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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint
Autoren: Fiona Buckley
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massive, surmontée d’une torche fixée au mur. Notre guide choisit une clef et la glissa dans la serrure.
    — Je ne pense pas, murmura Cecil à mon oreille, que vos crochets auraient beaucoup d’effet sur cette porte.
    — Vous avez raison, répondis-je platement, tâtant dans un geste instinctif ma poche secrète et son contenu.
    Je n’étais pas d’humeur à goûter les plaisanteries.
    Le porte-clefs ouvrit la porte et entra.
    — De la visite, Mew ! Une jolie dame, avec ça. Veinard, va !
    Il s’écarta et me fit signe d’avancer.
    — Nous serons tous là, mais prenez garde, me recommanda Cecil.
    J’entrai. L’étroit cachot puait la sueur et l’ordure. Un soupirail, tout en haut, versait une maigre lumière. Contre le mur le plus éloigné de la porte, Mew s’était recroquevillé sur une paillasse, les genoux remontés sous le menton comme s’il tentait désespérément de protéger les organes qui seraient bientôt exposés à la lame du bourreau. Quand le porte-clefs m’annonça, sa seule réponse fut un gémissement.
    — Mr. Mew ? dis-je avec hésitation.
    Je m’approchai de lui, nerveuse, n’aspirant qu’à en finir et à m’en aller. Je posai la main sur son épaule. Il tressaillit, mais leva les yeux vers moi. J’y vis une terreur farouche, presque animale.
    — Vous !
    Il se redressa lentement, comme si ce mouvement lui coûtait. Dans la pénombre, je distinguai les cheveux trop longs pendant sur ses oreilles, et quand il leva la main pour les écarter de ses yeux, une chaîne tinta. Il était amaigri ; ses poignets osseux étaient entravés et reliés à des chaînes qui pendaient du mur, au-dessus de la paillasse. Il pouvait s’en éloigner de quelques pas, sans plus. Il avait des vêtements chauds et des couvertures – on ne lui permettrait pas de mourir de froid –, mais tout était d’une saleté repoussante, et il sentait mauvais.
    J’avais voulu me vêtir avec simplicité pour cette visite, mais je pouvais difficilement marcher aux côtés de Sir William et du lieutenant de la Tour en ayant l’apparence d’une pauvresse. Ma robe et ma cotte étaient sans prétention, en fin lainage marron sur du jaune pâle, cependant la jupe et les manches étaient brodées, et mon vertugadin était assez large. Tant d’élégance me semblait déplacée.
    Mew attendait que je dise quelque chose. Je devais me lancer.
    — Mr. Mew, je… J’étais contrainte d’agir comme je l’ai fait, mais je souffre de vous savoir dans cet état. Je suis venue… Je suis venue vous dire que j’implorerai Dieu afin que, dans sa miséricorde, il veuille abréger vos souffrances.
    — Suis-je censé vous remercier ? s’enquit Mew. Eh bien, j’aurai besoin de prières, voilà qui est clair !
    — Vous les aurez. Je vous le promets.
    J’hésitai, puis tendis ma main droite et serrai la sienne rien qu’un instant. Ma peau répugnait au contact de sa paume froide et humide, et les cicatrices de brûlures palpitèrent un instant sous cette pression. Je m’efforçai de ne pas la lâcher trop vite.
    Dans un faible effort pour se dominer, il répondit :
    — Désolé de ne pouvoir vous rendre la pareille. Mes prières, vous n’en avez pas besoin.
    — Vous pourriez m’éclairer sur un point. J’aimerais savoir quelle information Dawson avait entendue à Lockhill. Il écoutait aux portes, c’est bien ça ?
    — Lui ? Oui. Toujours à fureter, à fouiner… Jennet l’a vu l’oreille collée à la porte de la pièce du fond, où la famille entendait la messe. Elle me l’a dit. Pour elle, ce n’était qu’un sujet de conversation banal. Elle ignorait que j’étais directement concerné, avec Crichton.
    — Ainsi, c’est vous qu’il écoutait ! Que disiez-vous ? Je voudrais savoir… comprendre.
    — Quelle importance ? dit-il, haussant les épaules, avant de répondre tout de même. J’essayais de démontrer à Crichton la vanité de ce projet. Tout dépendait de la crédulité de Wilkins, mais tôt ou tard il comprendrait que cela ne servait à rien et que nous l’avions berné. Wilkins n’est qu’un imbécile, mais il serait un ennemi dangereux si jamais Marie Stuart accédait au trône et s’il retrouvait le pouvoir. Je souhaitais tout arrêter, mais ils ne voulaient rien entendre. Je priais pour que Mason se tue dans sa machine volante, car alors je n’aurais plus tremblé à l’idée qu’il découvre que j’avais copié son idée. Je l’encourageais
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