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La complainte de l'ange noir

La complainte de l'ange noir

Titel: La complainte de l'ange noir
Autoren: Paul C. Doherty
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en esquissant le geste sur son propre cou. Et ensuite, qu’ai-je fait, Messire le gratte-papier ?
    — Vous avez, je suppose, chargé le corps sur votre cheval pour l’emporter dans une crique où se trouvait une petite embarcation. Puis vous avez longé la côte jusqu’à la grève de Hunstanton. Vous avez décapité le corps, fiché la tête sur un poteau et rejeté la dépouille sur le rivage, au-dessous de la limite des hautes eaux. La marée montante effaça la trace de vos pas et du bateau traîné sur le sable.
    Le père Augustin opina du chef :
    — Ingénieux ! murmura-t-il. J’ai mis cette tête sur un poteau en espérant qu’on accuserait les pastoureaux. Je suis remonté dans l’embarcation et me suis un peu éloigné au large. J’ai vu la mer aplanir le sable et faire disparaître toute trace de ma présence. Seul le corps de Cerdic demeura sec en grande partie.
    Il tendit sa main libre vers Corbett :
    — Vous auriez dû périr sur la grève. Je vous ai épié lorsque vous êtes parti pour l’Ermitage. J’ai appris comment ce misérable Maître Joseph vous avait défié. J’ai emporté les sachets de parfum d’Amelia.
    Il cligna des yeux.
    — Mais nous perdons du temps. Allons, venez, Sir Hugh ! Vite ! Je relâcherai cette pécore sous peu !
    Corbett contourna la table, et donna une petite tape à Ranulf pour lui enjoindre de ne pas bouger. Mais cela n’échappa pas au père Augustin.
    — Debout ! cria-t-il.
    Ranulf se leva.
    — Ton arbalète !
    Ranulf regarda son maître qui lui fit signe d’obéir.
    — Pas de gestes brusques, ordonna le chapelain d’une voix dure. Pose-la sur la table !
    Ranulf obtempéra.
    — Et les carreaux ! Allez ! Tu en as plus d’un !
    Ranulf plaça deux flèches trapues sur la table.
    — Tu es intelligent, mon garçon ! Maintenant, prends-les !
    Ranulf s’en saisit.
    — Et jette-les au fond de la salle.
    Ranulf s’exécuta.
    Lady Alice geignait, à moitié pâmée. Le père Augustin lui empoigna le bras et ordonna à Corbett d’approcher.
    — Tenez-la par l’autre bras !
    Corbett s’inclina. À reculons, ils traînèrent la pauvre femme à demi inconsciente vers l’entrée. Le chapelain, dont le poignard menaçait toujours la gorge de Lady Alice, ordonna aux autres convives de ne pas bouger de leurs sièges, tout en leur décochant force malédictions. Maîtrisant son affolement, le clerc résista à l’envie de tenter une manoeuvre désespérée et écarta vite tout espoir d’entraîner Lady Alice en lieu sûr. Il ne voulait courir aucun risque. Le poignard entaillait encore le cou de la jeune femme et Corbett savait que la folie et le Mal pousseraient son agresseur à la tuer sans hésitation.
    Sur le seuil, des pages qui somnolaient dans le couloir s’empressèrent soudain, mais ne purent que contempler, horrifiés, le sinistre cortège. Le père Augustin les força à entrer dans la grand-salle, ce qu’ils firent en détalant comme des enfants apeurés. Puis il attira Lady Alice contre lui, lui entoura le cou de son bras et appuya le poignard sous son menton.
    — Verrouillez la porte ! hurla-t-il.
    Corbett ferma violemment les deux grands battants et mit la barre. Il se retourna : le père Augustin s’éloignait à reculons dans le couloir.
    — Pour l'amour de Dieu ! vociféra Corbett. Que va-t-il se passer, d’après vous ? Gurney vous pourchassera jusqu’au bout du monde, et s’il ne le fait pas, moi, je le ferai !
    Le chapelain sembla ne pas l’entendre.
    — Mon aïeul a survécu une année ! rétorqua-t-il. Et Alan of the Marsh ne fut jamais capturé.
    — Comment avez-vous tué Monck ?
    — De la façon la plus simple qui soit. Il vint me dire qu’il avait examiné les vêtements de Cerdic.
    Le prêtre eut un sourire.
    — Comme vous, Sir Hugh. Et qu’avez-vous trouvé ?
    — De la cire de cierge.
    — Oui, ce fut pareil pour Monck. Il m’affirma que c’était de la cire d’abeille. Je réfutai ses accusations, bien sûr, et rejetai le blâme sur ces dames du couvent. Je lui dis que Cerdic et moi les soupçonnions de contrebande et je lui parlai du calice. Il partit en trombe, croyant tenir les coupables. Quand il ressortit du prieuré, je l’attendais. Ce fut très facile. Un carreau d’arbalète en pleine poitrine. Je le remis en selle, les bottes aux étriers, et enroulai sa ceinture autour du pommeau pour le maintenir droit. J’aiguillonnai sa monture de mon poignard et elle
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