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Le maréchal Ney

Le maréchal Ney

Titel: Le maréchal Ney
Autoren: Frédéric Hulot
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qu’un général autrichien, le baron de Hompesch. Kléber pouvait être fier de sa recrue. Elle n’allait pas s’arrêter là. Ney avait compris l’importance de la régularité du ravitaillement pour une armée en campagne. L’interrompre assurait la moitié de la victoire. Qu’ils fussent terrestres ou fluviaux, il s’attaqua à tous les convois, en détruisit un grand nombre et, par sa mobilité, déjoua la poursuite des régiments lancés à ses trousses. Dans ses actions, il montrait une incroyable ténacité. Lorsque les Autrichiens formèrent un grand convoi de farine, Ney se jeta sur ses traces, mais avec trop peu de moyens pour en anéantir l’escorte. Les ennemis lui échappèrent et crurent mettre les vivres à l’abri en les faisant entrer dans la ville de Neuss. L’obstacle n’arrêta pas Ney. Faisant mettre pied à terre à ses hommes, il escalada les remparts, mit en fuite les Autrichiens complètement surpris et anéantit le convoi.
    Il commençait à sortir de l’anonymat. Les généraux commandant les différents corps de l’armée appréciaient son travail. Bernadotte lui écrivait : « Continue à houzarder, je te seconderai de tout mon pouvoir... » Et quand Lefebvre manquait de fourrage pour sa cavalerie, il s’adressait à Ney pour lui en procurer.
    Lorsqu’un peu plus tard, le 1 er novembre, Kléber victorieux arriva devant Maastricht, il somma par un coup de bluff la place de se rendre et choisit Ney pour porter son ultimatum aux magistrats de la ville. Bien qu’il eût tout mis en oeuvre pour intimider ces bourgeois, Ney échoua. Le gouverneur militaire, le prince de Hesse, ne se laissa pas émouvoir et il fallut ouvrir la tranchée. La ville devait toutefois capituler quatre jours plus tard, quand arriva l’artillerie de siège. Ney apprenait à manier la diplomatie musclée.
    De ses bureaux de Paris, Carnot n’entendait pas laisser souffler cette armée victorieuse, mais épuisée. Lui faisant effectuer une conversion à droite, il la lança contre Mayence défendue par cent mille Prussiens. Cette fois, Kléber se fâcha. Pourtant, il lui fallut obéir et il entreprit le blocus de la ville, mais avec de si faibles moyens que, devant le représentant Merlin qui faisait office de commissaire politique, il s’écria :
    — Un blocus cela, un blocus de mon cul !
    Plus modestement, Ney jouait son rôle et harcelait les défenses ennemies. Le 10 décembre 1794, il effectuait une reconnaissance quotidienne lorsqu’il découvrit que, la nuit précédente, l’ennemi avait commencé la construction d’un bastion en terre auquel il travaillait avec ardeur.
    À la tête de son escadron composé de chasseurs et de dragons, il en fit rapidement le tour, avec l’intention d’en disperser les occupants et de détruire l’ouvrage. Il y pénétra par la gorge non gardée et se retournait pour donner l’ordre de sabrer les sapeurs, quand il constata avec stupeur qu’il était seul. Ses cavaliers avaient pris la fuite. Faisant volter, sa bête, il recula en se frayant un chemin à coups de sabre, au milieu d’une grêle de balles qui traversèrent ses habits. L’une d’elles lui. perça le bras. Par chance, sa monture indemne le reconduisit au camp où on le croyait déjà tué ou pris.
    Transporté à l’hôpital, il fut examiné par un chirurgien qui, devant l’importance de la blessure, parla tout net de l’amputer, ce qui eût brutalement mis fin à sa carrière. Entrant dans une violente colère, Ney se cloîtra dans sa chambre et posta une sentinelle à la porte pour en interdire l’accès au médicastre. Là il se soigna avec de l’eau blanche, solution à base d’eau de Cologne qui constituait un excellent antiseptique. Mais l’inaction le plongeait dans une profonde mélancolie et, pour le distraire, Kléber et Merlin, qui espéraient le voir se rétablir rapidement, firent venir des musiciens et des jeunes filles pour lui donner des spectacles et probablement davantage.
    Après cet exploit, le général l’expédia chez lui en permission. Il n’y était pas retourné depuis son incorporation. Son père, ses amis, toute la municipalité l’accueillirent en héros. Ce fut à lui de raconter ses campagnes. Néanmoins, il craignait qu’on ne l’oubliât et le repos lui pesa vite. Merlin, qui savait à quoi s’en tenir à son sujet, lui écrivit : « Guéris-toi et reviens bientôt nous prêter ton bras contre les ennemis de la patrie. »
    En même
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