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Le Japon

Le Japon

Titel: Le Japon
Autoren: Collectif
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Kitakyûshû ou Nagasaki qui lui ressemblent, combien de Tokyo ou de Nagoya installés au bord de vastes plaines alluviales qui ne seront urbanisées qu’à partir des années 1960 ?
    Le Japon n’est pas « surpeuplé ». Une civilisation millénaire a habitué les Japonais – par l’éducation familiale, l’école, les habitudes collectives – à fonctionner en groupe, tout en se préoccupant d’autrui. Il s’agit non seulement de faire face au « regard de l’autre », mais aussi de tenir compte de son voisin par respect sinon par solidarité. La vie collective dense est régulée par la politesse, ce qui n’exclut pas des formes violentes d’échappatoire.

Une civilisation sans agriculture
    Dans l’évolution des sociétés humaines, une étape essentielle est franchie avec le passage à une économie agropastorale, souvent rapidement caractérisée par la production de poteries ainsi que par la sédentarisation. Cette évolution correspond à ce qu’on appelle le Néolithique. Bref, une société néolithique est une société agraire.
    La néolithisation de l’Extrême-Orient (avec la culture du riz puis du millet selon les régions) débute vers 6000 avant notre ère et elle aurait atteint la péninsule coréenne vers l’an 1000 avant notre ère. Au Japon, le processus de néolithisation s’enclenche autour des VI e et V e  siècles avant notre ère, avec l’apparition des premières sociétés à caractère véritablement agraire, accompagnées de leur habitat groupé et d’une forte production de poterie. Pour désigner ces premiers riziculteurs, les archéologues japonais parlent de période et de culture Yayoi – du nom du quartier de Tokyo où fut mis au jour pour la première fois le type de poterie qui les caractérise.
    L’originalité du terrain préhistorique japonais tient en réalité davantage à la période qui précède l’avènement des sociétés agraires « néolithiques » : la période Jômon, qui ne se laisse pas aisément catégoriser. Celle-ci doit son nom au décor « cordé » de sa poterie ( jômon signifiant en japonais « décor [en impression] de corde »). Elle est définie comme le cadre d’une société de chasseurs-collecteurs, établis des îles principales de l’archipel des Ryûkyû (Okinawa) jusqu’au nord extrême de l’archipel japonais. Chronologiquement, l’intervalle qui couvre la période Jômon est particulièrement long, puisque, de la fin du XI e  millénaire au VI e  siècle avant notre ère, ce sont presque dix mille ans d’histoire qui sont concernés.
    Le début de la période Jômon compte de fortes ressemblances avec ce que connaît l’Europe au Mésolithique, la période qui précède le Néolithique : fabrication d’outils et d’armes en pierre (obsidienne dans le cas japonais), utilisation croissante de l’arc et de la flèche, adoucissement climatique de l’Holocène consacrant l’avènement de la vie dans la grande forêt et augmentation de l’importance des ressources aquatiques sur les côtes. Très rapidement cependant, à partir du VIII e  millénaire avant notre ère, le Jômon connaît des évolutions qui en font, dans l’est du pays, un cas « à part » : une sédentarisation, une production importante de poteries, comme les sociétés néolithiques… mais pas d’agriculture.
    Faisant écho aux changements climatiques qui se produisent à l’échelle terrestre, après le dernier épisode rigoureux de la dernière glaciation, il y a entre 13 000 et 11 000 ans, l’archipel japonais, durant la première moitié de l’Holocène, voit ses côtes modifiées au fur et à mesure que le niveau des mers s’élève. À ce phénomène coïncide une hausse des températures, suivie d’une stabilisation du niveau de la mer qui va durer environ un millier d’années. Après quoi s’enclenchera un long processus de régression marine ainsi qu’un refroidissement.
    Dans un premier temps, celui de la stabilisation, les conditions climatiques demeurent extrêmement favorablesaux sociétés humaines. C’est durant cette période, entre le VII e et le IV e  millénaire avant notre ère, que les groupes se stabilisent et se sédentarisent durablement. En témoignent les spectaculaires concentrations d’amas coquilliers découverts par les archéologues. Il s’agit de « déchets de cuisines » : ces imposants monticules sont formés par les rejets de consommation de mollusques au fil des
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