Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Julie et Salaberry

Julie et Salaberry

Titel: Julie et Salaberry
Autoren: Louise Chevrier
Vom Netzwerk:
Fortescue tendit les bras pour serrer son neveu sur son cœur, puis le repoussa légèrement pour le contempler.
    â€” Je vous aurais reconnu entre tous, tant vous ressemblez à votre mère, dit-elle la voix troublée par des larmes de joie qui coulaient sur ses joues.
    Attendri, Salaberry maintenait fermement les mains de sa tante dans les siennes, comme s’il refusait de les rendre à leur propriétaire.
    Susanne Hertel de Saint-François, épouse de l’officier John Fortescue, revoyait un membre de sa famille canadienne pour la première fois depuis quarante ans qu’elle vivait en Irlande.
    Mais l’émotion était trop vive pour madame Fortescue. Par coquetterie, la dame dissimulait sa corpulence au moyen d’un corset trop serré et le souffle lui manqua. Elle tournoya dans les bras de son neveu retrouvé, perdant connaissance au moment où une gracieuse jeune fille entrait dans la pièce. Salaberry n’eut que le temps de soutenir sa tante pour l’empêcher de glisser sur le sol, et de l’allonger sur un sofa.
    â€” Mother! s’exclama la demoiselle en se précipitant vers sa mère. What’s happenned to my mother 1 ? demanda-t-elle en apercevant l’inconnu, sans même chercher à apprendre qui il était.
    â€” Des sels, avez-vous des sels? réclama Charles, anxieux de voir sa tante inanimée.
    Mary Fortescue avisa une petite armoire d’où elle tira un flacon de cristal.
    â€” What have you done to put her in such a state 2 ? s’écria la jeune fille tout en faisant respirer les sels de pâmoison à sa mère afin de la réanimer.
    â€” Je viens à peine d’arriver, s’excusa le jeune officier, désolé d’être la cause de la faiblesse de sa tante.
    Heureusement, madame Fortescue revenait de son évanouissement et un faible sourire éclaira son visage en voyant les jeunes gens penchés sur elle.
    Une fois rassurée sur le sort de sa mère, la demoiselle releva la tête. L’inquiétude fit place à la curiosité. Elle dévisagea cet officier qui, dans son affolement, s’était spontanément exprimé en français et portait l’uniforme vert foncé typique du cinquième bataillon du 60 th Regiment of Foot, le régiment colonial de l’armée britannique.
    â€” Who are you? I’ve never seen you before 3 .
    â€” Ma chère Mary, dit alors madame Fortescue en français, il ne faut pas en vouloir à ce jeune homme. Mon malaise n’est rien d’autre que le grand bonheur de décou-vrir un aussi beau neveu. Darling , reprit-elle en anglais devant l’air ahuri de sa fille qui s’étonnait d’entendre sa mère parler français, this is your Canadian cousin , Charles de Salaberry.
    â€” Eh bien, cousin Charles, vous avez causé un grand émoi! déclara Mary.
    Elle s’exprimait dans un français laborieux.
    Charles, à peine revenu de son désarroi, ne répondit pas, mais arborait la mine penaude d’un gamin surpris à chaparder des bonbons. Voyant son trouble, la jeune fille sembla y prendre un certain plaisir, car elle entreprit de le détailler avec une mine espiègle, ce qui surprit l’officier. Son embarras premier fit place à un début de colère, sentiment qu’il contenait avec difficulté. Il venait à peine de faire connaissance avec madame Fortescue et sa fille, qu’il souhaitait déjà rabrouer cette jeune personne moqueuse.
    â€” Je peux repartir, si ma présence vous gêne! fit-il soudainement.
    â€” Ah! intervint en riant madame Fortescue. Vous ressemblez physiquement à votre mère, mais je constate que vous avez hérité de la susceptibilité de votre père.
    Charles comprit qu’il allait se rendre ridicule. Des années de vie militaire n’avaient pas réussi pas à dompter sa nature impétueuse! Il se radoucit et la demoiselle le récompensa d’un sourire angélique.
    â€” Pardonnez-moi. Il est vrai que je m’emporte facilement.
    â€” Mary, my darling , dit alors sa tante, greet your cousin de Salaberry in the manner due to him by our fine society 4 .
    Avant de s’exécuter, Mary s’attarda encore à le dévisager, et la découverte d’un pareil sans-gêne chez une jeune fille le renversait. Ses yeux pétillaient malicieusement, accentuant le
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher