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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke
Autoren: Arthur Conan Doyle
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à Monmouth. Et pour commencer, effacez-en tout ce que vous
avez entendu dans la salle du Conseil. Que cela soit comme si l'on
n'avait rien dit ! Est-ce fait ?
    – Je comprends que cela ne représentait point
les véritables pensées de Votre Grâce.
    – Il s'en fallait de beaucoup, capitaine. Mais
je vous en prie, dites-moi quelles raisons les rebelles ont-ils de
compter sur le succès ? Vous avez dû entendre votre colonel et
d'autres discuter sur ce sujet, ou remarquer d'après leur attitude
ce qu'ils en pensaient. A-t-on bon espoir de tenir tête aux troupes
du Roi ?
    – Jusqu'à présent, répondis-je, on n'a eu que
des succès.
    – Contre les gens de la milice. Mais ils
verront qu'il en est tout autrement quand ils auront affaire à des
troupes exercées. Et pourtant !… et pourtant… Il y a une chose
que je sais, c'est que tout échec de l'armée de Feversham causerait
un soulèvement général dans tout le pays. D'autre part, le parti du
Roi est actif. Chaque courrier nous apporte la nouvelle de
renforcements par des levées. Albemarle maintient encore la milice
dans l'Ouest. Le comte de Pembroke est en armes dans le Comté de
Wilts. Lord Lumley arrive de l'Est avec les troupes du Sussex. Le
Comte d'Abingdon tient le Comté d'Oxford. À l'Université, les
bonnets et les robes font partout place aux casques et aux
cuirasses. Les régiments hollandais de Jacques se sont embarqués à
Amsterdam. Et pourtant Monmouth a gagné deux batailles. Pourquoi
n'en gagnerait-il pas une troisième. Les eaux sont troubles… bien
troubles.
    Le Duc allait et venait, les sourcils froncés,
se disait tout cela à lui-même plutôt qu'à moi, hochait la tête de
l'air d'un homme dans la plus embarrassante incertitude.
    – Je voudrais que vous disiez à Monmouth,
fit-il enfin, que je lui sais gré des papiers qu'il m'a envoyés,
que je les lirai et les examinerai avec l'attention convenable, et
que je l'aiderais si je n'étais entravé par des gens qui me serrent
de près et qui me dénonceraient si je laissais voir mes véritables
pensées. Dites-lui que s'il amène son armée dans ce pays-ci, je
pourrai alors me déclarer ouvertement pour lui, mais que le faire
en ce moment serait ruiner la fortune de ma maison sans lui être
utile en quoi que ce soit. Pouvez-vous lui porter ce
message ?
    – Je le ferai, Votre Grâce.
    – Dites-moi, demanda-t-il, comment Monmouth se
comporte-t-il en cette entreprise.
    – En chef sage et vaillant, répondis-je.
    – C'est étrange, murmura-t-il. À la cour, on
ne cessait de dire, par manière de plaisanterie, qu'il avait à
peine assez d'énergie ou de constance pour achever une partie à la
balle et qu'il jetait toujours sa raquette avant d'avoir amener le
coup gagnant. Ses projets étaient comme une girouette, tournant à
tous les vents. Il n'avait de constant que son inconstance. Il est
vrai qu'il a commandé les troupes du Roi en Écosse, mais tout le
monde savait que Claverhouse et Dalzell ont été les véritables
vainqueurs au Pont de Bothwell. À mon avis, il ressemble à ce
Brutus de l'Histoire Romaine qui feignit d’être faible d'esprit
pour masquer ses ambitions.
    Le Duc avait repris ses propos qu'il adressait
à lui-même plutôt qu'à moi.
    Aussi ne fis-je aucune remarque, si ce n'est
pour rappeler que Monmouth s'était gagné le cœur du petit
peuple.
    – C'est là qu'est sa force, dit Beaufort. Il a
dans les veines le sang de sa mère. Il ne trouve pas indigne de
serrer la patte sale de Jerry le rétameur, ou de disputer le prix
de la course à un rustaud sur la pelouse du village. Ce sont ces
mêmes rustauds qui l'ont soutenu, alors que des amis de la haute
noblesse sont restés à l'écart. Je voudrais bien pouvoir lire dans
l'avenir. Mais vous avez mon message, capitaine, et j’espère que si
vous y changez quelque chose en le faisant connaître, ce sera pour
y mettre plus de chaleur et de bienveillance. Maintenant il est
temps que vous partiez, car les gardes seront relevés dans moins de
trois heures et votre évasion sera découverte.
    – Mais comment partir ? demandai-je.
    – Par ici, répondit-il, en ouvrant la fenêtre
et faisant glisser la corde sur la poutre dans ce sens. La corde
sera peut-être trop courte d'un ou deux pieds, mais vous avez de la
taille de reste pour y suppléer. Lorsque vous aurez pris terre,
suivez le chemin sablé qui tourne à droite jusqu'à ce qu'il vous
amène sous les grands arbres du parc. Le septième de ces arbres
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