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La Sorcière

La Sorcière

Titel: La Sorcière
Autoren: Jules Michelet
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essaye de proscrire les grandes fêtes populaires de l'Âne, des Innocents, des Enfants, des Fous. Elle n'y réussit pas avant l'avènement de l'esprit moderne.
    7. Vetuslatem novitas,
Umbram fugat claritas,
Noctem lux eliminat ! ( Ibidem .)
    8. Voir passim les Capitulaires.
    9. Un très-illustre Breton, dernier homme du moyen âge, qui pourtant fut mon ami, dans le voyage si vain qu'il fit pour convertir Rome, y reçut des offres brillantes. « Que voulez-vous ? disait le Pape. — Une chose : être dispensé du Bréviaire. !. Je meurs d'ennui. »
    10. C'est le célèbre aveu d'Ilincmar.
    11. Différence trop peu sentie, trop peu marquée par ceux qui ont parlé de la recommandation personnelle , etc.
    12. Grimm, Rechts alterthümer , et mes Origines du droit .
    13. Grimm, au mot Aleu .
    14. C'est ce qui arriva au comte d'Avesnes, quand sa terre libre fut déclarée un simple fief, et lui, le simple vassal, l'homme du comte de Hainaut. — Lire la terrible histoire du grand chancelier de Flandre, premier magistrat de Bruges, qui n'eut fut pas moins réclamé comme serf. Gualterius, Scriptores rerum Francicarum , xiii , 334.

III
    Le petit démon du foyer
    Les premiers siècles du moyen âge où se créèrent les légendes ont le caractère d'un rêve. Chez les populations rurales, toutes soumises à l'Église, d'un doux esprit (ces légendes en témoignent), on supposerait volontiers une grande innocence. C'est, ce semble, le temps du bon Dieu. Cependant les Pénitentiaires , où l'on indique les péchés les plus ordinaires, mentionnent les souillures étranges, rares sous le règne de Satan.
    C'était l'effet de deux choses, de la parfaite ignorance, et de l'habitation commune qui mêlait les proches parents. Il semble qu'ils avaient à peine connaissance de notre morale. La leur, malgré les défenses, semblait celle des patriarches, de la haute antiquité, qui regarde comme libertinage le mariage avec l'étrangère, et ne permet que la parente. Les familles alliées n'en faisaient qu'une. N'osant encore disperser leurs demeures dans les déserts qui les entouraient, ne cultivant que la banlieue d'un palais mérovingien ou d'un monastère, ils se réfugiaient chaque soir avec leurs bestiaux sous le toit d'une vaste villa . De là des inconvénients analogues à ceux de l' ergastulum antique, où l'on entassait les esclaves. Plusieurs de ces communautés subsistèrent au moyen âge et au delà. Le seigneur s'occupait peu de ce qui en résultait. Il regardait comme une seule famille cette tribu, cette masse de gens « levants et couchants ensemble, » — « mangeant à un pain et à un pot. »
    Dans une telle indistinction, la femme était bien peu gardée. Sa place n'était guère haute. Si la Vierge, la femme idéale, s'éleva de siècle en siècle, la femme réelle comptait bien peu dans ces masses rustiques, ce mélange d'hommes et de troupeaux. Misérable fatalité d'un état qui ne changea que par la séparation des habitations, lorsqu'on prit assez de courage pour vivre à part, en hameau, ou pour cultiver au loin des terres fertiles et créer des huttes dans les clairières des forêts. Le foyer isolé fit la vraie famille. Le nid fit l'oiseau. Dès lors, ce n'étaient plus des choses, mais des âmes... La femme était née.
     
    Moment fort attendrissant. La voilà chez elle . Elle peut donc être pure et sainte, enfin, la pauvre créature. Elle peut couver une pensée, et, seule, en filant, rêver, pendant qu'il est à la forêt. Cette misérable cabane, humide, mal close, où siffle le vent d'hiver, en revanche, est silencieuse. Elle a certains coins obscurs où la femme va loger ses rêves.
    Maintenant, elle possède. Elle a quelque chose à elle. — La quenouille , le lit , le coffre , c'est tout, dit la vieille chanson 15. . — La table s'y ajoutera, le banc, ou deux escabeaux... Pauvre maison bien dénuée ! mais elle est meublée d'une âme. Le feu l'égaye ; le buis bénit protège le lit, et l'on y ajoute parfois un joli bouquet de verveine. La dame de ce palais file, assise sur sa porte, en surveillant quelques brebis. On n'est pas encore assez riche pour avoir une vache, mais cela viendra à la longue, si Dieu bénit la maison. La forêt, un peu de pâture, des abeilles sur la lande, voilà la vie. On cultive peu de blé encore, n'ayant nulle sécurité pour une récolte éloignée. Cette vie, très-indigente, est moins dure pourtant pour la femme ; elle n'est pas brisée,
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