Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon
Autoren: Axel Aylwen
Vom Netzwerk:
qu'Omun enroulait avec soin autour de la taille de son maître. Puis ils aidèrent ensuite le Seigneur de la Vie à passer une tunique de soie pourpre à col mandarin, ornée en son centre de boutons filigranés.
    Le souverain réclama alors son coffret à bijoux et les esclaves, médusés, le virent ouvrir une véritable boîte à trésors, remplie de bagues et de bracelets. Ses doigts furent bientôt ornés de pierres précieuses et de diamants. Devant les regards éblouis de ses serviteurs, il remit à chacun d'eux une petite pierre de valeur pour s'assurer de leur coopération.
    Enfin Omun, seul autorisé à toucher le chef royal, plaça sur sa tête un magnifique chapeau conique tout en or, puis se mit humblement aux ordres de Sa Majesté.
    «Nous allons respirer une dernière fois l'air de la cour, annonça Naraï. Car c'est aujourd'hui que nous allons mourir. Maintenant, vous tous, soutenez-nous. »
    Paralysés par le respect, les serviteurs levèrent les yeux vers Omun pour lui demander ce qu'ils devaient faire.
    «Qu'attendez-vous encore? s'écria le roi. N'avez-vous pas entendu le dernier souhait de votre souverain? Voulez-vous que nous vous maudissions, vous et votre famille, dans votre vie suivante et toutes les autres à venir?»
    Tremblant de peur, ils soutinrent le monarque et l'aidèrent à sortir de sa chambre et à parcourir lentement le corridor. A la sortie du saint des saints, les «Bras rouges» se prosternèrent, mais le roi leur ordonna de se relever et de l'accompagner.
    Il traversa alors à petits pas la partie du Palais contrôlée par Petraja. Son aspect était si majestueux, sa présence si stupéfiante et ses malédictions à l'égard de ceux qui oseraient se dresser contre lui si redoutables que, l'un après l'autre, les gardes de Petraja reculèrent pour le laisser passer. Il atteignit enfin la cour centrale où se déroulait la scène extraordinaire que son messager lui avait décrite. Tous les mandarins du Palais étaient assemblés et prosternés, tandis qu'au centre se dressait Petraja, l'épée levée au-des-sus de sa tête. A ses pieds était agenouillé Pra Piya qui gémissait hystériquement, pieds et poings liés. Au même instant, l'épée de Petraja fendit l'air en sifflant et la tête du jeune courtisan roula à terre. Non loin de là, Sunida se tenait agenouillée, tête baissée.
    Un silence étrange, lourd de respect et de crainte, tomba sur l'assemblée, sidérée devant l'apparition du roi en grande tenue. Petraja s'immobilisa à son tour, stupéfait. Puis il aboya un ordre, mais personne n'osa bouger. Troublé, il répéta son ordre aux deux gardes les plus proches de lui. Après un instant d'hésitation, ils se dirigèrent en rampant vers la tête de Pra Piya et l'élevèrent, encore toute dégoulinante de sang. Frappée de terreur, l'assemblée silencieuse regardait tour à tour Petraja et le roi. La tension était presque insoutenable. Deux volontés s'affrontaient.
    Lentement, les deux gardes s'approchèrent de Sunida, brandissant la tête coupée, et Petraja leur ordonna de la suspendre à son cou, ainsi que l'exigeaient les usages pour les complices d'une même conspiration. En l'absence de Phaulkon, Sunida avait été choisie pour le représenter et porter ce macabre pendentif autour du cou pendant trois jours avant de subir le même sort.
    Le ciel s'était assombri et un froid étrange tomba sur la cour. Levant un bras en direction des deux gardes, le Seigneur de la Vie tonna : «Arrêtez! »
    Ils obéirent, indécis, en voyant le roi s'avancer vers Petraja et pointer dans sa direction un doigt tremblant.
    « Quel infâme complot as-tu encore fomenté, traître venimeux? Ne pouvais-tu attendre notre dernier soupir? Ne restons-nous en vie que pour voir détruire tout ce pour quoi nous avons vécu ? Tu as assassiné ou éloigné nos plus fidèles amis, et seule la crainte de la vengeance de notre peuple te retient de porter la main sur notre cou affaibli. Tu as le sang de Pra Piya sur les mains, et c'est autour de ton cou à toi que devrait pendre sa tête coupée. Si nous n'étions pas intervenu, tu t'apprêtais à faire subir le même sort à la fidèle Sunida. Pourquoi? Parce qu'elle appartient à Vichaiyen et que tu n'as pas su t'emparer de celui-ci. Tu n'es même pas digne de remplir son bol de riz! Tu l'as qualifié de traître mais tu savais très bien qu'à tout moment il pouvait se mettre à l'abri au fort de Bangkok. Au lieu de cela, il a choisi de
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher