Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Je suis né un jour bleu

Je suis né un jour bleu

Titel: Je suis né un jour bleu
Autoren: Daniel Tammet
Vom Netzwerk:
de théier et de jojoba  – pour que ma peau
reste douce et propre. Le savon est trop asséchant et me démange. Au petit déjeuner,
je mange du porridge. J’aime la texture de l’avoine sur ma langue. Je bois des
tasses de thé chaud, ma boisson favorite, avec du lait écrémé, tout au long de
la journée.
    Régulièrement, je fais la cuisine parce
que c’est une activité manuelle qui me détend. Une recette est comme une
opération mathématique ou une équation. Le produit (un gâteau aussi bien qu’un
ragoût) est la somme de ses parties. Les ingrédients d’une recette ont des
relations entre eux : si vous divisez par deux ou que vous multipliez par
deux un ingrédient, vous devez le faire pour les autres aussi. Prenons par
exemple une recette simple de gâteau pour six personnes :
    6 œufs
    340 g de farine
    340 g de beurre
    340 g de sucre blanc
    De fait, on peut également l’écrire de cette façon :
    6 œufs + 340 g de farine + 340 g de beurre + 340 g de sucre blanc = un gâteau (pour six personnes)
    Pour préparer le même gâteau pour trois
personnes au lieu de six, je change le facteur du gâteau  – qui devient
3/6, c’est-à-dire 1/2  – et je divise logiquement chaque quantité par deux
(3 œufs, 170 grammes de farine, etc.) pour obtenir une nouvelle équation.
    Je cuisine une grande partie de ce que
nous mangeons à partir de recettes simples que je trouve dans des livres ou que
me donnent mes amis ou nos familles. Nous faisons notre pain et notre propre
beurre de cacahuète pour nos sandwiches de midi. Parfois, je prépare aussi du
lait d’avoine et des yaourts pour les petites faims, ou une tarte très savoureuse
et très légère avec les pommes de notre jardin. Neil fait même du cidre frais. Il
m’aide souvent à la cuisine. Travailler ensemble sur une recette est une
occasion de m’entraîner à la coopération et à la communication, comme à l’intérieur
d’une équipe.
    Le jardin possède un grand potager où
nous cultivons des oignons, des petits pois, des pommes de terre, des tomates, des
choux, des laitues et des herbes  – comme la menthe, le romarin et la
sauge. Je prends beaucoup de plaisir à travailler dans le jardin parce qu’il
est calme, qu’il y a de l’air frais et du soleil, et parce que j’aime écouter
les oiseaux qui chantent ou regarder les insectes qui rampent prudemment autour
des arbres et des plantes. Le jardinage permet de faire de l’exercice et de se
détendre. Il réclame de la patience et du dévouement, et il m’aide aussi à me
sentir mieux connecté au monde qui m’entoure.
    Il y a un fort sentiment de paix et de
satisfaction qui vient d’une vie plus en autarcie. Une soupe de tomates
fraîchement cueillies, cultivées par nous, a bien plus de goût que n’importe
quelle soupe achetée dans le commerce. Mes amis aiment les cartes d’anniversaire
personnalisées que je fais pour eux avec du carton, un stylo et des crayons de couleur.
Notre alimentation ne nous coûte pas cher parce que je prévois tous les repas
de la semaine à l’avance et que je fixe un budget avant d’aller faire les
courses. Environ un tiers de la nourriture cultivée pour la consommation en
Grande-Bretagne finit à la poubelle, en grande partie parce que les gens
achètent plus que ce dont ils ont besoin.
    Un temps, nous allions toutes les
semaines au supermarché du quartier, comme la plupart des gens. Cependant, je
me fermais régulièrement, je devenais anxieux et sauvage à cause de la taille
du magasin, du grand nombre de clients et de la multitude de stimuli autour de
moi. Les supermarchés sont souvent surchauffés, ce qui me pose un problème car
la peau me démange et que je me sens mal à l’aise quand il fait trop chaud. Il
y a aussi ces lumières éblouissantes et fluorescentes qui me blessent les yeux.
La solution fut d’aller faire nos courses chez les commerçants du quartier, ce
qui est à la fois plus agréable pour moi, souvent moins cher, et une manière de
soutenir le petit commerce de notre communauté.
    Quand nous faisons des courses, Neil
prend toujours le volant car je ne sais pas conduire. J’ai tenté deux fois le
permis, j’ai pris de nombreuses leçons et deux fois je l’ai raté. Les autistes
ont souvent besoin d’expériences plus longues, d’entraînement et de concentration
supplémentaires pour apprendre à conduire. C’est parce que nos aptitudes spatiales,
nécessaires pour conduire, sont souvent médiocres. Une
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher