regarde cependant partout ailleurs : les autres rois qui gouvernent à leur guise sont encore de pire condition. Ils imposent au pauvre peuple comme à l’Église un joug encore plus despotique. Reconnais, en somme, que tu es gouvernée par un roi d’humeur bienveillante, et ne te plains pas, obéissant à un tel roi, de ne pas être courbée sous la triste domination de Richard l’Anglais, ou rongée par la dure tyrannie d’un roi allemand. »
    H enri de T horenc, sous le règne de Philippe Auguste, vers 1210.

PROLOGUE
    (1321-1322)
    Dieu n’a pas voulu ce qui a commencé à la Saint-Jean de l’an de grâce 1321. Je le sais.
    Philippe V, qu’on appelait le Long, régnait sur le royaume de France, et moi, Hugues de Thorenc, comte de Villeneuve, j’étais son vassal.
    Ce jour-là, 27 décembre, les soldats du guet ont surpris à Paris, non loin de la place de Grève, un homme aux mains et aux pieds enveloppés de chiffons, au visage dissimulé, qui psalmodiait, penché sur la margelle d’un puits.
    Ils l’ont forcé à coups de hallebarde à se redresser, à montrer ce corps qu’il cachait. Ses mains, ses pieds, ses traits n’étaient que plaies et boursouflures. Plus de bouche et plus de nez, plus de doigts et plus d’orteils.
    Ils ont passé à la question ce lépreux, qui, au mépris de toutes les ordonnances, avait quitté les enclos réservés à ceux que Dieu a punis en les livrant au mal rongeur.

    L’homme se nommait Bazin. Il prétendait avoir été prêtre, et, après qu’on l’eut menacé du feu purificateur, il avoua que lui et les siens avaient reçu mission d’empoisonner les puits, les fontaines, les sources, les blés, les vins, « en vue de faire périr ceux qui n’étaient pas comme eux », ou bien de les faire dévorer par la lèpre et qu’ils subissent ainsi, eux aussi, cette malédiction.
    Bazin confessa qu’il existait une grande conspiration liant les lépreux du monde entier pour se partager les royaumes et les biens de la terre. L’un d’eux serait roi de France, un autre comte de Valois, un troisième abbé de Marmoutier, et chacun aurait sa part.
    On le soumit à la « géhenne » renforcée afin de lui arracher tout ce qu’il savait de cette oeuvre démoniaque.
    On apprit d’abord que le poison était un mélange de sang humain, d’urine et de trois herbes, puis on mettait à macérer dans cette mixture des hosties.

    Quand on eut broyé l’un des genoux de Bazin et qu’on l’eut menacé de faire éclater l’autre à coups de maillet, il livra ses derniers secrets.
    L’ordre avait été donné par les rois maures de Grenade et de Tunis d’empoisonner les chrétiens. Ces souverains avaient, par écrit, transmis leur volonté et la composition du poison aux Juifs, à charge pour ces derniers, en
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher